J’adresse le merci d’usage, mais non moins sincère pour autant, aux lecteurs et aux commentateurs de mon poème « Par ce don fraternel ». Vous l’avouerai-je ? Je m’attendais tellement aux professions de mécréance que je les ai à peine lues ; je les sais par coeur, leurs auteurs me les ayant déjà adressées vingt fois ; et celles des nouveaux sont de vrais copiés-collés de celles des anciens ; c’est un genre qui se renouvelle peu, je dois dire. Même le talentueux Michel Onfray n'innove guère par rapport aux sceptiques du XVIIIe siècle.
J’envoie parfois à Oniris un texte dont je ne suis pas particulièrement satisfait, et qui quelquefois est refusé, quelquefois publié mais faisant l’objet de réserves, et parfois publié et, à ma grande surprise, apprécié. Pour ce poème-là, pardonnez ma fatuité, j’en étais, en l’envoyant (et j’en suis encore) très satisfait. Je trouve que j’ai bien travaillé, que mes vers, classiques à souhait, sonnent à merveille, rythmes et sonorités, et qu’ils ont un souffle lyrique comme j’en ai rarement produit ; il y a là quelque chose de la majesté du Grand siècle ; bref, dans ce que j’ai fait de mieux. Je m’applaudis de l’avoir écrit, on n’est jamais si bien servi que par soi-même. C’est de la veine des grands aristocrates convertis, les Ignace de Loyola, les Louise de La Vallière, les Armand de Rancé, les Charles de Foucauld, etc. Aussi, quelle que soit la distance prise par rapport au contenu, ai-je apprécié ce sacrilège mais spontané « Nom de Dieu que c’est bien écrit ! », ce « travail de parnassien », cette « composition forte », cette « forme classique sans faille », cette « écriture remarquable », cette « forme parfaite « qui « chante à l’oreille », ce « Je ne ferai pas l’injure à l’auteur de vérifier sa prosodie », et ce « don fraternel de riches alexandrins » : bref tous les compliments que je pense avoir mérités, et dont j’assure les auteurs, qui se reconnaîtront, de ma reconnaissance. Allez, il faut bien de temps en temps être un peu content de soi, on ne peut pas passer sa vie dans la contrition, dans la « flagellation » de mon poème, n’est-ce pas ? Dans la vraie vie je ne suis pas masochiste, et je ne suis pas assez con pour marcher sur des braises et des clous.
Au reste, je ne suis pas non plus le personnage de ce poème ; comme souvent, je me suis mis dans la peau d’un autre (cf. mon récent poème sur les résistants). Cette pratique des indulgences n’existe plus ; je n’ai pas tant péché que ça, je pense, et surtout je n’ai pas d’or, de diamants, de rubis, de saphirs à répandre sur les autels. Le malade et l’orphelin se débrouilleront sans moi.
Merci encore à vous tous, amis oniriens, de vous être penchés sur mon travail.

Mon frère vous avez péché.

Non par ce poème évoquant "le don fraternel" que je me suis abstenu de commenter car je n'ai pas trouvé utile d'en rajouter sur les "professions de mécréance" que vous attendiez à l'évidence.

Non, c'est ici même que vous avez péché en évoquant "le talentueux Michel Onfray". Parler de talent en évoquant ce personnage qu'un journal très sérieux a récemment nommé "le philosophe de l'infâme" m'a estomaqué.
La démonstration montrant que Michel Onfray était dans la ligne de pensée d'Eric Zemmour était fort convaincante.

Michel Onfray, enseignant auto-proclamé "philosophe" parce qu'il produit des livres en CONTRE de grandes figures de la pensée, je l'appellerais plutôt productif (autant que sa logorrhée verbale) et non talentueux.

N'attendez pas mon absolution. Avec mes regrets.

Corto

Moi, j'aime bien Michel Onfray, ça me détend entre deux albums de Babar

Ami Corto, je ne songeais nullement à Zemmour en évoquant Onfray ; j'ai lu quelques-uns de ses ouvrages ou articles, vu des interviews, et jusqu'à présent, s'il est parfois un peu excessif dans sa façon de dire, je ne voyais pas chez lui de fascisme ni de xénophobie. Des journaux très sérieux qui publient des article orientés et subjectifs, il y en a plein. Pour ma part je serais désolé de constater une dérive zemmourienne chez Onfray. Je pense qu'aimer la France ne suffit pas à faire de vous un facho. Enfin j'aimerais bien lire cet article dont vous me parlez.

À propos d'Onfray, entre autres : https://www.youtube.com/watch?v=jSWFkGY6O-0

Miguel, j'ai trouvé votre retour sur commentaires bien plus extraordinaire que votre très bon poème, très bon, sobrement beau, mais assez convenu. Par cette prose vous m'avez fait énormément rire, tant vous êtes lucide quant à la réception de votre poème et avez raison d'être fier de vous, avec la pointe d'excès typique des sels d'excellence.

Merci gluanciste ; si vous voulez dire que j'excelle à la prose comme aux vers, à la bonne heure ! Je n'y vois pas d'inconvénient.

ça, au niveau du talent d'écriture, c'est une certitude, c'est nettement moins bon en charades...

Nul n'est parfait, et au moins ça me laisse encore un domaine ou progresser !
Au reste, pour ajouter à la satisfaction de mon ego, je ne puis que rapporter le commentaire de pieralun sur mon poème : je lui rappelle tout simplement Victor Hugo, excusez du peu. C'est Victor Hugo qui doit être fier !

Miguel

voici l'article dont je parlais:
https://www.nouvelobs.com/bibliobs/20211019.OBS50033/michel-onfray-ou-le-philosophe-de-l-infame.html

Mais plus simplement sur un thème qui a hélas fait le succès d'Onfray et qui va sans doute vous hérisser (avec mes excuses ! chacun ses convictions...) je vous conseille de lire son "Traité d'athéologie". Je l'ai lu et en ai été navré par le niveau, disons digne d'une composition d'élève de classe de seconde.
Il utilise notamment une technique de répétition d'arguments bien connue pour faire du remplissage, mais son argumentation est très très faible.

Sur un tel sujet il faut être plus sérieux. Pour cela un autre livre existe "Pour en finir avec Dieu", auteur: Richard Dawkins, texte bien plus difficile mais bien plus convaincant.

Au plaisir
Corto.

Merci Corto, j'irai lire cet article. Pour le fameux "Traité d'athéologie", je ne l'ai pas lu, mais une de mes amies en est fan et me l'a vanté avec enthousiasme. Il est sorti aussi, il y a quelques mois, un ouvrage intitulé "Dieu, la science, les preuves", de Michel-Yves Bolloré (le frère de Vincent, ce qui, je sais, ne plaide pas en sa faveur ...) et Olivier Bonnassies, qui donne également à réfléchir mais dans le sens de la foi. Son contenu est contesté, bien sûr, mais quelle thèse ne l'est pas ? À chaque publication en faveur de l'existence de Dieu ou de son inexistence, il y a des ripostes. Nous ne saurons qui a raison que si Dieu existe, car s'il n'existe pas, le néant, qui nous engloutira tous, nous empêchera de savoir qui détenait la vérité.

Bien à vous,
Michel