Mes remerciements au CE pour la publication de ce récit, et aux lecteurs et commentateurs.
Je me doutais bien que vous ne seriez pas très nombreux à vous aventurer ici, je dois reconnaître avoir été relativement hermétique.

J’ai assisté plus contraint qu’autre chose à pas mal de cérémonies de mariage. Que ceux-là aient duré , qu’ils se soient soldés par un échec, ils m’ont toujours laissé perplexe. C’est cette perplexité qui m’a inspiré ce poème.

J’ai essayer d’encoder autrement ce rituel. Une tentative de mettre en images le malaise que je ressens lors de telles cérémonies.
Entre poussière sous le tapis et squelettes dans le placard, coutumes barbares ou vraies-fausses néo-coutumes, je ne sais pas trop, j’ai voulu dire quelque chose de cette sorte d’hypocrisie qui est de mise en société pour faire vivre la chimère.
Je ne saurais pas cependant expliquer plus précisément ce qui a guidé ma plume, bien que le tableau soit dans mon esprit assez net.

Ce n’est cependant pas un réquisitoire contre le mariage, plutôt une incapacité de ma part à vivre cette cérémonie sans faire un pas de côté, sans regarder ces rites comme si je venais d’une autre planète. Les unions civiles me font d’ailleurs peu ou prou le même effet.

Merci à Robot, AnnaPanizzi, Fableur, Eki, Vincente, Cat, Pouet pour vos commentaires variés et riches réflexions au sujet du fonds de ce poème, et je suis heureux d’avoir pu partager avec vous, et avec une certaine réussite, ces images un rien baroques.

Si quelque chose de plus « explicatif » me vient à l’esprit je reviendrai l’exposer, mais il me semble que chacun de vous a saisi quelque chose d’important dans ce que j’ai voulu mettre en scène, ou à défaut de saisir, a trouvé une certaine beauté dans l’écriture.

Je pourrais peut-être en expliquer certaines images, comme celle-ci :
« une acrimonie primitive en breloque autour de leur cou » : quelque chose qui pèse lourd et enchaîne, dont on ne peut se débarrasser et qui encombre, empêche la liberté. Le pourquoi, en somme, des griefs de « ces géantes passives... » , géantes parce que mariées de longue date, et passives à l’union qui les a empêchées, et pourtant consentantes à célébrer une nouvelle union.
À propos de ces breloques, encore, j’ai été guidé par une imagerie de société primitive, os en travers du nez, peau de bêtes jetées sur la peau, mêlée à une imagerie de noces champêtres plus contemporaine, quoiqu’un rien désuète. Guidé aussi par le besoin d’ôter masques et maquillages, qu’ils soient de nature païenne ou religieuse.

Je ne m’attendais pas à ce que ces éléments de langage soient parfaitement clairs pour les lecteurs, il s’agissait surtout de créer une ambiance, de peindre un tableau.

Je suis à votre disposition pour répondre à d’éventuelles questions et m’expliquer plus, si toutefois j’y parviens.

Merci encore pour vos précieux commentaires. Comme toujours, ils m’ont permis de mieux cerner l’affaire !

Le seul avantage du mariage c'est le divorce.

Au plaisir.

Y'en a même qui les fêtent, les divorces.
Y'a plus d'respect mon brave monsieur

Y en a même qui poussent le vice jusqu'à divorcer pour se remarier.

Édifiant, mon bon monsieur...



Sinon moi ce que je préfère ce sont les enterrements de vie de garçon/fille, de la vraie bonne poilade sur fond de coma éthylique.

Mais j'aime aussi les mariages à thème, d'ailleurs t'es plutôt champêtre ou chic ?

Merci papipoete pour votre commentaire réparatif.
Je confirme que la pêche aux mots sensés représenter la chose emmêlée dans ma caboche a occasionné quelques nœuds à l'écriture.

Pouet, en ce qui concerne les mariages athés, me questionne... je serais plutôt chic-champ, comme l'expression se susurre déjà dans les milieux autorisés.
Serait-ce une demande déguisée d'un frangin d'écriture ?

Citation :

Oh... ç'eût été avec plaisir si je ne revenais il y a peu de notre insigne célébration de noces à Vegas. Oui, je me suis fébrilement uni - sous le regard fiévreux et la douce bénédiction d'un prêtre arborant un T-Shirt de Mike Shaker - à une délicieuse brésilienne croisée par un miraculeux hasard lors de ma cueillette hebdomadaire de chanterelles au bois de Boulogne. J'avoue cela avec une certaine émotion d'ailleurs... Je crois que c'est l'Amour avec un grand A mon bon ami, je croise les doigts... (et non, ne serre rien du tout...)

trop drôle votre rencontre, avant noces au bois de Boulogne !
papipoète

Merci Polza pour tes impressions laissées sous ce texte.
J'ai bien aimé et je partage cette impression que l'on peut comprendre une langue étrangère à travers la musique.

À te lire bientôt, j'espère.

Cyrill,
Ton ressenti concernant la cérémonie et la fête de mariage, cette coutume qui perdure avec une certaine peine dans nos temps modernes, rejoint de très près le mien, et dans ton récit, ce pan en malaise que manifestait son expression me parlait… beaucoup.

Je constate donc que le "trouble" dans lequel me mettait son écriture s'accorde donc bien avec ton intention.
Alors comment isoler ce qui m'a dérangé pour t'entendre plus pleinement ?
Là je ne sais pas ! sauf peut-être que les multiples saynètes décrites, comme fuitant de l'esprit du narrateur, s'enchaînaient mais avec des maillons manquants, comme à la fois rompus et empilés. Du coup, apparaît plus une atmosphère qu'un état racontant (le côté "récit" laissant la part "poétique" prendre un net ascendant) par un fil narratif suffisant. Mais c'est un avis cherchant plus à me trouver un angle de lecture satisfaisant qu'une invite à l'auteur de me le rendre plus accessible.
En lecture, j'ai besoin d'un fil au milieu d'un "ambiancement", comme en peinture, je préfère l'impressionnisme à un art purement abstrait, c'est là ma limite, pas la tienne.

Salut Vincente,
Je comprends très bien les réserves que tu émets sur la construction de mon texte, qui peut être ressenti comme une série de saynètes. Je ne suis pas loin de faire la même critique.
J'ai "souffert" pour cette écrit, pas complètement satisfait du résultat. Les maillons manquants que tu évoques sont bien là dans mon esprit. Je ne voulais pas non plus les rendre visibles au lecteur, les écrire, d'autant plus qu'ils ne sont pas très clairs pour moi non plus, mais j'espérais les faire ressentir. Du moins qu'il y ait une certaine connivence entre le lecteur et moi, et que cette connivence permette de remplir les blancs. Ça n'a pas été le cas pour toi mais je suis tout de même satisfait d'avoir pu poser cette atmosphère et qu'elle t'ait interpelé.

Merci d'avoir encore plus précisé ton ressenti, déjà bien fouillé.