j'ai même plus honte, là, c'est au-delà de ça :


Aaaargh !


Aaargh ! Maudits soient ces clichés !
Toutes ces rim’ de cour d’école
Ces clous qu’on a toujours rivés
Ces témérités qu’on dit folles
Ces clés de voûte ou du mystère
Que l’on transforme en clés de sol
Pour se la jouer poète en vers
Et contre tout, moi ça m’désole !

Je crie, j’éructe, je hoquette,
Face à la lune qui s’en cogne,
Souriante aux pierrots d’opérette
Qui lui lèch’ l’astre sans vergogne.

Mais comm’ je gueul’ sur tous les tons
A l’heure où ronfle le quidam
J’entends des gusses qui réclament
Que je la ferme, et pour de bon !
Et mon doux amour me confie :
« Du d’es encor’ dapé une cuide ! »
De son débit pas vraiment fluide
De Suisse-allemande endormie…

Allez je m'y essaye. Et très amusant ce poème toc-art.

J'observe ces astres rivés dans cette toile tendue sur ma nuit, ces objets célestes dont les clefs nous sont refusées.
Ils glissent là, lestes dans cette fluide encre noire, et déversent en mon âme folles témérités et profonds espoirs.

Un peu de sérieux et de témérité,
Point n'en faut pour appeler cela poésie
Ironie et second degré
Sont les maîtres mots d'une telle frénésie!

Avec ces astres fous
Pendus autour du cou
Une corde, un flingue,
Laissez-nous du mou
Avant qu'on ne deviennent dingues!

J'ai pas la clé, pas les mots ni les rimes
Mais j'ai le fluide sacré qui coule dans mes veines
Et avant que mon ego ne s'abime
Les yeux rivés sur toi, j'ai de la peine!

:p

Vois ! Toute gloire est un fétu,
Cheval ailé des feux de paille,
Ce maladroit, bête et têtu
Qui vit de foin ou de ripaille.
Nuit vespérale, elle est le cri
D'un chantre fou d'amour meurtri.

Un ange déchu


L'ange à la peau diaphane
n'a plus beaucoup de fans :
sur l'écran de télé,
personne n'a voté...

Elle est tombée des nues,
à genoux, l'ingénue,
noircis ses yeux d'opale
le coeur et les mains sales.

On la retrouvera
au rayon des ringards
où un ancien taulard
la prendra dans ses bras.

Ell' le trouvera beau
s'écriera "Mon héros !"
mais le type dira "Chut,
moi je veux just' une pute !"

Rah, je me suis trompé, j'ai composé avec les mots de la semaine dernière (deux trucs en plus…). Bon, tant pis, je les mets quand même :/


Un fétu de paille se tenait
prostré devant des êtres ailés.

Ô prières maladroites et creuses
coupant la brume vespérale,

Les hommes ont perdu tout désir
de croire. Longue vie aux chantres !


Il était une fois un beau lézard ailé.
Son vol, ses paroles, semblaient forts maladroits,
à tous les chantres du pays – fétus de paille luisants.
Colère du dragon, grand brasier vespéral.


Le second m'a amusé, entre conte et haiku mis en alexandrins ^^

A l’oreille on me dit que l’opalin gêne une dame.
Dis à Fanny de l’ôter demain.