Comme je suis encore un novice sur le site ET dans l'écriture, j'aimerais vous faire part de mes impressions et vous expliquer la genèse de ma nouvelle. Attention, j'attends énormémment de vous pour progresser mais je vous fait entièrement confiance. Merci d'avance (à Tcho' en particulier)

Je n'ai aucune idée de comment mêler la fiction avec des infos réelles (réalistes?), c'est mon premier travail dans le genre.
Le thème d'abord: El Salvador, pays d'Amérique centrale d'environ 6.5m. d'habitants et à peu près grand comme l'Aquitaine (pour les non français:~21000 km2). ce pays, j'y ai vécu pratiquement 3 ans de 95 à 98. Je travaillais au service culturel de l'ambassade de france et j'étais chargé de l'enseignement du français langue étrangère dans les lycées publics.
Le lycée cité dans la nouvelle était un de mes postes de travail avec le lycée Isidro Menéndez de San Miguel (2ème ville du pays). Ces deux bahuts sont le QG des gangs. Des Marlon, j'en ai rencontrés des tas, des élèves à moi avec qui je sympathisais et dont on m'annonçait le décès la semaine suivante. J'en ai effectivemment vu un avec le bide éclaté suite à un réglement de compte mais il s'est enfui, bléssé, il n'a pas voulu d'aide pour ne pas me foutre dans la merde. Le flingue dans le tiroir du directeur: véridique, et c'est même lui qui qui braque les élèves pour qu'ils obéissent!
Pour pouvoir travailler, je devais payer des bakchiches au gang pour qu'ils me laissent passer dans leur quartier. Des gosses! Des bandes de 15 jeunes de 8 à 25 ans avec une ou deux filles qui servaient de machines à sexe! Combien de filles mères à 12 ans!
Et puis une chaîne française (M6)a fait un reportage sur le gang en question la MS13 et je m'en suis inspiré pour rédiger cette nouvelle. J'avais quelque chose au fond de moi que je voulais partager
Maintenant, la mise en forme: jongler avec la fiction et le réel sans tomber dans le piège du reportage ou du magazine d'histoire ou du cours magistral. Comment faire passer des émotions tout en voulant expliquer un contexte sociopolitique précis?
Je n'ai pas voulu m'attarder sur le pourquoi Marlon est rentré dans le gang, c'est un choix. J'ai préféré montrer les conséquences de l'existence d'un tel fléau. Je voulais mettre à jour un problème qui "reproduit" plein de petits Marlon pour tirer une sonnette et dire "faites gaffe, ça arrive chez nous!"

Oui Sinclair, il y a un avenir mais je suis enseignant, j'ai vu des gamins dépérir et accepter n'importe qu'elle "famille" pour s'en sortir. Et surtout, j'ai moi aussi des gamins !

Je remercie ce site qui permet vraiment un échange d'expérience et de conseils avisés.
A bientôt.

Juste pour signaler qu'il y a un forum prévu juste pour cela...

Lol, oui, y a un endroit dans le forum pour causer des textes publiés ou faire part de son cheminement. Peu importe, Cyb' déplacera. C'est pas grave. Merci d'avoir partager avec nous cette expérience riche et difficile Guanaco. Pardonne mon côté terre à terre, mais cette aventure personnelle, pleine d'émotion, de souvenir, de tension, de tristesse, de danger, d'initiation, de tolérance, c'est un bouillon de culture, une mine presque infinie d'informations et de sensations pour apprenti écrivain. Tu as vécu quelque chose de très particulier, inutile de dire qu'on voit que ça ta marqué, changé... Hemingway se nourrissait de ses voyages...Beaucoup de grands écrivains sont ainsi, avant tout, des aventuriers, des "journalistes", des observateurs précis, sensibles, relatant de manière romancée des événements dont ils ont été témoins, dont il ont senti battre le coeur.

Je trouve que c'est une terrible force, presque une chance. A mon goût, les meilleurs récits sont ceux qui sonnent le plus juste, qui touchent le plus à la "vérité" (mot à prendre avec des pincettes bien sûr). Tous ça pour te dire que si tu veux te lancer dans un récit sur le El Salvador, il ne faut pas forcément chercher loin, te casser les neurones...l'histoire d'un professeur français débarquant dans le chaos d'un autre pays, plongé au coeur de la violence, découvrant un univers dont il ne connaissait rien, faisant l'expérience du courage, de l'amitié, de la mort...bon dieu, ça sonne comme un super roman...parfois, la magie se trouve juste à côté de nous...

Je veux bien le déplacer mais... Il est pas déjà au bon endroit ?
Je croyais que c'était dans analyses post publication moi.

(J'ai pas encore lu ton texte Guanaco, je vais m'y mettre)