Pouet : Je ne sais pas ! Par contre, j'aime bien les éclairs au chocolat, mais je ne crois pas que ça ait de rapport avec la question...


Arsinor : Si j'ai toujours à cœur de défendre mes poèmes (mais quoi de plus normal !), je prends toujours du recul vis à vis de ce genre de propos.
Après, je suis peut-être un peu bavard dans mes explications, mais je ressens le besoin d'expliquer ma démarche. Et j'ose imaginer que cela puisse intéresser au moins une personne (quoique je n'en sois pas certain, mais tant pis, personne n'est obligé de me lire, après tout).


En fait, je trouve toujours intéressant qu'un auteur nous partage ce qu'il a voulu exprimer et comment il a voulu l'exprimer.

Et puis, je n'ai pas essayé de "parler de façon convaincante" dans mon poème (mais peut-être ai-je eu tort), j'ai juste voulu installer une atmosphère propice à véhiculer une émotion particulière...

Heureusement que nous ne sommes pas toujours d'accord avec les autres, ce serait trop triste.


En musique ancienne, j'ai un faible pour les chants de la Renaissance, du type :

Dufay, Adieu m'amour... :
https://www.youtube.com/watch?v=1Ocfd6KQzAo

Richafort, Kyrie de son requiem :
https://www.youtube.com/watch?v=nKEDX2GiAvg

En contemporain, j'adore ce genre de pièces :
https://www.youtube.com/watch?v=Q_DpEaKsFm4
https://www.youtube.com/watch?v=I5lgAUHVFC4

"Roborative" : oui, le mot définit bien ce que je ressens quand j'écoute ces musiques. C'est nourrissant. Mais Les noces de Figaro de Mozart me nourrissent aussi bien.

Tiens, j'avais découvert au siècle dernier ces *Folk Songs* de Berio seul, tout étonné d'entendre beaucoup de tonalité chez ce contemporain. Beaucoup de ces chansons ont trotté dans ma tête durant des années. Le dernier chant, d'Azerbaïdjan, est énoncé dans une langue inconnue, notée syllabiquement je crois par Cathy Barberian, l'épouse de Berio. Mais chez Berio, on préfèrera quand même son chef-d'œuvre, *Sinfonia*, déferlement de musique et de références.

Reich est presque un post-contemporain, si ce mot a un sens. Il y aurait pu n'y avoir qu'une chanteuse et un appareil électronique (le truc-à-pédales-qui-enregistre-des boucles-et-les restitue-et-qui-a-un-nom) mais je lis sous la vidéo qu'il y a l'effectif en "présentiel". La photo fait penser à l'affiche du premier *Alien* mais le texte dit hommage à Pérotin lol

En tout cas, si les autres participants du fil sont intéressés par ces liens, ils verront que la musique contemporaine ne se limite pas à Pierre Boulez et la musique (d'apparence) inécoutable. (Je dirais que le contemporain se caractérise par l'éclatement des styles y compris à l'intérieur de l'œuvre d'un même auteur.)

Merci beaucoup RuedeC pour votre petit commentaire.


Arsinor : Dans Folk Songs, les tonalités sont tout de même assez malmenées, pour ne pas dire charcutées. C'est juste un semblant de tonalité, mais juste assez pour une assise juste confortable... Ah ! J'avais oublié Sinfonia, cette oeuvre patchwork assez "improbable" mais assez savoureuse. Et que dire de la partition ? J'aime bien Stripsody aussi, et notamment l'interprétation drolatique de Cathy Berberian.

Comme vous le dites si bien, la musique contemporaine s'est éclatée en moult styles innovants mais très différents dans leur approche, dans leur matériau et dans leur philosophie. J'ai toujours eu un petit faible pour le courant minimaliste, comme l'excellent Different trains (de Steve Reich) ou le très planant Spiegel im Spiegel (d'Arvo Pärt).

Pierre Boulez, en revanche, je n'aime pas, je suis allergique au dodécaphonisme et à la musique sérielle (même si, je le sais, il n'a pas fait que ça !), à part dans les œuvres expressionnistes, telles que Pierrot lunaire (de Schoenberg), Wozzeck et Lulu (de Berg) ou la musique sombre d'Electra et de Salomé (de Strauss), bien que ces deux derniers opéras soient davantage dans la tradition de l'après-romantisme. Mais... je ne m'en souviens plus très bien, à part que j'ai grave flippé ma race en les matant !

J'ai composé onze petits préludes en dodécaphonisme strict et arrangé ; suites, miroirs, rétrogrades, miroirs du rétrogrades... avec quelques ajustements rythmiques on arrive vite à quelque chose. Un de mes préférés reste Chostakovitch, souvent tonal et même diatonique, les symphonies, surtout les dernières, sont sublimes et les quatuors sont censés être le meilleur de sa production. Je connais le 8e, en arche, le plus célèbre.

D'opéras je ne connais que *Carmen*, *Turandot*, *Madama Butterfly*, éventuellement *La Walkyrie* mais j'ai oublié le livret. J'ai arrêté l'écoute d'*Electra* au bout de trois minutes. Vous connaissez peut-être *Le Grand Macabre* de Ligeti et pour rester dans les opéra terminons sur l'incroyablement long *Licht* de Stokhausen, 29 heures de musique !

La "bande-annonce" "folle" du *Grand Macabre* vaut le coup d'œil :
https://www.youtube.com/watch?v=QttUcKZ8NMU

J'aime beaucoup *Different trains* moi aussi.

Ecrire en dodécaphonisme, avec "suites, miroirs, rétrogrades, miroirs du rétrogrades etc.", relève davantage d'un exercice de mathématiques que d'un travail de composition, d'autant plus que les contraintes sont vraiment énormes. Je m'y suis déjà essayé, moi aussi !


Pour ce qui est des opéras, j'aime particulièrement Madame Butterfly de Puccini, de même que tous les opéras du compositeur, Turandot, évidemment, mais aussi Tosca, La bohème (sublime !), La rondine etc.
La sensibilité de sa musique, à fleur de peau, à fleur d’émotions, m'émeut toujours très fort, bien davantage que les autres compositeurs d'opéras. Une musique qui a beaucoup inspiré ma poésie...

Merci de me faire découvrir Le Grand Macabre, de Ligeti. Je ne connaissais pas. L'interprétation est originale, elle tient en haleine ! J'ai plutôt bien apprécié.

Licht, de Stokhausen, je connais de nom, j'ai déjà dû écouter des extraits il fut un temps. Mais... je ne suis pas un grand fan de ce compositeur.

J'ai composé un petit prélude en rétrogrades, miroirs :
https://www.youtube.com/watch?v=va89KcFAbeM

Vous êtes un sacré bon pianiste ! Mille fois bravo !


C'est presque joli ! Venant de moi, c'est un compliment, car d'ordinaire, je déteste ce genre de petites pièces dodécaphoniques, mais il est vrai que les jeux sur le rythme apportent un beau relief, un semblant de dramatisation !