Un très bon excercice d'écriture que j'ai en tête : l'un de nous écrit un court texte, un extrait, un paragraphe. Et nous devons le continuer, en un paragraphe, un extrait, en imitant le style de l'auteur.

Je me promène, mains dans les poches. Il fait vraiment beau. C'est rare ici, alors les gens sont heureux. Les gens, une catégorie de laquelle je suis exclu.
Depuis ma naissance, en fait. Les seuls moment où j'ai le droit d'être heureux, c'est quand les autres crèvent de malheur. Et moi, je ne peux pas m'empêcher de compatir.
Du coup, je suis toujours triste.

Tout la haut, dans le ciel, la Lune brille. Les amoureux se promènent sur le chemin. Les gens admirent ces joyeux bambins. Heureux, mais peut-être pas, je l'ignore.
Je suis content pour eux. Mais moi, je pleure pour leurs joie si fragiles.
L'astre nocturne éclaire les premières disputes, la tristesse me rattrape complètement.

Le puissant soleil de juin cognait contre sa nuque et une brise matinale lui fouettait le visage en soulevant ses vêtements simples et légers. Mais Ernest Saumier accueillait les humeurs de la nature avec joie. Il était habillé d'un pantalon en jean bleu foncé, presque turquoise, attaché à sa taille par une ceinture de cuir, et d'une fine tunique de toile beige que le vent faisait onduler. Il était jeune, une vingtaine d'années peut-être. Un collier de barbe entourait un visage juvénile, au nez disproportionné, beaucoup trop grand par rapport au reste du visage, des joues plates et froides sur lesquelles poussaient des boutons rouges. Son menton volontaire était recouvert d'une barbe rousse qui rejoignait ses cheveux longs et soyeux. Ses épais sourcils et des lunettes aux branches violettes rendaient ses yeux verts petits. Trop à son goût.