A la demande générale, j'ouvre un nouveau forum, dont la finalité est de créer un fil poétique à partir d'un thème défini à l'avance, sur le modèle de "Babylon Berlin" ( "Un quatrain de vous libre") que Cyrill se chargera rapatrier ici.

Le but est d'obtenir au final un long poème composé de quatrains sur un même sujet (à votre choix), avec la contrainte toutefois de conserver les mêmes rimes de la première à la dernière strophe.

Si le coeur vous en dit, à vos plumes!

A toi de jouer Cyrill

Babylone-Berlin

La nuit porte des bas résille,
Un chapeau claque masculin ;
Une Marlène s'égosille
Et c'est Babylone à Berlin.

Cité-femme que l’on maquille,
Cosmopolite aux yeux de lin,
Elle est gaillard en frac de fille
Dansant sur l’époque en déclin.

Ville qui danse et qui pétille,
J'entends ton rire cristallin ;
Pourtant ta liberté vacille,
Tu ne sens pas le vent malin.

Mais dans ton œil une escarbille,
Quelque pruine attisant le clin
Cueille une larme de sa vrille,
Laissant un iris orphelin.

Pendant que la radio nasille
Et célèbre le zeppelin,
Tes noceurs fêtent ce qui brille,
Champagne et frac en camelin.

Marlène, qu’un rien déshabille
Me susurre son chant félin,
Sa rengaine à l’amble guenille
Trempée d’un accent sibyllin.

Une cigarette qu'on grille
La voix rauque devient câlin ;
La bienséance se fendille
Dans l'éclat d'un œil opalin.

Prisonnier derrière la grille
Voit d'un œil morne le matin
Attend tristement la quille
Fera plus jamais le malin.

La nation livre son pupille
À la merci du vent salin ;
Grenade que l’on dégoupille,
Aussi ronde qu’un jaquelin.

La haine n'est pas bonne fille ;
L'eau que l'on mène à son moulin
Ce sont des rêves qu'on fusille.
Parfois l'époque est son tremplin.

Pactisent l’aigle et la faucille,
Un arrangement patelin
Entre deux saigneurs. L’un sourcille
Face au froid faciès aquilin.

Le couple que Satan titille
Cache un idéal sibyllin ;
Pour Barbarossa la béquille
Ne vaut pas mieux qu'un fifrelin.

Aujourd’hui le Tsar, en chenille,
Tient le monde par un filin.
Marlène a fiché son esquille
Dans l’âme alanguie d’un colin.

Un empereur de pacotille,
Bien loin des froideurs du Kremlin
A signé sans une apostille :
Pacte d'acier sur le vélin.

À l’aube, clape une béquille :
Un revers de veste à Berlin.
Le cygne tremble, qu’on torpille,
Ployant son col sous le merlin.

Le sort plante sa banderille,
Le temps n'est plus aux Gibelins.
Pour Jupiter capitolin
La mort n'est qu'une peccadille.

Le joueur retire ses billes.
Tels des orgues bivitellins,
L’une émet un son de coquille,
L’autre un clair babil cristallin.



Soit on continue, soit on rend les armes et on cherche un autre sujet sur d'autres rimes !

Les cœurs saignent de la bastille
Sur les ruines de Mon Jardin,
Marlène est une vieille fille
Au bras d'un défunt châtelain.

Son destin, tel on joue aux billes,
Fraye le hasard jusqu'en son gain.
Papillon sur une brindille :
De noirs désirs entretient.

C'est le rivage qui vacille
Et la mer qui se retient,
Dès lors que son cœur oscille
Entre deux amants sur la fin.

Mais n'allez lui faire broutilles ;
Elle, qui sait le prix d'un fretin,
Vous coulera contre la quille
Sur la flotte de son conjoint.

hum... hum... Jeanphi, l'idée c'est plutôt d'écrire un seul quatrain à la fois.
Dans le post précédent, j'ai juste rapatrié les quatrains que nous avions accumulé dans le fil des quatrains libres.

Je sais pas si je suis clair

Oui, j'avais bien reconnu les quatrains du fil quatrain libre. Mais comme vous parliez d'une suite, j'ai supposé que l'appel aux contributions était lancé.

Désolé !

Ne soyez pas désolé Jeanphi, c'est moi qui n'ai pas été assez claire dans mes expications.
Cyrill a raison, l'idée est de proposer un seul quatrain à la fois dans le respect de la rime initiale et en évitant les répétitions, ce qui est le risque quand la rime est quasiment épuisée, comme ici.

Mais bravo à vous, j'avoue que je n'aurais pas eu le courage d'en produire plus d'un à la fois

On peut continuer sur le même sujet; moi j'avoue que je manque d'inspiration et de rimes satisfaisantes.

Ou alors lancer un nouveau thème d'écriture.

- N'avez-vous point de sapotilles ?
- Jamais avant la Saint Glinglin !
Redoutant, Marlène, un bisbille
À son cou prit ses escarpins...

(Bon, je manque d'entraînement... :)

Babylone-Berlin
Je me permets d'ajouter, dans l'ordre, les derniers quatrains édités séparément, ainsi la suite est dans l'ordre logique.
Cela me fait penser à "dans mon jardin secret" dont nous n'avons pas encore atteint la longévité !!!

La nuit porte des bas résille,
Un chapeau claque masculin ;
Une Marlène s'égosille
Et c'est Babylone à Berlin.

Cité-femme que l’on maquille,
Cosmopolite aux yeux de lin,
Elle est gaillard en frac de fille
Dansant sur l’époque en déclin.

Ville qui danse et qui pétille,
J'entends ton rire cristallin ;
Pourtant ta liberté vacille,
Tu ne sens pas le vent malin.

Mais dans ton œil une escarbille,
Quelque pruine attisant le clin
Cueille une larme de sa vrille,
Laissant un iris orphelin.

Pendant que la radio nasille
Et célèbre le zeppelin,
Tes noceurs fêtent ce qui brille,
Champagne et frac en camelin.

Marlène, qu’un rien déshabille
Me susurre son chant félin,
Sa rengaine à l’amble guenille
Trempée d’un accent sibyllin.

Une cigarette qu'on grille
La voix rauque devient câlin ;
La bienséance se fendille
Dans l'éclat d'un œil opalin.

Prisonnier derrière la grille
Voit d'un œil morne le matin
Attend tristement la quille
Fera plus jamais le malin.

La nation livre son pupille
À la merci du vent salin ;
Grenade que l’on dégoupille,
Aussi ronde qu’un jaquelin.

La haine n'est pas bonne fille ;
L'eau que l'on mène à son moulin
Ce sont des rêves qu'on fusille.
Parfois l'époque est son tremplin.

Pactisent l’aigle et la faucille,
Un arrangement patelin
Entre deux saigneurs. L’un sourcille
Face au froid faciès aquilin.

Le couple que Satan titille
Cache un idéal sibyllin ;
Pour Barbarossa la béquille
Ne vaut pas mieux qu'un fifrelin.

Aujourd’hui le Tsar, en chenille,
Tient le monde par un filin.
Marlène a fiché son esquille
Dans l’âme alanguie d’un colin.

Un empereur de pacotille,
Bien loin des froideurs du Kremlin
A signé sans une apostille :
Pacte d'acier sur le vélin.

À l’aube, clape une béquille :
Un revers de veste à Berlin.
Le cygne tremble, qu’on torpille,
Ployant son col sous le merlin.

Le sort plante sa banderille,
Le temps n'est plus aux Gibelins.
Pour Jupiter capitolin
La mort n'est qu'une peccadille.

Le joueur retire ses billes.
Tels des orgues bivitellins,
L’une émet un son de coquille,
L’autre un clair babil cristallin.

- N'avez-vous point de sapotilles ?
- Jamais avant la Saint Glinglin !
Redoutant, Marlène, un bisbille
À son cou prit ses escarpins...

Voilà, je me recroqueville
Pas grande forme ce matin
Vais-je ajouter du sel un grain
A ce jeu qui nous émoustille ?

Si les cons vont en escadrilles,
Nous allons, nous, par les chemins
Les pieds nus dans nos espadrilles
Marlène et moi, main dans main...

... main dans la main

of course : caught with red hands !...

Voilà pour une peccadille
Que mon vers boîte, ah c'est malin !
Un caillou dans mon espadrille
- mais reprenons notre chemin...