MONTAGNES

Pierre remplit sa gourde à la source, l’eau est pure et fraîche. Dans sa musette, du pain, du saucisson, de la tomme de chèvres, du matériel de pêche.
Plus il grimpe sur le sentier escarpé, entre roches rondes et fougères, plus il entend distinctement le bruit sourd et vivant de la rivière. Les premiers rayons matinaux filtrent à travers les grands pins.
Il a désormais une vue plongeante vers la mer au loin, les cirques montagneux plus éloignés sont bleutés, il s’assoit près de la rivière, hume l’odeur de menthe sauvage...
Ici, il mesure la force de la nature, rude, généreuse, capable de lumière et de ténèbres , l’incitant à la transcendance...
La morsure du premier sanglier dans sa nuque est foudroyante, ils ont vite fait de le mettre en pièces...

NOSTALGIE

Attention-ce steak haché contient de la viande....
Bérénice Mohamed n’en revient pas, dubitati.f .ve i(e)l(le) se gratte les burnes d’une main et caresse son ventre fécond de l’autre...
C’était mieux avant, pense t-i(e)l(le), quand soigner les vieillards était autorisé...

LE SOLEIL BRILLE MÊME SUR LE CUL DES VEAUX

Il est hypnotisé par cette brillance...c’est l’étoile du nord...
Les dattiers semblent en argent, l’atmosphère apaise ceux qui espèrent.
Se dirigeant vers l’étoile, l’actionnaire rejoint un petit village accroché à sa colline.
Il s’installe et patiente devant une modeste étable...

—Hourra...s’écrit un financier sortant de l’étable...Il l’a fait, le veau a bouffé du charbon et a chié des diamants...

L’actionnaire sourit terriblement, il savait bien que l’espoir n’était pas vain...

TRANSCEANDANCE

6h17 - une vache brune dans un virage, les lignes défilent en mirage de fin de nuit.
Aux abords de la ville des statues de chair - lui est assis sur le trottoir d'un rond-point, son regard bovin pointe ses chaussures - elle, brindille instable, avance vers la lumière, elle garde son élégance féminine, elle communie avec son Android.

Le ciel étale des laitance lumineuses - qui le regarde encore ?

A CHATOU :
Les fantômes des deux amis se prélassaient en bord de Seine, guettant le passage de canotiers endimanchés et moustachus. C’est alors que survint un porte conteneur de 500 boites obscurcissant le ciel.
Alors Claude, s’adressant à son ami :
« Vois-tu Auguste, je pense que l’avenir est au cubisme »

Double vie,

Elle se réveille le matin, dans une vie ou une autre, sans même savoir ce qui provoque cet atterrissage. Il lui faut alors s’adapter, visualiser les visages et les situations avant de les croiser, régler son langage à la circonstance, ses gestes aussi, son chemin de pensée -le plus dur à réaliser-
Elle ne sait pas si d’autres sont dans ce même pétrin qu’elle, nés deux fois à quelques années de distance dans deux univers distincts. Elle ne saurait pas dans quelle vie en parler. Elle aurait trop peur de n’en rien garder en souvenir, le lendemain. Ou au contraire que les existences se heurtent se télescopent, provoquant un tsunami qui l’engloutirait instantanément.
Sa principale stratégie reste le sourire affiché, pas trop niais, un peu énigmatique et finalement passe-partout.
Parfois on lui reproche gentiment son indifférence, son étourderie mais jamais elle n’a oublié de remettre sa tête sur ses épaules à son lever.

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Ma mère

Ma mère a toujours eu des expressions très imagées et originales, qu’elle tenait peut-être de sa grand-mère qui l’avait élevée, s’étant retrouvée orpheline très jeune.
Elles vivaient alors dans l’Ardèche profonde et rurale.
***
Nous sortions très peu le dimanche, lorsque j’étais enfant et toujours dans le cadre de visite familiales et obligées.
***
Un de ces dimanches, nous étions partis voir ma grand-tante dans sa maison de retraite et devions aller déjeuner chez les enfants de son troisième feu mari. Un couple d’un certain âge, gentil et bienveillant, un peu bourgeois mais sans affectation.
Au cours du repas ma mère et notre hôtesse ont abordé le thème de leurs talents culinaires et maman entra dans la description détaillée de toute la pâtisserie qu’elle adorait faire.
Puis soudain, évoquant je ne sais plus quel gâteau elle déclara :
« Je ne réussis jamais le mien, le résultat est toujours un véritable étouffe-chrétien ».
Un silence s’installa autour de la table … nos hôtes étaient de fervents catholiques, pratiquants au-delà de ce que je pouvais imaginer…et
un ange passa.

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L'instant Zéro


La masse du point zéro est contractée, oppressée, tendue, prête à l’explosion !



La moindre vibration peut envoyer n’importe quoi dans le vide du néant...





Mais la masse se rétracte, s’effondre sur elle-même ;







Le big bang a foiré son entrée en matière :









Ni univers, ni planètes, ni vie.













Instant zéro.












Ø





















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L'instant Zéro

Une crise d'aérophagie avortée.

grandin


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