Canyons
Plus j’avance en écriture plus l’impression de devoir rajouter une mise en scène comme j’ai pu le faire sur les textes précédents me semble devenir nécessaire pour en aborder la lecture avec des images , en effet mes introversions littéraires en deviennent un peu ardues et la lecture de vos commentaires le fait ressortir ; ainsi :

La plage de Sainte Barbe au Sud du Morbihan fait partie d’un espace dunaire préservé et sauvage, il toujours a cet endroit des rouleaux venant directement de l’Atlantique, d’anciennes casemates finissent de sombrer dans un sable très friable et dos a la dune je contemple les trains de vagues…

La plage est immense et plane, un espace de solitude persillé de rares promeneurs en ce début d’automne, des tranchées de sables creusées par des enfants s’écartent en perspective devant moi, et leurs parois s’effondrent en mille éclats de micas aux brillances soudaines...

Je pense au temps et à son indéfinissable définition (si quelqu’un pense l’avoir je suis preneur), à l’absurdité intéressante de nos existences dans cette parenthèse scandée par les masses hydrauliques s’effondrant « métronomiquement »
Au loin un phare minuscule sur l’horizon veille sur cette éternité grise où les couleurs du ciel et de la mer se rencontrent de manière à peine perceptible...

Un avion passe lentement, il a la silhouette balourde d’un appareil de l’aéronavale et je repense a cette histoire de junker 52 disparu dans le coin, de ce trimoteur aux cylindres en étoile je devine le chant monotone alors qu’il survole lentement le trait de côte, il ne reste que l’ombre de ces sombres années qu’évoquent les anciens, qui, obstinément grappillent sur les roches d’obstinés coquillages vissés sur leurs cailloux...

Mon regard revient sur ces canyons minuscules comblés très lentement par les minces cataractes du sable qui les écroulent…


http://www.bretagne.com/fr/patrimoine_maritime/en_morbihan/phares/birvideaux
http://www.archeosousmarine.net/bdd/fichetech.php?id=2216

Bonjour Meaban... A la lecture de ce post je mesure votre désappointement face aux quelques commentaires recueillis par ce poème. Je comprends également le pourquoi de ce poème et l'émotion qui doit être la votre quand, adossé à la dune, vous observez cette plage mais cette émotion ne peut être partagée si l'on ne connait pas l'histoire de ce bout de terre bretonne.
Combien parmi vos lecteurs ont identifié le Junker comme étant un avion et si oui, comme ce fut mon cas, que venait faire ici ce vieux Ju 52 ? Votre post nous apporte les réponses à ces questions mais comprenez que sans ces précisions il était difficile de donner un sens à ce texte. Ce n'est pas toujours évident de toucher les cibles que sont les lecteurs, ce poème en est l'exemple mais je vous fais confiance pour une suite plus universelle...
Bonne journée et au plaisir de vous lire.

Bonjour Meaban,
Je me souviens avoir eu cette idée d'éternité et de métronomie en voyant un jour les vagues s'écraser sur la plage d'une île. Le lendemain, un tsunami passait, et j'ai du intégrer la variable. L'instrument de mesure n'est pas toujours fidèle, sinon par l'idée qu'on s'en fait.
Il faut croire que c'est la définition de définition qui semble indéfinissable.