"Pigeon,
oiseau à la grise robe,
dans l'enfer des villes,
à mon regard tu te dérobes,
tu es vraiment le plus agile."

Détonné par Poelvoorde dans c'est arrivé près de chez vous, le film glauque mais absolument génial réalisé avec trois fois rien.
Rien rien rien.
À la fin d'une soirée entre vieux copains, le cul de la(s) bouteille(s) atteint, nous nous sommes amusés à faire de même oralement.
J'avais noté le mien sur un bout de nappe en papier, je le trouvais sympathique.

Le "jeu" consiste à écrire un court poème (sans y passer plus de 30 minutes[grand max]), un peu grotesque, en essayant de garder grosso modo le même rythme que l'acteur, avec un autre oiseau.

C'est con mais c'est bon.

Voici celui qui était le mien -et qu'il l'est d'ailleurs toujours-:

Poule,
les sentiments de tes yeux pâles,
sur ton manteau de sang taché
dans mon cœur s'installent,
toi qui ne peux voler.

un héron enmanché
d'un égo au long col
prêchait endimanché
rêvant de faire école

foin des petits poissons
des modestes fritures
il lançait l'hameçon
visant la prélature

Je suis pas sûre d'être dans les clous avec mon héron mais c'est un oiseau qui m'inspire

Arielle, pour respecter le cahier des charges proposé par Brise-Glace, je réduirais bien ton poème en:

Héron,
Prêcheur au long col,
Vin doux et petits glaçons,
Dimanche y'a pas d'école
Tu lanceras l'hameçon


(moi aussi, ton héron m'inspire!)

Pintade
sur ce toit perchée
au sommet de ta suffisance
tu cacabes en vain à midi
quand le temps est à l'indolence

Corbeau,
de ta robe noire pétrole,
je suis le plus grand admirateur,
et quand devant moi tu prends ton envol,
tu fais sur mon cœur l'effet d'un radiateur

Bonsoir ! Vingt sept minutes, montre en main... Juré !

Le paon

Un paon se pavanait ! Quoi de plus naturel
Chez ce présomptueux et fat gallinacé
Connu pour son plumage et pour sa vanité…
Ne dit-on pas aussi pour sa faible cervelle.

Non content de brailler il ôtait de ses ailes
De jolies plumes bleues faites pour l’encrier
Car le sot volatile empreint de fatuité
Ecrivait nuit et jour poèmes et nouvelles.

Trop imbu de lui même notre oiseau se lassa
Perdit de sa superbe puis de son lectorat
Ce qui pour l’écrivain est signe de déclin.

Morale de l’histoire… En prose ou poésie,
Si belle soit la plume il n’en reste pas moins
Qu’il lui faut conjuguer talent et modestie…

Alex

(Vingt-sept minutes ?! C'est écoeurant !)

Phoenix,

Oiseaux merveilleux
Tu tutoies les dieux
Approche la réussite
Et brûle aussi vite

Mais à l'inverse d'Icare
Point de souci car
Tu as la faculté pour te reprendre
De renaître de tes cendres

(moins de vingt-sept minutes, mais c'est beaucoup moins bien, forcément. Mes plus plus virules congratules, Alexandre)

Au fait, Alexandre, elle est chouette, votre signature.
Pour ce qui me concerne, hélas, ce serait plutôt "Nutella sine linea"

Bon, ok, je rends la main...

Geai,
Sur le bord de l'encrier
Il lissa sa plume bleue
Qu'il prêta au corbeau freux
Encrée d'un noir de jais

:)