Un grand « Merci ! » aux lecteurs et commentateurs de ce poème. Je l’avais proposé en classique, par pur principe, tout en sachant parfaitement que s’il était publié il le serait en néo, à cause des rimes. Ne rouvrons pas le débat : on me dirait traités, je répondrais poètes ; on me dirait Sorgel, je répondrais Malherbe. Au reste cela n’a pas grande importance. Venons au texte. Je m’attendais à ce que Dieu suscitât des réactions éruptives et convulsives. J’ai été heureusement surpris de constater que ceux qui sont habituellement assez sévères sur le sujet ont fait un (dur, on le sent) effort pour ne pas se montrer trop négatifs. Je leur en suis reconnaissant. Pas de réaction d’athéisme intégriste, à part peut-être les sarcasmes malvenus de Raoul : cher ami, le christianisme est la religion de Mère Teresa, de l’Abbé Pierre, de Sœur Emmanuelle, des moines de Tibhirine, et du Père Kolbe qui dans un camp nazi prit la place d’un père de famille condamné à mort. Ces engagements ne prêtent pas à rire. On est bien loin de Schtroumpf et de Goldorak, sauf pour vous apparemment Cela n’engage que vous. D’autres, au lieu d’ironiser, ont su donner une portée plus large à cette méditation. D’ailleurs si j’étais athée, je penserais la même chose que dans le poème : promis au néant, quel intérêt à s’attacher aux choses ? C’est aussi pourquoi, socque, votre évocation du bouddhisme ne me heurte nullement : chaque spiritualité a sa noblesse. Un petit aparté avec Cristale : chère amie, nous avons une différence : vous vous tenez éloignée de toute religion et moi j’en pratique une, et un point commun : nous nous tenons tous deux éloignés de tout fanatisme : car il faut distinguer entre les deux ; les grandes figures que j’ai évoquées plus haut en témoignent. De même que chez nos frères musulmans je ne confonds pas une personnalité comme le très humaniste et très éclairé Tarek Obrou, recteur de la grande mosquée de Bordeaux, avec les fous de Daech (il y a quelque temps j’avais proposé un poème fustigeant ces derniers, mais il avait été refusé comme portant atteinte à tous les musulmans : j’ai souffert de cette confusion car tel n’était pas mon objectif ).
Contexte de la création du poème : c’était il y a plus de dix ans, avec un prêtre en soutane, au cours d’une messe en latin (petite précision technique : en fait on dit « messe en latin » pour parler de la messe des traditionnalistes -appelés intégristes par leurs adversaires- mais toute messe peut être célébrée en latin, en français, ou dans n’importe quelle langue -on parle de « langue vernaculaire », la langue du lieu où est célébrée la messe-. En fait il s’agit de la messe dite de Saint Pie V –la messe du concile de Trente- alors qu’aujourd’hui on célèbre ordinairement la messe du concile Vatican II, dite messe de Paul VI, la messe « moderne ». Mais il est vrai que le latin est traditionnellement rattaché à la messe ancienne. Pourquoi aimé-je cette messe ? Parce que je trouve que les chants grégoriens ont une autre portée que les nulles cucuteries qu’on chante aujourd’hui dans nos églises, lors de la messe de Paul VI ; Brassens l’exprime en d’autres termes). Donc ce prêtre, le chanoine Jaïr, en chaire comme autrefois, en hauteur, d’où les deux premiers vers, à l’église Saint-Mathieu de Montpellier, prononça ces mots, « Toute chose déçoit qui n’est pas Dieu lui-même », et vous auriez tous fait comme moi, vous auriez repéré un alexandrin : « À exploiter », me dis-je. Et le voilà qui finit sur cet octosyllabe : « Ne demandons à Dieu que Dieu ». C’en était trop, je ne pouvais pas laisser perdre ça. La structure de ma strophe était toute trouvée, il n’y avait plus qu’à. Et voilà comment ce poème me fut inspiré ; décidément, Raoul, les voies de Dieu sont impénétrables.

Je vous trouve injuste dans votre jugement sur les appréciations positives posées sur votre texte. (Les commentateurs se seraient forcés pour vous dire que votre texte leur plaisait) Non ! Je ne me suis pas forcé pour vous exprimer mon avis et mon ressenti. Je trouve la remarque désagréable pour ceux qui font l'effort de proposer un avis.

En fait rien qu'avec celà vous vous dénigrez vous même.

Quant à vos remarques sur les appréciations négatives, vous n'êtes pas en reste non plus parfois dans vos propres commentaires sur les textes des autres.

En fait, positif ou négatif, jamais content.

Excusez-moi Robot, je ne voulais pas vous froisser ; comme vous voyez on n'est jamais à l'abri d'une maladresse et, comme dit l'autre, "L'enfer est pavé de bonnes intentions" (Vivre en paradis, quel enfer !). Vous êtes tout à fait légitime pour me rappeler mes propres commentaires ! J'envoie des piques et j'en reçois, et, c'est bien humain, je suis plus sensible à celles que je reçois qu'à celles que j'envoie. Notez que, dans mon esprit, "faire un dur effort" est quelque chose de louable ; j'ai exprimé ma reconnaissance là où j''ai cru voir des efforts, mais s'il n'y a pas eu d'efforts pour apprécier mon poème, ma reconnaissance n'en est pas moindre. Je vous prie de ne pas m'en vouloir.

Je suis tout à fait d'accord avec Robot, Miguel, et le fossé, c'est toi qui le creuse alors que personne ne te demande rien.
Il me semble aussi que dire que la spiritualité serait exclusivement liée à une religion est pour le moins un raccourci gratuit. Tout le monde n'a pas le même chemin.

Je ne pense pas qu'il soit "bien" de dénigrer un commentateur parce que le commentaire sous-entendrait une divergence d'opinion.
Je pense même le contraire.
Je n'ai pas commenté, d'abord parce que je suis pas mal occupée en ce moment, mais aussi, bien que le poème m'ait interpelée, parce que je savais ce qui arriverait, quelque soit la manière dont je me serais exprimée.

Si tu proposes de textes basés sur la religion, la foi, et qu'ils sont acceptés, tu te doutes bien que ce n'est pas pour exacerber d'éternels polémiques en forum, ce n'est pas tellement notre but ici. A l'inverse, si un texte sur le même sujet est refusé, ce n'est pas parce qu'on musèlerait qui que ce soit.

Nous nous penchons sur des textes. Point.

La laïcité n'empêche pas de parler de religion tant que parler religion n'empêche pas la laïcité.

Bonne journée à tous !

J'ai dit ce que j'avais à dire, je me suis montré le plus accommodant possible, je vois que l'hostilité ne désarme pas. Je développe une longue page et l'on s'arrête à quatre mots. Je n'interviens plus sur ce fil que j'ai eu le tort et le malheur d'ouvrir.

Citation :

En plein accord avec ce point de vue. Pour avoir expérimenté de très nombreuses années un environnement où se mêlaient étroitement les religions occidentales (en particulier catholicisme et protestantisme), la religion musulmane, l'animisme et les pratiques traditionnelles, j'ai souvent observé que la tolérance n'était pas un vain concept alors qu'en Europe, trop souvent, les différences dans le domaine des "croyances" sont difficilement acceptées ... chacune estimant détenir " La Vérité ".