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1 Utilisateur(s) anonymes
Quelques mots sur "contresens" |
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Tout d’abord merci au CE pour avoir pris le temps de lire mes dix quatrains; je suis plus habitué au schéma du sonnet.
Quelques précisions au sujet de ce poème dont les images me rendent plus nostalgique que je ne le suis. Ayant connu tout ce qui a été décrit dans les divers commentaires, je n’aurais pas embrassé ce métier s’il m’avait fallu le pratiquer aussi péniblement que l’ont fait mes prédécesseurs. J’ai profité du progrès et je l’en remercie sans, pour autant, avoir eu besoin de tout massacrer pour le passage d’énormes machines. En effet le fond de cet écrit que je n’arrivais pas à boucler, remonte à quelques années lorsque j’ai vu la folie s’emparer de mon entourage alors déjà suréquipé. Un tracteur, sans faire allusion à tout ce qu’il met en mouvement peut servir l’agriculteur plusieurs dizaines d’années. Or, franchement, je suis outré de voir la bêtise qui s’est emparée de mon milieu. Les sites et les revues professionnelles sont inondés d’outils presque neufs. Une panne un peu onéreuse et l’on ne répare plus, on emprunte pour l’achat d’un engin neuf et toujours plus sophistiqué et, tout ceci bien entendu à crédit. Pour honorer des échéances de plus en plus lourdes, il faut de plus en plus de surface pour un résultat économique de misère. Le véritable contresens qui m’a animé tout au long de cet écrit est résumé par Ramana. J’ai vu l’outil arriver à la ferme pour soulager la tâche de l’agriculteur et maintenant il en est devenu esclave tant ses machines rutilantes devant lesquelles il se croit quelqu’un le ruinent doublement. Les lobbyes ont compris les faiblesses du monde de la terre depuis longtemps et ce sont eux qui récoltent les fruits de cette terre. Aujourd’hui le robot de traite qui n’est pas rentable selon les économistes s’est tellement répandu, que pour éviter la faillite, de grosses structures laitières abandonnent ce qui a fait vivre confortablement leurs parents. Ne parlons pas de la perte financière, en tel cas elle est colossale. Le plus grave, à la moindre baisse des cours, on entend parler de suicides et de nombreuses dépressions tant le monde agricole s’est endetté pour de l’équipement. Certes, le confort des engins actuels est un agrément indéniable mais il est présent sur des outils de faible et moyenne puissance dont les rares gens qui savent sans contenter ne s’affolent pas face aux différentes crises. Après chaque vente record de machines agricoles, une baisse des cours a suivi. Les industriels connaissent très bien le luxe présent dans les fermes et refusent de le payer. L’orgueil a toujours aveuglé la personne qui ne le combat pas et, la campagne, jadis économe, est devenue ultra dépensière. Les banques ayant la comptabilité de chaque exploitation savent les limites de chaque exploitant; tout pendant qu’il a suffisamment de capitaux vifs (cheptel) ou morts (équipement) pour rembourser, elles suivent, c’est leur intérêt. J’ai hésité à proposer cet écrit qui vient du cœur car je suis tout heureux d’arriver à la retraite pour ne plus faire partie d’un milieu devenu robotisé et pour moi abêti. Je cherche tout simplement la vie aussi bien dans la nature où le bocage est ravagé que dans les cerveaux. Pour conclure, cela me révolte et je remercie tous les oniriens pour avoir aussi bien accueilli ce long poème et surtout pour ne pas oublier la chaleur humaine qui régnait dans les chaumières à l’époque où le travail à la ferme était vraiment pénible. Codialement
Contribution du : 16/11/2016 01:14
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Re : Quelques mots sur "contresens" |
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Maître Onirien
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10/09/2015 09:21 Groupe :
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Bonjour Chimen,
J’ai vu évoluer le monde paysan de ma « fenêtre » après l’avoir vécu à l’intérieur dans ma jeunesse (années 50). J’ai constaté le contresens entre le modernisme qui a, c’est évident soulagé physiquement les tâches mais qui a trop souvent entrainé l’agriculteur dans un cercle vicieux. A qui la faute ? Aux fabricants de machines, aux marchands d’engrais et de produits phytosanitaires, aux banques trop « généreuses », à l’État, aux marchés du lait et des céréales ? Je pense que le paysan (pas tous) a une part de responsabilité dans les difficultés qu’il connait. Son envie d’avoir le dernier modèle de tracteur, de moissonneuse, d’avoir des rendements toujours plus importants. Peut-être aussi la faute de conseillers qui n’ont pas rempli correctement leurs rôles durant la période de mutation ? Vincent
Contribution du : 16/11/2016 09:38
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