dites qu'est ce qui vous attire dans un récit
le contenu ( je veux dire l'histoire qu'il projette) ou seulement la grammaire et conjugaison
J'ai l'impression que c'est un site pour l'expression écrite ( même utiliser des mots familiers n'est pas appréciables )plutôt que pour écrire et se permettre de renouveler et de créer son propre style!

La réponse est simple : les deux !

Se limiter à l'histoire sans chercher à améliorer l'écriture c'est de l'amateurisme au sens le plus mauvais du terme.


C'est la même chose dans tous les arts. Pour faire une belle peinture, il faut un beau dessin mais également savoir peindre. Pour interpréter un morceau il faut de la musicalité mais aussi de la technique. Beaucoup de gens font l'erreur de ne privilégier qu'un seul des aspects, et ces gens ne vont jamais loin (sauf dans le populaire/variété mais c'est un autre débat).

Je crois qu'on ne peut pas décemment prétendre écrire une histoire intéressante si on ne respecte pas les règles de base de la langue française. Ce n'est pas une option, c'est nécessaire, vital d'un point de vue littéraire... Comme si un coureur de 400 m décidait de sortir de son couloir pour couper le virage : il ferait peut-être un super temps, mais on s'en fout car au bout d'un moment pour apprécier sa performance il faut qu'il respecte les règles, qui sont les mêmes pour tous.

Je comprends cependant qu'on puisse se dire "j'aime mieux une histoire vivante, bien racontée, avec deux ou trois coquilles, plutôt qu'une nouvelle qui ressemble à un devoir"... Mais j'ai du mal à croire que tu puisses croire que sur Oniris seuls les écrits policés et proprets peuvent être appréciés. Je me sens même assez bien placé pour en parler, moi qui utilise très souvent un vocabulaire grossier dans mes nouvelles. Je ne crois pas qu'à un seul instant cela m'ait porté "préjudice" auprès des lecteurs que j'ai pu avoir ici... Ou alors personne n'a eu l'audace (tu parles!) de me le reprocher!

Comme disait une copine à moi : si tu maitrises ta langue, tu peux la faire tourner dans le sens que tu veux... Laisser libre cours à ton imagination, à ta personnalité.

Le risque - et pour l'évaluer il faut être honnête avec soi-même - c'est de croire qu'on est mal jugé sur son style, lorsqu'on ne maitrise pas les règles de base.

Tu te trompes Bella. Oniris est vachement ouvert à ce niveau là. Mais, dans un souci de qualité et de respect de la langue il s'agit néanmoins d'assurer le minimum syndical en terme de grammaire, de syntaxe, de conjugaison...

Je ne dirais pas mieux que Calouet. La meilleure histoire du monde, je ne pourrais pas la lire, si elle ne respecte pas certaines bases élémentaires.

Pour ma art, et en premier lieu l'orthographe. Si l'oeil tique toutes les deux lignes à cause d'une faute, l'attention retombe illico, l'émotion avec. Et je finis par me foutre du contenu.

Et abadonner la lecture du texte.

Widjet

j'avoue avoir du mal à saisir la question, forcément grammaire et syntaxe vont de paire avec la forme, et un fond sans forme ne vaut généralement pas grand chose. créer un style particulier suppose généralement de maitriser les deux.
un site d'expression écrite, oui, surement. dans le bon sens du terme.

Rien de sensationnel à ajouter.

La forme et les règles ne font certes pas l'histoire, mais si l'auteur ne les respecte pas, son texte ne vaudra pas grand chose.

Au pire, il ne sera pas compris du lecteur.

Soigner son récit, c'est montrer une forme de respect envers le lecteur.

Une idée, une histoire, aussi originales soient-elles, ne sont que de pauvres petites choses nues et sans intérêt si elles ne sont pas habillées correctement. Et pour les habiller correctement, il faut du goût et de la technique, sinon ça ne ressemble à rien.

Renouveler ou créer son style, je veux bien, mais sans une maîtrise correcte de la syntaxe, quel style peut-on avoir ? Une pauvreté de moyens n'a jamais donné de résultats flamboyants, dans quelque domaine que ce soit.

Comment veux-tu parvenir à tenir un lecteur en haleine, à l'émouvoir ou à l'impliquer si tes phrases sont lourdes, mal tournées, mal ponctuées, avec des temps qui se contredisent ou des fautes qui en rendent la lecture pénible ?

Quant au langage familier, c'est faire aux oniriens un procès d'intention assez amusant... les gros mots ou les familiarités n'ont jamais effarouché qui que ce soit, s'ils ont leur place dans un contexte et confèrent une vie et un rythme au récit ! Je ne vois pas où tu as été pêcher cette idée ?

Citation :

Déjà, dans l'écriture, il n'y a pas que l'orthographe et la conjugaison. Parce que ce serait sacrément réducteur. Il y a la syntaxe qui n'est pas seulement l'usage des bonnes règles en la matière, mais justement la possibilité de jouer avec pour créer un style.
Il ya aussi la composition du récit (structure et articulations), le rythme, le degré de précision, le point de vue choisi, les perpectives, la manière dont on décrit en utilisant les sens (le pouvoir évocateur : qu'on puisse voir sentir, entendre, etc. les scènes), la cohérence des situations et des personnages (qui ne vaut pas que pour le récit réaliste, qui nécessite, lui, des informations exactes), la richesse du vocabulaire (le mot exact), le choix du registre de langage (adapté si possible aux personnages et au contexte), etc., etc. J'oublie certainement des dimensions.

Et pour ce qui concerne plus particulièrement le vocabulaire, si vous aviez parcouru les textes d'Oniris, vous vous seriez rendue compte que les registres de langage utilisés couvrent la totalité de ce qui est possible : du langage familier, voire grossier jusqu'au plus soutenu, voire ampoulé... tout dépend qui parle. Il y a même des titres de qui comportent des termes qu'on défend aux enfants d'utiliser... même s'ils ressemblent à des contes de fée...

D'où vient ce préjugé sur notre manque d'ouverture vis-à-vis de mots familiers ?

Evidemment, un langage familier dans la bouche de la Comtesse de Restaupieu* (quoique) n'est pas du meilleur effet ; de même qu'un discours pompeux dans la bouche de Lawrence à la chignole** paraîtrait curieux. mais là, il ne s'agit aps de censure de notre part, mais de cohérence au niveau de la psychologie des personnages.

La conjugaison est essentielle, notamment l'utilisation des temps, parce que ça donne des indications sur le sens de l'histoire, sur le déroulé temporel. Il est fondamental de pouvoir se repérer dans un récit. Les temps ont des valeurs différentes qui ne sont là que pour servir le texte.

En ce qui concerne l'orthographe, c'est un code qui permet qu'on puisse se comprendre (si chacun écrit un mot à sa manière, comment savoir de quoi il cause... c'est important de savoir accorder un nom, un adjectif ou un participe passé, sinon le sens de la phrase nous échappe...)

Et évidemment, il ne faut pas oublier la ponctuation qui peut rendre une phrase incompréhensible.

Alors oui, ces éléments sont essentiels, sinon comment comprendre l'histoire que vous voulez raconter ?

Ceci dit, l'orthographe et la grammaire française sont très compliquées et nous ne nous arrêtons pas aux connaissances des auteurs en la matière. Sinon, quelques-uns ici (et de très talentueux) ne pourraient plus être publiés. Et pourquoi y aurait-il une centrale, sinon ? Le seul truc, c'est que si l'on utilise un traitement de texte (ce qui est fortement recommandé et le cas, la plupart du temps), il nous semble nettement plus correct d'utiliser les correcteurs qui y sont intégrés (même s'ils ne sont pas aussi performants que nous...).

Nous estimons que la moindre des choses, c'est de prendre soin de ce qu'on envoie pour être publié ici. Et même sans traitement de texte, il existe des dictionnaires. On peut apprendre à tout âge, même si l'école a laissé de mauvais souvenirs. En tout cas, nous n'apprécions pas de recevoir des brouillons pas même relus par leurs auteurs et qui parfois nous demandent plus de travail qu'eux. Ici, c'est aux auteurs de bosser. Même si nous aimons leur rendre service, nous qui avons quelques facilités avec les règles.


Mais je subodore dans votre question, qui n'est certaiment pas anodine, une réaction à un refus. Et cela m'étonnerait fort qu'il ne s'agisse véritablement que de questions d'orthographe ou de conjugaison.


* Togna : Les deniers de Denise
** Calouet : La chignole

L'expression écrite, ne serait-ce pas l'expression par écrit ?
Donc… La littérature ?

Et puis, vous voyez, si votre message qui introduit ce sujet avait été rédigé avec des majuscules, des tirets quand il en faut, pas d'espaces quand il n'en faut pas — entre les parenthèses par exemple — on vous aurait déjà plus prise au sérieux.


Ululo