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1 Utilisateur(s) anonymes
Re : Micro-nouvelles |
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Math’élém’
Sur la calculette, sur un papier avec un crayon, sur son smartphone, elle parvient toujours au même résultat ; 63 moins 56 égal 7 ; 100 moins 56 égal 44, 118 moins 56 égal 62. De même pour les additions : 30 plus 31 égal 62, non 61. Déjà ces chiffres élémentaires se brouillent, mentent, la dupent. Pourtant c’est mathématique, rationnel, imparable. Alors pourquoi dans sa tête lui-manque-t-il 7 ou 15 ou 44 ans ? Dites-lui, dites-lui que vous l’avez pourtant croisée et qu’elle était vivante, à 7, à 15, à 30, à 44 ans. Personne n’est jamais né à 50 ans, c’est mathématique. 564 caractères espaces compris Pour commenter c'est ici
Contribution du : 15/07/2018 07:14
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Re : Micro-nouvelles |
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Bonheur
J'ai eu ma mère au téléphone. Je l'appelle une fois par semaine, le dimanche. Toujours. Souvent entre dix-sept heures et dix-huit. Jamais plus tard. Rarement plus tôt. C'est une routine sécurisante. Elle m'a parlé de mon père et de ses soucis de prostate. De Mme Favart au 23 qui a perdu la vue à l’œil gauche. De sa hanche douloureuse. De Mireille, une cousine lyonnaise souffrant d'une grosse angine. Avec de possibles complications. De mon grand père dans son EHPAD. Sa surdité. Sa folie latente. Sa mort prochaine. De son petit chien noir. Hargneux. Incontinent et stupide. De la mort dans un terrible accident de deux enfants. Qu'elle ne connaissait pas, mais quand même ça lui a fichu un coup. Du montant de sa pension jamais revalorisé. De la difficulté de vivre, d'être bien. Quand elle m'a demandé, enfin, comment j'allais, je n'ai pas osé lui avouer que j'étais heureux comme jamais. (898 esp comprises) Pour commenter on va ici!
Contribution du : 15/07/2018 13:26
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Re : Micro-nouvelles |
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L’huile de coude.
Elle a connu l’huile de coude dans l’enfance ; de la bouche de sa mère ? Pas sûr, même si le nombre impressionnant d’expressions qui en sortait –de cette bouche- la hante encore. La plus croustillante : « Le baizenville ». Non l’huile vient de plus loin, plus profond, d’une grand-mère ou de l’autre. Un goût d’oléagineux sans les oliviers, de colza quand aucun champ ne connaissait encore la plante, de palme ? Non, pas possible, ouf… Il est si difficile parfois de retrouver cette saveur que l’on a, sur le bout de la langue et que l’on ne peut pas cracher ; pas plus qu’on ne le voudrait. Mais enfin, d’où viennent ces deux bosses là, juste au niveau de ses coudes ? L’huile aura rancie, se sera agglomérée pour devenir magma froid. La femme de science a dit : « c’est un excès d’internet », va comprendre … 824 caractères TTC Pour commenter c'est ici.
Contribution du : 17/07/2018 03:01
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Re : Micro-nouvelles |
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La légende
Il venait de marquer le but de la victoire. Un magnifique tir. Vingt cinq mètres. Du gauche. Juste sous la barre transversale. Le gardien, les défenseurs, tous mystifiés. Et un but de ce calibre à la 94éme minute ça ne pardonne pas. Impossible pour les autres de revenir au score. Leurs visages abattus parlaient pour eux. Il exultait. Dans la légende, il entrait de plein pied dans la légende! Le seul à avoir inscrit deux fois en finale de deux coupes du monde. Le seul à avoir donné la victoire deux fois. Le seul. Il hurlait sa joie en courant vers les tribunes. Eva serait fière de lui. Le petit Oscar aussi. Papa? C'est La Légende. Il voyait déjà le gros titre du journal sportif demain: "Pour l'Eternité!". En énormes caractères noirs. En fond ses bras levés au ciel. Son visage baigné de larmes et de sueur. Soudain, il ressentit une violente douleur dans la poitrine. Quelque chose lâcha. Il ne savait quoi, mais il sentit, un centième de seconde avant de s'effondrer qu'il venait d'entrer, là aussi, dans l'éternité. (1027 esp comprises) Les commentaires c'est ici!
Contribution du : 18/07/2018 18:00
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Re : Micro-nouvelles |
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Des chats et d’autres.
Je me (vous) pose la question. La question ? oh, attention, la Question, au sens historique c’est un sujet qui peut être glissant, casse gueule. Sans doute mais la question est là, à me brouiller la vue. Tant, que je ne verrai pas la poutre qui orne ma maison. Poutre ? Oui poutre faite d’un amalgame de poils de chat, de pollen divers et variés –pas trop les pollens, je n’ouvre pas à grande fenêtre, ces jours, Chatouille, citadine qui loge à Monchat quartier de Lyon, est interdite de séjour dehors. Chatouille est reconduite à son domicile vendredi. Oui ? Mais justement, je ne peux pas la réexpédier sans la faire propre sur elle et autour d’elle, donc. Que dirait son gouvernement ? Bref, parlons peu mais parlons bien : « Pourquoi ne pas appeler un chat un chat et un chat-à prononcer Tchat ‘ avec le délicieux accent du Brexit- tout simplement, un « parloir sur le net » ou « parloir des motsécrits » ou un "écritoire des mots parlés"… 985 caractères en comptant tout tout tout ; pour commenter c’est ici
Contribution du : 19/07/2018 05:34
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Re : Micro-nouvelles |
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Le chat et la musique
Un chat gris, rouge, blanc, moucheté, de race ou croisé, porte ou fenêtre est ...…gris…la nuit, nous dit ....… ? Qui me parle, qui ? Non, pas du tout, un chat la nuit est …....noir… de celui qui n’existe pas…pas plus que vous et moi….autant c’est sûr…même si être noir la nuit …veut dire par chez moi, que vous avez trop bu, trop fumé sans vous rendre compte que votre nuit est proche, noire…ou pas. Ne sont-ce pas les surréalistes qui les premiers ont remplacé les point –noirs- par des espaces blancs ? Et le poète « moderne » qui en a usé abusé…du point blanc ? Tant que je ne sais plus lire…Que je me suis arrêtée avant la fin du deuxième tome de l’anthologie de la poésie française Nrf-Gallimard…..mais attends le troisième…4z et moi y figurons en bonne place. Mais je m’égare la sentence est bientôt là, mon auto censure de même …. Alors pourquoi diantre cha-mallow, 10 ans, fier chat castré vient toujours marquer son territoire sur mon tableau de « Brel-Ferré-Brassens » photo dont je n’ai qu’un retirage….. que j’ai posé à terre le temps de zener ma chambre ........ Avec PTS 1186 caractères, mais avec ou sans les espaces, je n'ai pas su compter, vraiment pour commenter c'est par là. et pour trouver la photo c'est par ici.
Contribution du : 22/07/2018 02:24
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Re : Micro-nouvelles |
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Moustique
Née il y a de nombreuses années au pavillon des contagieux, après un froid légendaire dans un printemps enfin printanier. Il aura fallu l’emmailloter pour la faire taire, pour ne pas déranger les malades –on y revient à emmaillotement des bébés, pour les tranquilliser. Elle a passé ensuite quelques années, cinq, dans un logement insalubre d’une grande ville, pour enfin se retrouver au neuvième étage d’un immeuble flambant neuf. Enfin, de l’air, de l’air ! Le placard sous l’évier était à double entrée, régal des cache-cache ; il y avait de grandes fenêtres, dont les vitres étaient « in-nettoyables » -mais là, n’était pas son souci. Oui, ce bel immeuble jouxtait le périph’ et le canal et très vite les moustiques ont trouvé le lieu plaisant. D.D.T. (depuis interdit) démoustication, les moustiques d’eux-mêmes seraient et sont morts, asphyxiés par le CO2. Alors pourquoi, fichtre, sont-ils toujours vivants dans ce hameau où l’eau commence à manquer ? La richesse fuit les faubourgs ; là, réside une justice. 1009 caractères sans le titre Pour commenter c'est par là.
Contribution du : 02/08/2018 03:01
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Re : Micro-nouvelles |
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Expert Onirien
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16/09/2017 05:16 De Québec, Canada
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Funeste phénix
Par une mort que l'on accorde d'un nœud au bout d'une corde, il fut condamné au gibet pour les tords dont on l'accusait. La même nuit, sous les vents, le corps bat nouveau à son torse. Si fort, qu'il s'ouvre en crevant, dévoilant un petit être retorse. Il pousse un cri et un loup accourt. Il le prend sur son dos pour lui porter secours. Sous les ombres qui les accompagnent, ils traversent villes et campagnes, à la recherche de nouveaux parents pour grandir sous des traits apparents. En chemin, ils font une belle découverte : une chambre avec une fenêtre laissée ouverte. Les pauvres parents inconscients laissaient dormir là un enfant insouciant. Par la fenêtre, le petit être grotesque s'approche du berceau en rampant. Il ouvre la gueule comme un serpent et, sans aucun cri, avale l'enfant. Il prend sa place au berceau, triomphant, et grandit comme l'un de leurs proches. Un cycle comme la roue qui tourne, ce funeste poursuit sa voie et à chaque génération nous retourne en trouvant de nouveaux parents qui le pourvoient. Et toujours, à la mort il est condamné, mais cet être est immortel. Soyez d'effroi, pauvres mortels, car voici le prince des damnés. Pour vos commentaires, c'est ici.
Contribution du : 15/08/2018 04:52
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Re : Micro-nouvelles |
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Expert Onirien
Inscrit:
04/06/2017 12:15 De Hautes-Pyrénées
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PASSAGE
La cérémonie va commencer. Je suis seule à tenter l’admission cette année. Dans quelques minutes je serai parmi les vivants. Si mon offrande est acceptée j’aurai enfin douze ans. Je m’avance devant le conseil des Précurseurs, je n’ai pas peur : j’ai ramené quelque chose de magnifique de mon voyage. J’ai choisi de partir dix ans avant l’Extinction Finale, dans ce village dont ma grand-mère m’a parlé. Je n’ai pu y rester que quelques secondes. J’étais très concentrée et j’ai eu de la chance. Ma grand-mère a été d’une grande précision : je me suis matérialisée pile en face de la façade couverte de lierre, en fleur. J’ai déclenché immédiatement et je suis réapparue ici avec ce trésor. Face à ces vieillards attentifs, je déclenche et je mets en boucle. Le bourdonnement de centaines d’abeilles empli la salle, je sais que j’ai réussi, le cadeau est suffisant, le Grand Silence est brisé, les larmes coulent sur les visages des Précurseurs, ils n’ont plus entendu ce son depuis trente ans. Pour commenter c'est ici
Contribution du : 06/10/2018 14:23
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"J'en ai plus qu'assez d'en avoir plus qu'assez" |
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Re : Micro-nouvelles |
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Époque futuriste
Le baron danse entre les rayons du soleil. Il reçoit du monde aujourd'hui. Son univers se situe jusqu'où s'arrête son regard; généreux il donne tout ce qu'il a, comme ce vin devenu rare. La place de la gare est immense et les grands carreaux reflètent le ciel bleu. La tête du baron explose en morceaux, sa puce sous cutanée n'avait plus de crédit depuis longtemps et sa charge a été actionnée, il savait le baron, mais c'était un poète, qu'alors qu'on ne possède rien il est interdit de donner...
Contribution du : 27/10/2018 22:56
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