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1 Utilisateur(s) anonymes
Re : Qu'est-ce qui vous rebute dans une écriture ? |
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Apprenti Onirien
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08/04/2011 12:39 Groupe :
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@salamandre. Qu'est-ce que tu entends par quête/démarche ?
Contribution du : 21/03/2012 10:00
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Re : Qu'est-ce qui vous rebute dans une écriture ? |
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Visiteur
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Je crois que ce que je déteste le plus dans une écriture c'est la prétention. C'est difficile à expliquer, à cerner, c'est une écriture qui n'est pas spécialement plus ou moins travaillée, plus ou moins écrite (en ce sens Proust ne me parait pas prétentieux, mais Stephen King non plus), non c'est une écriture qui se veut quelque part moralisatrice, donneuse de leçons.
Je n'ai pas un exemple précis en tête, mais plutôt des écrivains: Amélie Nothomb par exemple m'insupporte, non par son style que je trouve assez agréable, mais parce qu'elle a une façon d'étaler sa vie, et de plus en plus d'ailleurs, en suggérant finalement qu'elle est géniale, ou du moins que son côté parfois exceptionnel est "trop super" (voix hystérique). J'aime la banalité dans les écrits, la quotidienneté, les gens qui vivent et meurent sans éclats, les romans qui ne me donnent pas l'impression de passer à côté de la mienne de vie justement. Pour la poésie c'est un peu la même chose, j'aime Cendrars ou Desnos ou encore Prévert justement parce qu'ils parlent de choses que vous et moi pourrions (aurions pu) vivre. Ce n'est parfois qu'une question d'époque, mais c'est aussi fréquemment une question de moments. Je n'aime pas la poésie trop bouffie, compliquée qui veut toujours aller à l'exceptionnel des choses, comme si le banal était à "jeter".
Contribution du : 21/03/2012 10:34
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Re : Qu'est-ce qui vous rebute dans une écriture ? |
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Visiteur
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Prenez un roman de Fred Vargas (de préférence parmi le cycle "Adamsberg") : vous aurez un condensé d'à peu près tous les tics d'écriture qui m'agacent au plus haut point.
D'ailleurs c'est bien simple : depuis, dès que je lis ou entends "Ce foutu ceci" ou "Cette foutue cela", je me sauve à toutes jambes.
Contribution du : 21/03/2012 17:10
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Re : Qu'est-ce qui vous rebute dans une écriture ? |
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Maître W
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19/01/2008 01:44 Groupe :
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Citation :
Peux tu tenter d'expliquer ces tics stp pour ceux qui n'ont pas lu Vargas ? W. (aime beaucoup Vargas)
Contribution du : 21/03/2012 17:54
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Re : Qu'est-ce qui vous rebute dans une écriture ? |
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Visiteur
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Douve, par exemple, chez Duras, la quête, c'est le Chinois, l'idée rémanente, le truc qui perdure, plane. Un but à atteindre, ce qu'on doit trouver, retrouver, maintenir...
Contribution du : 21/03/2012 23:16
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Re : Qu'est-ce qui vous rebute dans une écriture ? |
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Maître Onirien
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11/03/2010 19:04 Groupe :
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ce qui me rebute, c'est la question
Contribution du : 22/03/2012 00:06
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Re : Qu'est-ce qui vous rebute dans une écriture ? |
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Apprenti Onirien
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08/04/2011 12:39 Groupe :
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@salamandre. Ah oui ! D'accord, je comprends mieux. Ça me parait correspondre avec ce que dans mon jargon approximatif je nomme "obsession(s) de l'écrivain", en fait. :)
Contribution du : 22/03/2012 15:16
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Re : Qu'est-ce qui vous rebute dans une écriture ? |
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Visiteur
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Citation :
Contribution du : 22/03/2012 15:38
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Re : Qu'est-ce qui vous rebute dans une écriture ? |
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Expert Onirien
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12/01/2010 00:51 Groupe :
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Forum très intéressant, merci à Naetheline de l'avoir uppé ! C'est marrant, en le (re)lisant, je ne pensais pas apporter ma pierre à l'édifice.
Très difficile pour moi de mettre le doigt sur ce qui me rebute VRAIMENT dans une écriture - c'est tellement facile à un texte de se faire pardonner des points rebutants en étant plus inventif, ou mieux écrit, ou plus commotionnant ou autre ... L'accumulation de points négatifs de différentes natures me semble finalement plus rédhibitoire que la présence d'un unique trait repoussant (ouais, c'est ça, je supporterai plus facilement un gros point noir qu'une forêt de petits boutons !). En plus, en parcourant les repoussoirs listés par les autres, on touche vraiment du doigt la diversité des exigences d'un lecteur. Ou alors je suis vraiment à côté de la plaque ... Contrairement à Victhos0, Mona79 et beth, j'adore les mots savants dans les textes - du moment qu'ils ne sont pas employés de traviole, que ça ne dessert pas l'histoire racontée et que le style reste agréable à lire. S'il faut vraiment que j'aille en rechercher le sens dans un dico pour comprendre le sens de la phrase, pas grave, j'aurai appris quelque chose. Contrairement à Pat, j'apprécie les précisions techniques tant qu'elles ne sont pas envahissantes, qu'elles soient sérieuses (on apprend quelque chose) ou distanciées (là, ça peut être jubilatoire). Contrairement à Marité, ça ne me gêne pas, mais alors pas du tout, de me retrouver à penser "ouah putain qu'est-ce qu'il/elle écrit bien" tout au long d'un texte. Contrairement à Colibam, les idées loufoques surfant sur les rumeurs planétaires ne me gênent pas du tout, si ça génère un truc pas standard. Contrairement à Bucolic, je peux me délecter de phrases trop longues qui se perdent, et dont la fin n'est plus raccrochée au début (avec trop de virgules et de subordonnées par exemple). Je n'ai rien contre les mots étrangers sans traduction, encore une occasion d'apprendre quelque chose, avec Internet on est gâtés de nos jours, et puis comme le dit si bien Misu: "Bain de langage, ça s'appelle. Je pense qu'il faut lire le texte à haute voix, ça active la boucle articulatoire et on accède à une compréhension honorable, le sens des mots inconnus étant à peu près bien appréhendé en contexte." Contrairement à Bella, le bavardage ne me gêne pas trop (illustration ici même), et j'aime les textes où je me sens actif, qui me font travailler les méninges, bref les "textes où le lecteur doit se taper tout le boulot". Contrairement à Placebo, j'adore quand il y a plein de personnages et que l'intrigue est complexe (sauf quelques cas extrêmes genre le quinconce (the quincunx ), ou quand il faut comprendre comment un mec gagne de l'argent grâce à des transactions financières, là j'ai un blocage je comprends plus rien). J'ai même relu plusieurs fois le pendule de Foucault (arrive pas à retrouver le post correspondant) ... Bref, contrairement à Estelle, à priori, j'aime tout. A priori seulement. En pratique, je m'agace vite sur un texte, s'il met des majuscules à Vie et Amour ET qu'il contient des fautes de syntaxe ET qu'il est prétentieux ET que son vocabulaire est indigent ET qu'il est prévisible comme la couv' des Inrocks début août (organe génital arty), mais faut pas déconner, là c'est quand même lui qui m'a cherché. Eh bien, vous savez quoi ? Le pire, c'est qu'au bout de quelques pages de ce forum, j'ai trouvé LE truc qui me rebute vraiment. C'est quand un auteur n'aime pas ses personnages. Qu'il les ridiculise. Certaines manières trop désinvoltes, certaines façons de faire rire non pas avec eux mais D'EUX, me hérissent. Comme si l'auteur se faisait mousser sur leur dos, comme s'il se vengeait sur le papier de ce qu'il n'ose pas dire dans la vraie vie. Quand la sensation est trop intense, ça peut me faire fermer le bouquin ou cliquer sur la nouvelle d'après. Je ne suis pas en train de jeter le haro sur l'existence de personnages négatifs, répugnants, ridicules, ou autres, dans une histoire. Je veux juste rappeler qu'on est Dieu quand on écrit, et que, comme Dieu, on se doit d'aimer nos créatures, toutes, même les plus viles. Ah mais. Et yen a, quand on les lit, ça donne l'impression qu'ils ont oublié ça. Comment voulez-vous que je respecte un auteur qui ne respecte pas l'univers qu'il a par ailleurs essayé de bâtir ? (bon, je vous laisse, je vais prendre ma verveine, le manque tout ça)
Contribution du : 23/03/2012 22:03
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Re : Qu'est-ce qui vous rebute dans une écriture ? |
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Visiteur
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Citation :
En pratique, je m'agace vite sur un texte, s'il met des majuscules à Vie et Amour ET qu'il contient des fautes de syntaxe ET qu'il est prétentieux ET que son vocabulaire est indigent ET qu'il est prévisible Ça, ça m'a bien fait rire ! Les majuscules me hérissent de la même manière, et, et, et... tout pareil. Citation : j'adore les mots savants dans les textes - du moment qu'ils ne sont pas employés de traviole, que ça ne dessert pas l'histoire racontée et que le style reste agréable à lire. S'il faut vraiment que j'aille en rechercher le sens dans un dico pour comprendre le sens de la phrase, pas grave, j'aurai appris quelque chose. Moi aussi. D'ailleurs, j'ai récemment recyclé "épectase" Je me rappelle avoir commencé, jeune adulte, "L'oeuvre au noir" avec le dico sur les genoux. Après, j'ai laissé tomber le dico et je me suis laissé aller aux mots. J'ai gardé de mes lectures de Yourcenar un sentiment de fierté, celui de ne pas être prise pour une imbécile par l'auteur, capable de me scotcher d'un bout à l'autre avec un vocabulaire et un style qui, dans mon souvenir, étaient ardus. A aucun moment, je ne me suis dit que l'auteur prenait une position dominante ou méprisante par rapport à moi. Et puis, un jour, j'ai lu ses traductions de gospels, "Fleuve profond, sombre rivière", et j'ai compris à quel point cette érudite aimait la langue et les mots des autres, et était capable de s'adapter. Pour "Le Pendule de Foucault", j'ai passé un bon moment à faire des croquis... je ne l'ai lu qu'une fois, mais ça m'a fait le même effet que Yourcenar. Et comme pour elle, après avoir lu également "Le nom de la rose", j'ai découvert les nouvelles d'Eco ("Comment voyager avec un saumon"). Même remarque pour Eco que pour Yourcenar : ce sont des passeurs, des gens qui tirent le lecteur vers le haut. Mais en ce moment, j'aime bien lire des choses faciles, c'est mon temps de cerveau disponible... Misumena
Contribution du : 24/03/2012 11:20
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