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Quelques précisions sur Cénotaphes
Visiteur 
Certains l'auront remarqué, Cénotaphes était à l'origine une poésie destinée au concours sur les monuments mais elle en a été exclue. Elle s'appelait alors Souvenez-vous. Sur le coup j'ai trouvé la décision sévère mais je reconnais que les monuments aux morts sortaient du thème par leur généralité. Bref, plutôt que de la remiser au placard je l'ai proposée à nouveau en espace-lecture.
Visiblement j'ai bien fait car vos impressions sont positives et me font chaud au cœur. Il était en effet important pour moi d'exprimer la disparition de gens de tous les jours que de glorifier des faits d'armes sanglants. Je n'ai pas pensé aux troupes supplétives tout simplement parce qu'elles n'apparaissent pas sur les monuments aux morts. Je me demande d'ailleurs si dans leurs pays d'origines il existe des édifices qui leur sont consacrés.
Pardonnez-moi de ne pas vous répondre individuellement mais ça m'aurait pris la matinée ! Je compte bien me rattraper en commentant dans la mesure de mon temps disponible vos œuvres à chacun.

(Kreivi, votre commentaire est hors-charte. Vous ne parlez pas une seconde de la poésie en elle-même mais de votre opinion sur la guerre en question.)

Contribution du : 26/11/2017 12:12
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Ce que je vois dans un Monument aux Morts (en réponse à Cénotaphe de Jano)
Visiteur 
Jano, en lisant votre texte je n'ai pas pu m’empêcher de réagir. Juste quelques mots à l'encre noire. Il y a quelques galopades et emballements. Ils sont je pense excusables parce que j’écris avec le masque à gaz moutarde sur la figure. Je l’ai trouvé un jour dans le grenier.

Arrêtez-vous dans un village, n’importe lequel. Si vous voulez savoir le nombre d’habitants de ce village, allez voir le Monuments aux Morts. Comptez. Le nombre d’habitants sera dix fois le nombre de morts. C’est aussi simple. (Avec une ville, pareil, mais plus long à compter).
C’est 10% de la population morte pour une guerre qu’on dit avoir gagné. Quelques millions de morts en tout. Parmi eux les fusillé pour l’exemple de Pétain, notre Sauveur, dans son château où il déplace des soldats de plomb avec des petits drapeaux, devant son état major cliquetant des médailles.
Mêmes millions de l’autre côté, du côté boche. Mais eux c’est des boches. Ils comptent pas.
Et ceux qui ont survécu, ceux qui sont rentrés à la maison, avec toutes leurs jambes et leurs neurones racommodés, ils se sont dit : chouette on est des héros, on pourra manger plein d'éclairs au chocolat, on aura plein de femmes qui nous ouvriront les bras et les cuisses tellement on était en manque.
Mais quand il rentre le soldat, c’est novembre, c’est l’hiver. Pas de travail, pas de femmes, parce que les planqués, eux, les fils de préfets, fils à papa, ils les ont prises pour eux. Pas touche qu’ils disent ces polygames de guerre. Et puis les femmes n’en veulent pas de ces statues de glaise et de poux. A moitié fous. C’était l’époque où les mots « prédateur sexuel » et « pédophile » n’existaient pas. C’était la Belle-Epoque.
Tous ces petits planqués, tous ces petits Pétains, tous ces petits polygames, ce sont eux les géniteurs des générations futures, de nous, de tous, belles gueules, champions de tennis, milicien de Vichy, Trump, poètes d’Oniris… nous tous. Nés du mensonge , de la propagande et des livres d’Histoire.
On a gagné la guerre grâce à Pétain disent les livres d’histoire. Pauvres cons de livres ! C’est pas Pétain, c’est pas nous, c’est pas nos grand-grand-pères qui ont gagné. C’est les allemands eux-mêmes, les poilus boches, qui ont déserté en masse en 18. Ce sont eux les héros de cette guerre parce qu’ils ont eu le courage de montrer le doigt du milieu à leur Médaillé qui manifestement ne pouvait pas fusiller 2 millions de soldats (par pénurie de balles).

Alors peut-être qu’il valait mieux mourir et avoir son nom gravé dans le marbre pour ne pas voir sous les jupes des choses, la bassesse, le mensonge , les discours immortels, les livres d’histoire…
Pour ne pas voir les fusillés pour avoir fêté Noël dans la boue avec l’ennemi, les fusillés pour désertion, pour ne pas voir ces jeunes qui dansent la danse de Saint Guy dans des asiles surpeuplés et oubliés….
Voilà ce que me dit un Monuments aux Morts, et bien plus encore. Salut grand-grand-père.

Contribution du : 27/11/2017 12:15
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Re : Quelques précisions sur Cénotaphes
Visiteur 
Kreivi, j'ai fusionné votre sujet ici. Je répondrai plus tard à votre opinion pour le moins virulente.

Contribution du : 27/11/2017 17:23
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Re : Quelques précisions sur Cénotaphes
Maître Onirien
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Bonjour Jano,
Je sais que des Monuments aux Morts ont été édifiés dans les Antilles Françaises, je pense qu’il en était de même en Afrique mais je ne me souviens pas d’en avoir vus lors de mon « séjour » en Algérie. Ce que je sais, c’est qu’il existait des foyers réservés aux anciens combattants musulmans, sorte de « cafés maures » gérés par l’État où ceux de la guerre 14/18 jouaient aux dominos et buvaient des jus de fruit et de la limonade… De moins en moins fréquentés, c’était mal vu par les jeunes.
Vincent

Contribution du : 27/11/2017 20:08
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Re : Quelques précisions sur Cénotaphes
Expert Onirien
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03/11/2017 07:02
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Puisqu'il est question de monuments aux morts dans l'émouvant poème de Jano, et des indignations véhémentes éructées avec force par Kreivi sur le grande guerre, on ne peut s'abstenir de mentionner le très beau film tragico-poétique de Dupontel : "Au revoir là-haut".
Je soupçonne Kreivi de l'avoir vu, tant son commentaire poursuit et amplifie la description de ce cloaque de l'histoire que fut la guerre de 14, et dépeint la stupidité bornée et inhumaine des politiques et des états-majors de l'époque.

Contribution du : 28/11/2017 06:15
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Re : Quelques précisions sur Cénotaphes
Visiteur 
Je ne connais pas le film de Dupontel, mais sur l'absurdité de l'état-major rien ne vaut "Les sentiers de la gloire" de Stanley Kubrick.

Contribution du : 28/11/2017 10:08
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Re : Quelques précisions sur Cénotaphes
Visiteur 
Bonjour Jano et Mohktar,
Excuse me mais en écrivant ça (et aussi sur Venise) j'avais un besoin de lacher de la pression. Maintenant c'est fait. Ça fait du bien.

Non, je n'ai pas vu le film de Dupontel mais j'ai lu le livre. Il y a aussi le livre de Laurent Gaudé "Cris" qui raconte l'histoire d'un soldat sur le front qui devient fou. Il y a le livre de l'historien Ian Kershaw "To Hell and Back". C'est de lui que j'ai appris comment la guerre avait été "gagnée".... par la desertion massive des soldats allemands qui ont refusé de continuer, alors que Paris était au bord de la capitulation.

Mais aujourd'hui il n'y a plus beaucoup de secrets. Les archives sont ouvertes, il suffit d'aller les consulter, et d'épousseter sa douce poussière nationalisto-clochemerle.
Bonne soirée.

Contribution du : 28/11/2017 16:17
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Re : Quelques précisions sur Cénotaphes
Visiteur 
Salut Lari et merci pour ton commentaire détaillé. Ce n'est pas souvent qu'on se commente et ça m'a donc fait grand plaisir.
C'est une poésie simple par son traitement parce que, déjà, je n'aime pas les choses trop compliquées. Je veux que mes écrits soient facilement accessibles sans qu'on se prenne la tête à deviner le sens. De plus le thème réclamait cette simplicité en rapport, comme tu l'as justement souligné, avec la vie des petites gens envoyées à la boucherie.
(J'ai vu que tu faisais une pause Centrale pour raison écriture. J'espère que tu peaufines quelque chose de monumental !)

Contribution du : 17/12/2017 10:09
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Re : Quelques précisions sur Cénotaphes
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Le frère de mon grand-père est mort dans la somme, tué à coups de crosses après avoir été surpris pendant une corvée d’eau par une patrouille française.
Mes deux oncles ont été enrôlés en 1943 dans la Wehrmacht puis envoyés sur le front russe dont ils revinrent blessés, l’un au corps en 44, l’autre à l’âme en 47 après un séjour en Sibérie.

Si vous passez en Alsace, n’oubliez pas de jeter un œil sur les monuments aux morts.
Le plus souvent, vous y lirez la formule : « Aux tués de la guerre ».

… … … …

Je n’ai pas la fibre poétique, difficile donc pour moi de commenter la qualité de l’écriture de « Cénotaphes ».

Pour ce qui me concerne, « Morts au champ d’honneur » est une expression qui pue trop fort le nationalisme pour ne pas me détourner de toute publication concernant un monument du même nom.

Contribution du : 18/12/2017 14:22
_________________
Vers la table d’Anthyme.
Rien ne presse ... On ne meurt que demain.
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Re : Quelques précisions sur Cénotaphes
Maître Onirien
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cela me rappelle aussi une similitude historique avec Anthyme ; au frère de mon père ( celui qui ressemblait tant à Jean d'Ormesson ) habitant près du Struthof, je demandai étant gamin, qu'il me parlât de la guerre . C'est alors que ses yeux s'embrumèrent, et laissèrent couler de grosses larmes ; il avait été engagé ( malgré lui ) dans l'armée allemande et servit en " vert de gris " sur le front de Russie !
Après la guerre, il put tarir son chagrin, quand une femme du village l'épousa et pour cause ! On avait conduit son mari en place publique, et pour l'exemple, un détachement " boche " l'avait fusillé !
J'eus bien du mal plus tard, alors que je faisais étape chez tante Marthe, à lui avouer que j'avais rendez-vous avec une jolie " fraulein " d'Offenbourg ; tata ne put jamais appeler le peuple germanique autrement que ( je n'ose pas répéter ce mot, que j'entendis dans la bouche de français 50 ans après 1945 ! )

Contribution du : 18/12/2017 14:51
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