Citation :

Fais gaffe, tu es dans le raccourci, là !

Je ne vois pas, mais alors vraiment pas, l’intérêt de dire à quelqu’un, tiens, prenons Musso, par exemple : - « Cher ami, votre soupe, c’est bien, elle vous rapporte du fric et tout ça, mais franchement, c’est à gerber. Ce serait bien, puisque vous passez sur Oniris pour qu’on vous vienne en aide (et pas juste pour vous faire mousser, n’est-ce-pas ?:)), de revoir votre style. Afin de le mettre en parfaite adéquation avec ce que Stony (par hasard ! J’aurais tout aussi bien pu dire, toc-art, Pouet, Widjet) attend de vous. »

Sérieux, tu crois qu’il va dire quoi, Musso ?

Alors vu que son style ne me plaît pas, en admettant que je le lise quand même pour conforter mon aversion, je ne lui dirais rien, car mon avis il s’en balance comme de sa première couche-culotte. Et il aura raison, car qui suis-je pour estimer que mon style est meilleur que le sien ? Sauf d’être un super agrégé en Littérature, et encore, qui va lui relever TOUS les points à revoir question orthographe, grammaire, conjugaison, mais certainement pas la figure de style, propre à chaque individu.

L'hypocrisie c'est de croire que la majorité des auteurs est à la recherche d'avis pour progresser.
La preuve, toi qui t'entêtes avec tes adjectifs à la pelle

Cat a écrit :

Citation :

ça c'est vrai.


Citation :

ça, en revanche, c'est un raccourci. Pourquoi n'aurait-on pas simplement le droit de donner notre avis ? Quand on va voir un film, on émet bien une critique, on en discute, on dit ce qui nous a plu, ce qu'on a moins aimé, ce qu'on a détesté... et on n'aurait pas le droit de le faire parce qu'on n'est pas cinéaste ? Je trouve très étonnant cette philosophie où tout se vaut et où, finalement, tout s'annule.

Toc-art,

Je pense que tu prends la chose par son côté négatif : « tout se vaut et tout s’annule ».
Pour me comprendre, il faudrait tenter de l’aborder côté positif : « Tous les goûts sont dans la nature. Il se valent tous, et selon moi, méritent tous le même respect.».

Après, bien sûr que chacun a le droit de dire ce qu’il aime ou pas. C'est plus le jugement de valeur, je crois, qui m'indispose.

Pour rester sur le registre gastronomique qui parle bien, si tu n’aimes pas les carottes, de quel droit je vais essayer de te convaincre, parce que moi je les adore à toutes les sauces, que ton intérêt c’est d’en manger. Et pourquoi serais tu plus mauvais que moi simplement parce que tu ne les aimes pas et que nous n’avons pas le même goût ?

Désolée, je ne sais pas expliquer mieux mon ressenti… Mais je reste à l’écoute…

Cat a écrit :

qui suis-je pour estimer que mon style est meilleur que le sien ?
Juste toi.
Avec tout ce que ça implique de subjectivité.
Faut arrêter de - sous le couvert louable de modestie, de tolérance etc... - de faire dans la demi-mesure de peur de passer pour je sais pas quoi ou de froisser je sais pas qui.

Je n'ai pas envie de plaire ou de contenter (à) tout le monde, que ce soit sur Oniris ou ailleurs.

J'écris mieux que beaucoup et moins bien que beaucoup.
Je suis aussi moins con que beaucoup et plus con que beaucoup.
Et je le dis quand l'occasion se présente (ça n'a rien de courageux hein surtout sur un site !).

Après, que ce soit vrai ou pas c'est un autre sujet, c'est juste mon avis.

L'hypocrisie c'est de croire que la majorité des auteurs est à la recherche d'avis pour progresser.

Là, je dis : d'accord avec toi !

W

Cat a écrit :

Citation :

Mais imagine que j'aime aussi les carottes. Sauf que la façon dont elles sont préparées ne me convient pas. Je connais cette recette, je l'ai déjà appréciée cuisinée par d'autres mais là, le cuisinier a mis un peu trop de sel. Et puis, il a oublié le persil... Ce n'est pas un jugement de valeur, c'est un simple constat.

(bon, en vrai, t'as vu juste, j'aime pas les carottes !)

Widjet, pardon mais cette fois j’ai fait l’impasse. Purger le mal, c’est pas un titre pour le bord de mer, devant toutes ces nanas qui te sourient en maillot. Mais laisse-moi te raconter ceci :

Une de mes nouvelles a reçu un jour dix Passionnément. Un an après, je me suis décidé à la retirer du catalogue, avant de l’envoyer en express recommandé dans une enveloppe coffre-fort, à Gallimard. Tu sais ce qu’ils m’ont répondu ? :

« Nous avons lu avec attention votre texte…blablabla, toutefois notre ligne éditoriale…blablabla. Par contre nous ne saurions trop vous conseiller de tenter votre chance sur Oniris, si vous souhaitez recevoir des appréciations, et pourquoi pas, des conseils. Veuillez agréer…blablabla. »

Résultat, il m’aura fallu en tout au moins six mois pour que mon texte retrouve sa place sur Oniris, où tout le monde l’avait oublié. Cette fois-là j’ai obtenu un seul Très bien, quatre Un peu, et cinq Vraiment pas. Gallimard me l’a prise tout de suite, puisque Oniris avait fait tout le boulot de critique.
Comme quoi faut jamais se décourager.

Ludi
les pieds en pétales de violette

Citation :

Ludi


Merci de ton passage, c'est toujours un plaisir sincère pour moi.

J'ignore si ton anecdote est vraie ou si c'est une boutade, mais à la limite peu importe, car quoi qu'il en soit, je suis pas étonné. D'une année sur l'autre, le lectorat change (ou évolue, je préfère ce terme à changer finalement), un même lecteur peut également sur un même texte avoir deux avis opposés après x temps.

Moi, je constate que depuis quelques années et quoi qu'en dise quelqu'un comme Stony, mes textes sont de moins en moins commentés (comme beaucoup ici, même si ça reste tout à fait appréciable), mais surtout de moins en moins appréciés (si je me base froidement sur le nombre de plumes). Widjet n'est plus ce qu'il était ou ce qu'on en disait. C'est ni bien ni mal, je dois l'accepter ou me barrer.

Moi, j'accepte.

Encore une fois, y a plein de raisons à ça, à ce changement de regard sur mes productions ou sur moi en tant qu'auteur (y compris celle de ma propre responsabilité, ma dépréciation artistique, la qualité de mes oeuvres qui périclitent comme le souligne toc-art).

Y a pas si longtemps, je me suis dit : comment seraient évalués aujourd'hui des textes multi plumés comme HOLD UP, QUELQUE CHOSE DE BEAU ou encore TOTEM (nouvelle la plus commentée depuis la création du site Oniris - avec 57 comms de mémoire) ?

Etaient-ils si bons que ça ? Ecrivai-je mieux avant ? Ai-je un jour bien écrit d'ailleurs ? Les lecteurs/commentateur Oniriens étaient ils plus "gentils" à l'époque (quand Oniris était encore en rodage et que personne voulait vraiment blesser untel ou untel) ? Moins connaisseurs ? Moins exigeants ? Plus timides ? Plus complaisants ?...

Bref, tout ceci (les avis positifs comme ceux négatifs de toc-art ou stony) me fait réfléchir (pas forcément changer ou adhérer) et c'est bien. Un jour, peut-être, j'en tiendrais véritablement compte. Ou pas.

Les choses se feront si je le décide moi.
Question de maturité, entre autres.

Mais l'important est qu'à ce jour quoi qu'on dise sur ce que je fais, je continue de prendre un plaisir égoïste, ce plaisir qu'ensuite j'essaie de partager avec vous pour que le temps de la nouvelle, 'il devienne le vôtre.

J'y parviens, j'y parviens pas, ce n'est plus dans mes mains.

W

Enfin, j'ajouterai qu'ici, personne, je bien personne, et avec toute la meilleure volonté du monde, ne sera en capacité d'être aussi dur avec moi que je peux l'être moi-même sur mes propres textes (lorsque je décide de l'être).

Quitte à vous étonner, je suis assez lucide sur ce que je fais/suis.
(et je parle pas que dans le domaine de la littérature).

La bise.

Widjet

Je vois que ça a chauffé pendant que j'écrivais. Bon, je lirai après. Fallait d'abord que je m'occupe des marrons de Cat.


Citation :

Il y a là-dedans un mot très dérangeant : le mot respect.
Si c'est manquer de respect envers quelqu'un que de trouver des défauts à ce qu'il produit et de l'exprimer, alors on est parti pour un nivellement dramatique (à moins que l'on n'y soit déjà ?).

Si j'aime pas les carottes, je vais pas critiquer les carottes, ok.
On peut aimer la carotte braisée et pas le jus de carotte, soit.
Si j'aime la carotte braisée et qu'on me sert une carotte carbonisée, je suis quand même un petit peu en droit de refuser l'addition. Et si en plus, je constate que les autres clients la paient et donnent un pourboire, je suis un petit peu en droit de me poser des questions.
Si l'un de ces clients me conseille l'adresse d'un resto qu'il a trouvé formidable, je crois pas que je vais y aller. Si je trouve un site sur lequel des internautes décernent trois étoiles au responsable de la carotte cramée, je la trouverai un peu mauvaise. Si je constate que ces mêmes internautes décernent trois étoiles, voire même deux, à un type qui fait de la carotte braisée de la mort qui tue, je vais un petit peu commencer à me poser de sérieuses questions. Et puis, un jour, je tombe sur l'un de ces internautes - je le reconnais parce qu'il a mis sa photo sur le site - qui a donné trois étoiles à la carotte braisée de la mort qui tue et trois autres étoiles à la carotte carbonisée. Mais c'est pas tout ! Le mec, je l'ai reconnu parce qu'il est venu manger chez moi, et il en est reparti en me disant que c'était succulent et qu'il me donnerait trois étoiles.
Eh bien, moi, je suis un petit peu paumé. Et un petit peu malheureux, même. Et après avoir épongé mes larmes, je me demande si je suis si irrespectueux que ça et si ce serait pas le mec qui se foutrait un petit peu de ma gueule.
En fait, non, il se fout pas de ma gueule, c'est juste un type gentil, qui aime pas faire de mal. Mais avec qui a-t-il voulu être gentil ?
Avec moi ou avec le type qui cuisine au lance-flamme ? A priori, je sais pas. Si ça se trouve, c'est peut-être même un type qui se dit que tous les goûts sont dans la nature, y compris pour la carotte cramée, même si la carotte cramée, il trouve ça dégueu.

Mais l'histoire n'est pas finie. Parce que ça s'est passé il y a longtemps et que je connais la suite.
Le type qui faisait de la carotte cramée, il a fait un succès du tonnerre avec les centaines d'étoiles qu'il a reçues. Et du pognon avec, parce que faire de la carotte cramée, c'est fastoche (tu la fous dans le four et tu l'oublies). Du coup, cent-cinquante autre types se sont mis à faire de la carotte cramée. De temps en temps, un mec se levait de sa chaise pour dire "Mais au fait, pourquoi qu'on mange de la carotte cramée ?". Les autres clients alors s'écriaient "Fais pas chier !". Le mec retombait sur sa chaise après avoir reçu une carotte sur la tête (c'est dur, de la carotte cramée, surtout de la carotte reconstituée à partir de carottes cramées peintes en orange).
Le type qui faisait la carotte de la mort qui tue, il avait plus assez de clients. Il ne rentrait plus dans ses frais. Il avait à choisir entre :
1. se reconvertir dans la carotte cramée ;
2. baisser ses tarifs et crever de faim ;
3. les augmenter pour gagner sa vie sur les quelques éveillés qui demeuraient dans le quartier.
Il aimait pas la carotte cramée et voulait pas crever de faim. Il a reçu trois étoiles au Michelin. C'est con, parce que le mec, il était pas du tout élitiste.


Quand je lis la poésie de Framato, je sais que c'est pas de la carotte. Je sais pas ce que c'est, mais c'est pas de la carotte. Ou alors de la carotte tellement cramée qu'on y reconnait plus la carotte. Bref, je sais pas ce que c'est. J'ai goûté. J'aime pas. Mais c'est peut-être du zorgouic, un fruit qui pousse dans les couches basses de la croûte de Titan, du côté de Saturne. Bon, je suis pas Titanien et il m'est difficile d'émettre un avis. Alors, j'en émets pas. Bon, je me dis que j'aurais quand même beaucoup de mal à vivre sur Titan et que ce serait même probablement impossible, mais j'émets pas.


Mais le truc de Widjet, c'est de la carotte. Et c'est de la putain de carotte cramée. Et je voudrais pas que le mec qui fait de la carotte de la mort qui tue finisse par fermer boutique ou quitte le XIIIème pour s'établir sur les Champs Elysées.

Zorglub12

Voilà une façon de commenter (compartimentée : histoire, persos, style) que je trouve assez intelligente (pepito procède un peu dans le même genre ; fond et forme).

Merci