Merci Salamandre, je note.

"Message subliminal"
Sous-titre : Qui aime bien châtie bien

Née peu après un gel historique, au pavillon des contagieux d’un grand hopital, elle estime avoir pris bien plus que d’autres de grandes claques de la part de la vie.
Elle ne sera jamais jalouse de ces autres, la vi lui offre chaque jour une surprise qui l’encourage à vivre jusqu’à 150 ans … au moins.

363 signes, espaces compris titre aussi.

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là-pensez bien à mettre en titre du post le titre de la micro-nouvelle, c'est la cerise sur le gâteau.

Chérie ?!

«Chérie?!
- Oui
- Je suis en retard, tu me fais chauffer mon café?
Et tu pourras sortir la poubelle je ne voudrais pas salir mon costume neuf?
Ah! Pendant que j'y pense, il faudrait repasser ma chemise bleue, celle qui a une petite poche devant, j'ai une réunion avec le grand boss demain matin...
Au fait, je ne sais pas si je te l'ai dit, ce soir j'ai invité à dîner mon collègue Fabrice et sa femme, tu te souviens qu'ils aiment les fruits de mer? N'oublie de passer chez le poissonnier il a de nouveaux arrivage chaque vendredi.
Je prends ta voiture je n'ai pas eu le temps de mettre de l'essence dans la mienne!
À ce soir chérie!»

Le soir venu il arrive avec le couple d'amis:

«Chérie?!»
Silence.
Il va dans la chambre, le placard de «chérie» est vide.
Il va dans la salle de bain, les flacons de «chérie» ont disparu?
Il va dans le dressing, les affaires de «chérie» ne sont plus là.

Sur la table du salon, un papier:
«Le plus proche restaurant qui fait les fruits de mer est à quinze bornes. Bon appétit!»

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Vacance
Lors de son premier séjour dans cet hôtel, se souvient-il, avant de se présenter à l’accueil, il avait longuement stressé :
- Ne me suis-je pas trompé de lieu ?
- Un Hôtel à si peu d’étoiles me conviendra-t-il ?
- Un Hôtel avec tant d’étoiles est-il approprié à mon séjour ?
- Que diront mes voisins, et mon chien, mon jardin, mes poissons rouges et Dieu ?
Il était tout de même parvenu à franchir le grand porche, avec son bagage, très léger, très très léger … Au cas où.

Alors ce matin, un dernier sourire, le cœur léger –enfin presque- il a préparé son bagage ni trop léger ni trop lourd, a confié à ses voisins la crainte des cambrioleurs pour qu’ils jettent un œil en son absence et s’est dirigé, marchant crânement vers l’Hotel « HachePé » de son souvenir, chaudement recommandé par ses amis.

793 caractères, espaces et titre compris.

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Mariage
C’est un jour opaque et blême. Un jour qui se doit d’être formidable, extraordinaire, inoubliable. Je sais déjà que ce ne sera pas aussi féérique que je l’ai si souvent rêvé tout au long de ma courte adolescence. Juste une longue journée dérisoire. Aujourd’hui, je me marie. Je flotte dans une réalité en demi-teinte. Enfant, lorsque j’avais un contrôle de maths mal préparé, j’avais un truc magique : je scrutais les points noirs dans le carrelage des toilettes et j’y cherchais un dessin. Si je trouve une tête de chien, je n’aurais pas le sujet mal révisé, ou la prof sera absente, ou l’école aura cramé. Ça marchait assez souvent. La maison s’agite, il y a une effervescence joyeuse. Je suis à la fois heureuse, inquiète, fébrile. Je sais que ma vie prend un tournant, et pas des moindres. Je ne travaille pas, mon chéri va encore à l’école et dans mon ventre pousse un bébé.
Assise sur les toilettes, je cherche en vain le contour d’un chat, d’une botte…Mes yeux embués ne voient rien.

996 caractères espaces comprises.

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L’horloge
(Selon Word, 999 caractères espaces et titre compris.)

— Tu n'aurais pas dû !
Paul désigne l’angle de la pièce. Lola regarde l’horloge qui y sommeille et se crispe.

— Tu ne vas pas recommencer ! Cette dispute qui revient sans cesse !
— Et à qui la faute ?
— Et qui m'a fait attendre un temps certain, un temps si long ? rétorque-t-elle.
— Ce n'était pas une raison pour la casser.
— Que veux-tu que cela me fasse ? Ce n'est pas toi qui regardais cette course interminable des aiguilles. Je hais cette horloge. J'en avais assez de cette douleur rythmée par les secondes.
— Et alors ? reprit-il. Le verre est fendu. Le balancier est inerte et refuse de bouger. Comme si on pouvait arrêter le temps ! Tu es bien avancée. Cette horloge me venait de mon arrière-grand-mère. Une pièce unique.
— Une horreur !
— Unique !
Elle éclate en sanglots.
— J'en ai marre. Tu remets ça sur le tapis à chaque fois. J'en ai marre. Quand vas-tu donc arrêter ?

Silence.

— Tu n'aurais pas dû !
Paul désigne l’angle de la pièce. Lola regarde l’horloge qui y sommeille et se crispe.

Vous avez apprécié, dites -le là.

Cher Poilu aux dents jaunes,
(971 caractères espaces compris)

Excuse l'écriture un peu tordue et le papier froissé de ce message. Mais depuis qu'on nous a surpris, toi et moi, l'autre jour dans le lit de la vieille, je suis enfermée, condamnée à l'eau et au pain sec dans le petit cabinet noir sous l'escalier de la cave.
Il parait que je dois réfléchir à l'énormité de ma faute et à mon avenir compromis mais moi, dans ma soupente, j'ai mieux à faire mon loup !
Je vis et je revis notre folle escapade. Je vois briller dans l'ombre la fièvre de tes yeux sous l’auvent de la couette et je frissonne encore au souvenir de ton oreille pointue me chatouillant l'aisselle … Ah, le choc de tes dents contre mes lèvres entrouvertes !
Pourquoi a-t-il fallu que ce maudit chasseur entrât à cet instant …
Mais nous nous reverrons, mon ami doux, je te promets de sortir bientôt de ce cul de basse fosse et de te retrouver, où tu sais, sans tarder.

Ta Garance
PS : Non, non je n'oublierai pas le petit pot de beurre !

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Philosopherie-dialogue subliminal


« À la réléxion, elle devrait s’inscrire sur un site de maths ».
- Euh … on trouve de la littérature sur de tels sites ?
...
- Hein, quoi, que me dis-tu ?
- Enfin, X., tu me parles, je te réponds et tu ne comprends rien ? Es-tu sûre de bien aller ?
- Oui, Oui, Y., je vais très bien, trop bien comme disent les d’jeun’s
- Ouf, tu me rassures …
- Faut pas … (en silence : « être rassurée ») t’inquiéter, TOUT VA BIEN ! Depuis toujours et pour si longtemps…
- STOP ! tu ne vas pas encore évoquer le temps, l’immortalité et tout et tout. Vraiment t’as rien d’autres à faire ?

...
« À la réflexion moi aussi. On se rencontrerait et on s’aimerait, enfin on sympathiserait, on empathiserait et …
Ohhhh, je sais !! On écrirait un roman !!
Elle est pas belle la vie ?"

...
- Pas tant que ça , je ne suis qu’à 896 caractériels…(je n'ai jamais su compter vraiment
- Euh ? … hein, quoi ? Que me dis-tu ?
- ... T’inquiète ; rien comme d’hab’

948 caractères, il me semble.

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Le poète du braquet

Le taxi tourne le coin d'une rue, sa passagère vient de disparaître à jamais. Il pousse un gros soupir et arrache ses pinces à vélo. Ce sera pour une autre fois !
Quand la chaîne a sauté (satanée bécane !) elle n'était plus qu'à quelques coups de pédales, l'insaisissable, la divine ! Au prochain feu rouge il allait frapper à la vitre de son carrosse, lui demander n'importe quoi : l'heure, du feu, un crayon, une rime à Colombine …
Il sait par expérience qu’il avait ses chances. Son air de pierrot lunaire, la lumière de son sourire, la pugnacité de sa quête (il est capable de traverser toute la ville penché sur son guidon, dans la roue d'une belle) attendrissent souvent les muses de ce poète du braquet.

Celle-là, hélas, vient d'échapper à sa poursuite. Il n’entendra jamais sonner le timbre de son rire.

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