Eric n'avait que 12 ans au moment des faits. Le médecin est entré dans la chambre et s'est adressé à sa mère alors que l'enfant avait les yeux fermés. “Votre fils s'en sortira madame, mais il gardera probablement des séquelles à vie. Le choc traumatique a été terrible. Vous avez entendu madame ?” “Pardon !” avait-elle rétorqué alors qu'elle venait de publier une photo de son fils sur son lit, accompagnée de quelques mots. “Eric ait a l'austo, se matin il a perdu sont portable. Ont né désespérer. 800€ le bazar”.

… ah les séquelles… de quels traumatismes, finalement ???



Ma nouvelle en trois lignes… J'essaie.


Une solitude.

Léna n'imaginait pas être aussi seule quand elle arriva à la gare. Personne ne l'attendait dans cette ville où elle avait vécu près de cinq ans. Dans le train, cette petite famille au ton délicat et aimant, et cette dame âgée, qui avaient fini par lui faire croire que l'instant était essentiel. En quittant la gare, elle prit un taxi, anonyme, et demanda la mer, juste la mer et personne d'autres.

Je n'avais que 3 lignes pour m'exprimer Lulu, et j'en ai abusé. C'est donc à vous de l'imaginer...

Oui, je sais... j'avais compris la question rhétorique… Et me posais la question… justement… et j'imagine… Merci Zorino.

Cela fonctionnerait bien, je pense, si le traumatisme d'Eric était d'avoir perdu son téléphone.


Mais en parlant de téléphone:

Je ne sais pas si je suis entre de bonnes mains, cette fois-ci. Mon ancien propriétaire me trouvait trop vieux, à deux ans seulement. Mais je pense qu'Eric ne fera pas attention à moi , comme tout enfant de 12 ans. Il est même possible qu'il me perdes. Ca me ferait plaisir. Je me demande comment sera mon prochain propriétaire.

Le traumatisme d'Eric, c'est justement d'avoir perdu son téléphone :)
C'est un gentil pied de nez à la nouvelle génération qui nait quasiment avec un téléphone entre les paluches.

J'en ai plein les bottes. Le tablier est poisseux. C'est de la merde que je piétine. Des hurlements de bêtes. Des odeurs atroces. Du sang plein les mains. Pourquoi il me gueule après ce con ? Pourquoi je me suis arrêté aussi, moi, je ne pouvais pas continuer, non ? C'est pas pire que d'habitude. Les bêtes le sentent, je le sais. Elles m'envoient leurs terreurs, leurs yeux me trouent la cervelle, ils sont énormes. Leurs meuglements me vrillent, me tortillent, m'essorent à me couper le souffle. 40 vaches à l'heure ! Je suis un tueur. Je tombe à genoux dans le sang et la merde.

Wow
Eccar, ton texte est incroyablement triste. Il faudrait que tout le monde la lise, pour se rendre compte de ce qu'il y a derrière leurs steaks.

Devant quelques badauds silencieux, il faisait tourner la tortue bouillante et embrochée, et de sa pince en fer il tira sur le devant de la carapace afin de lui faire sortir la tête qu'il coupa net à l'extrémité. Puis il fit de même pour les pattes. Il prit ensuite le pic et plongea l'animal dans de l'eau froide qu'il sortit après quelques instants. Les badauds applaudirent, la sculpture en cristal était superbe.

Ynterr

Bien sûr qu'elle est triste cette vérité des abattoirs. Il faut arrêter ce mal à la source, c'est à dire notre consommation.

Pour s'éclairer davantage à la lumière de cette réalité, lisez "Plaidoyer pour les animaux" de Matthieu Ricard, document exceptionnel qui m'a inspiré ce petit texte.