Parcourir ce sujet :
1 Utilisateur(s) anonymes
Poisson aveugle |
||
---|---|---|
Chevalier d'Oniris
Inscrit:
07/02/2014 23:09 Groupe :
Auteurs Évaluateurs Membres Oniris Groupe de Lecture Post(s):
2736
|
C'est un grand plaisir de vous retrouver.
Merci à vous toutes et tous pour vos commentaires après avoir pris la peine de lire mon poème. Ce poème m'est arrivé en deux parties composées de strophes de trois vers. Chaque vers est plus ou moins indépendant des autres. Cependant, l'ensemble constitue une histoire qui pourrait convenir dans un cadre traditionnel. Quels ouvrages m'ont inspirée ? Je n'en suis pas consciente: en revanche, j'ai l'impression que ce style n'existe pas. Presque toutes les strophes font au moins une fois référence au narrateur, grâce à l'utilisation de l'infinitif ou des mots comme "mon" ou "moi". Cela dit, en écrivant, j'avais par moments, besoin de prendre de la distance avec tout cela, de dire: "Attention ! Ce "Je" fait allusion à d'avantage de personnes que ce "Je, et qu'il représente également d'autres "Je"s qui vivent à Chiraz, à Abadan ou dans d'autres pays..." Ce fut pour moi un travail sans trop d'effort pour exprimer mes pensées dans la première partie, car écrire sur la joie de vivre est dans mon sang et que j'adore la vie ! Quant à la deuxième partie, oui Diva-luna, j'ai choisi d'écrire sur la violence en choisissant des mots et des vers courts et forts plutôt que des explications détaillées et non astiquées de scènes violentes, ce que je déteste vraiment et que je trouve repoussantes dans un poème. "Qui vivait dans mon cœur, me laisse" En premier, j'avais en effet écrit "m'abandonne". Puis je l'ai remplacé par "me laisse", m'apercevant que ce verbe est assez commun. Mais... Robot / Troupi, "me laisse" est vraiment très bien à mon avis. Le mot est plus court et suggère ici plus de violence. "Abandonne" signifie exactement la même chose, mais c'est un mot plus lent, plus traînant... un peu trop doux. C'est finalement aussi une question de goût, de la perception que j'ai du poème. Peut-être que la sonorité d'un mot est pour moi, la non-francophone du site, une façon primitive de le ressentir. Je me demande si cela est également le cas pour vous, les français. Cox, C'est vrai que le poisson blanc aveugle vit dans les qanats depuis que ces derniers sont construits en Perse, à la fin du 1er millénaire avant J-C. Cependant, comme Louis l'a si bien analysé, ici je parle de l'image du sujet "Je" du poème ; ce "Je" qui ne peut qu'être aveugle pour être en mesure de survivre, et qui vit dans un "état de surdité". Le titre est en persan, une traduction précise. Le persan et l'arabe sont deux langues totalement distinctes. Il y a quand même souvent une confusion, probablement à cause de l'alphabet perso-arabe qui est utilisé pour écrire en persan. C'est en fait une forme modifiée de l'alphabet arabe et qui comprend 32 caractères principaux. Environ cent cinquante ans après la conquête de l'Empire perse (651 A.C.) par les arabes musulmans, les persans adoptent l'alphabet arabe à la place de leur ancien alphabet. On utilise très rarement les voyelles. On les devine, tout simplement. C'est la raison pour laquelle le persan n'a besoin de beaucoup d'espace. Louis, merci d'avoir dit dans votre commentaire ce que je ne peux pas dire dans mon poème ; et oui, il s'agit de la guerre entre l'Iran et l'Irak quand Abadan était en flammes ; Une période qui semble avoir traumatisé le peuple persan. Je suis étonnée. C'est comme si vous lisiez dans mes pensées. Je voulais utiliser le mot "blanc" pour renforcer le "blanc" du poisson aveugle. Puisque la colombe est par définition blanche, j'ai choisi le pigeon blanc. Au Sud d'Iran, il n'y a pas de pluie pendant des mois et des mois. Pas de problème pour les palmiers qui peut toujours étancher leur soif grâce à leurs racines très profondes. Les petites herbes n'ont aucune chance de survivre dans une palmeraie. Dans les parcs et les propriétés privées le sol est irrigué chaque jour pour obtenir de belles pelouses où les trèfles adorent pousser. Encore une fois merci à vous toutes et tous ! Purana
Contribution du : 18/07/2014 23:57
|
|
_________________
Donne-moi des poèmes qui chantent pour que je puisse danser. |
||
Transférer |
Re : Poisson aveugle |
||
---|---|---|
Expert Onirien
Inscrit:
04/07/2014 23:06 Groupe :
Évaluateurs Comité Editorial Auteurs Groupe de Lecture Responsables Edition Membres Oniris Post(s):
4983
|
Merci beaucoup de votre réponse !
Ainsi ce fameux poisson aveugle est tout simplement une espèce belle et bien réelle... Merci aussi pour vos éclaircissements sur les langues perses et arabes !
Contribution du : 19/07/2014 00:33
|
|
Transférer |
Re : Poisson aveugle |
||
---|---|---|
Visiteur
|
Bonjour Purana,
Je suis incapable d’écrire quoi que ce soit en ce moment (la faute aux tueurs dans l’ombre) mais je tenais à dire ici que je lis tout, comme j’ai lu et aimé votre poème très beau ainsi que les commentaires auprès desquels je me rallie ne pouvant dire mieux. Merci pour lui, merci pour les explications que vous donnez. La Perse est un des royaumes de la Poésie et de la Sagesse (lorsqu'elle se décidera à revenir) – je pense à Khalil Gibran en disant cela – et vous ne déméritez pas, on ressent très fort la joie de vivre qui coule dans votre sang. Pour vous répondre sur la sensation primitive de ressentir les mots, je ne sais pour les autres mais je vous comprends parfaitement car c’est ainsi que je les vis, de manière instinctive, dégustant, glissant, roulant, percutant… Bravo pour votre expression parfaite et la finesse que vous déployez dans une langue adoptée. Cat sous le charme
Contribution du : 19/07/2014 08:46
|
|
Transférer |
Re : Poisson aveugle |
||
---|---|---|
Chevalier d'Oniris
Inscrit:
07/02/2014 23:09 Groupe :
Auteurs Évaluateurs Membres Oniris Groupe de Lecture Post(s):
2736
|
Hello Cox,
Oui, ce fameux poisson aveugle est une espèce réelle, mais il reste une créature mystérieuse et surtout très inspirante. Bonjour Cat, comme pour tous les autres commentateurs, votre appréciation me touche beaucoup. Quel honneur ! Merci ! Purana
Contribution du : 19/07/2014 20:54
|
|
_________________
Donne-moi des poèmes qui chantent pour que je puisse danser. |
||
Transférer |
Re : Poisson aveugle |
||
---|---|---|
Chevalier d'Oniris
Inscrit:
07/02/2014 23:09 Groupe :
Auteurs Évaluateurs Membres Oniris Groupe de Lecture Post(s):
2736
|
Bonjour Uranie76,
J'ai lu votre commentaire avec beaucoup de plaisir. Quelle analyse originale ! En relisant mon poème, je me suis dit: "Purana, tu as fait cela sans le savoir !" C'est vrai, il y a ces hauts et ces bas dans les strophes mais aussi dans l'ensemble du poème. Oui vous avez raison. Des vers qui cheminent d'un paradis céleste en haut (Dans la première partie Ecoute) vers un passage sur terre (Laisse) pour terminer par une descente aux enfers. (Regarde...) C'est à mon tour de dire bravo ! Bravo pour votre perspicacité qui me fait découvrir mon poème sous un autre angle. Purana
Contribution du : 19/07/2014 20:57
|
|
_________________
Donne-moi des poèmes qui chantent pour que je puisse danser. |
||
Transférer |
Re : Poisson aveugle |
||
---|---|---|
Chevalier d'Oniris
Inscrit:
07/02/2014 23:09 Groupe :
Auteurs Évaluateurs Membres Oniris Groupe de Lecture Post(s):
2736
|
Bonjour Lotier,
Merci pour votre commentaire que j'ai lu avec beaucoup d'intérêt, surtout par le fait que vous ayez repéré dans mon texte les phrases de l'inspiration suivies par celles de l'expiration. Je viens de lire Francis Jammes dans "Le rosaire" et maintenant je comprends mieux ces respirations poétiques. Je vous en remercie. Purana
Contribution du : 25/07/2014 21:33
|
|
_________________
Donne-moi des poèmes qui chantent pour que je puisse danser. |
||
Transférer |
Re : Poisson aveugle |
||
---|---|---|
Onirien Confirmé
Inscrit:
16/07/2014 13:51 Groupe :
Membres Oniris Évaluateurs Groupe de Lecture Post(s):
568
|
Merci Purana, vous me faîtes penser au poème Allegeance (qu'on confond avec un poème d'amour) de René Char, où il décrit si joliment, comment un poète séparé de sa création, la voit partir en quête de celui qui est digne de la comprendre et de l'aimer, lui trouver d'autres sens que lui même ne lui soupçonne pas.
Petit rappel ici pour le plaisir : Allégeance Dans les rues de la ville il y a mon amour. Peu importe où il va dans le temps divisé. Il n'est plus mon amour, chacun peut lui parler. Il ne se souvient plus; qui au juste l'aima? Il cherche son pareil dans le voeu des regards. L'espace qu'il parcourt est sa fidélité. Il dessine l'espoir et léger l'éconduit. Il est prépondérant sans qu'il y prenne part. Je vis au fond de lui comme une épave heureuse. A son insu, ma solitude est son trésor. Dans le grand méridien où s'inscrit son essor, ma liberté le creuse. Dans les rues de la ville il y a mon amour. Peu importe où il va dans le temps divisé. Il n'est plus mon amour, chacun peut lui parler. Il ne se souvient plus; qui au juste l'aima et l'éclaire de loin pour qu'il ne tombe pas?
Contribution du : 26/07/2014 02:27
|
|
Transférer |