Salut à tous,

J'ai vu avec grand plaisir que mon dernier texte avait été lu, provoqué des réactions... Et le moins qu'on puisse dire c'est qu'elles sont riches, et variées. Déjà en centrale, je crois que le parti pris narratif avait posé problème...

Alors d'abord, je tiens à remecier mes premiers lecteurs, les huit commentateurs actuels, et je promets de revenir très bientôt vous donner les quelques explications que je vous dois sur ce texte, et aussi plus globalement mon ressenti quant à vos coms. Là, je dois filer travailler...

Merci encore, à plus!

Me revoilà, j'espère arriver à clarifier un peu le truc, à expliquer un petit peu ma démarche...

Tout d'abord, plusieurs précisions, quant au contexte

- Ce texte fait partie d'un recueil de nouvelles, "Train de vies", qui regroupe une dizaine de récits ayant tous pour trait commun le train (évidemment) et dont la grande majorité a été écrite en train , ou ans une gare. A l'époque je prenais le train tous les jours. Quelques textes que j'ai publiés ici en font d'ailleurs partie, je pense à"la bulle" par exemple ou "la tortue"...

- L'idée de base, ce sont de courts récits, traités par un narrateur à l'humeur changeante (c'était mon cas à l'époque), observateur, cynique (ok ok).

- L'idée aussi, c'est que ces quelques textes forment un tout, et que c'est surtout l'ensemble sur lequel on peu vraiment juger de la "morale" de mon personnage central.

- "Quintes et raclements" est pour grande partie d'inspiration autobiographique (!), comme la plupart des récits du recueil. Les personnages sont tous des caricatures de gens existant vraiment.


Je vais tâcher de n'oublier personne à présent, en essayant d'apporter un maximum de compléments :

Selenim : merci beaucoup! Ton avis est un des plus enthousiastes, je serais une faux derche si je faisais celui qui s'en fout... Mais tu as raison je crois, sur les adverbes un peu nombreux, je me suis parfois regardé écrire c'est clair. Ce serait meilleur plus light. L'humour est vachard, c'est clair. Mais en même temps... (voir plus bas!)

Jphil : un avis utile. En fait je crois qu'on n'est vraiment pas, mais pas du tout sur la même longueur d'ondes, et ça rend les choses intéressantes. Lorsque tu regrettes le fait que je n'ai pas détaillé certains personnages, bah très clairement c'est que je ne me suis pas attaché à eux. Et à mon sens, il font partie d'un décor, d'une ambiance, rien de plus. Je ne me vois pas parler de quelque chose qui ne me touche pas, sous prétexte de ne pas faire les choses à moitié.
Après concernant ta remarque sur la construction du récit, que tu juges bancale : j'écris comme ça, hélas. Ce n'est pas une excuse, mais une raison. En fait, je ne sais pas écrire quelque chose qui est déjà "tout prêt" dans ma tête (ou disons surtout que ça ne m'amuse pas). Ce texte, je l'ai écrit sans aucun fil conducteur, à l'impulsion, sur un personnage de départ (le tousseur)... Cela implique évidemment pas mal de problèmes, dont celui-ci que tu as justement relevé, mais j'espère peut-être aussi des qualités... Enfin là ce n'est pas à moi d'en parler, hein.
Pour le coup de la maladie dont je l'ai affublé, il faut avoir que l'homme qui tousse m'est toujours apparu ainsi. Il était à coup sûr malade. Et quant à le rendre "presque sympathique", je dirais que ça n'atteint qu'à moitié mon but : je souhaitais le rendre sympathique, tel que je le voyais. Chiant, dégueu, mais sympa. (... voir plus bas!!)

Jaimme : alors toi tu y vas très fort!!! J'admets que le ton est dur, une fois de plus. Pa contre tu es visiblement complètement passé à côté de l'essentiel de ce que je voulais dire, je m'en sens coupable, au moins pour partie. Je crois aussi que lire ce texte au milieu de ses frères du recueil lui aurait peut-être donné une autre dimension "humaine"...
Pour faire bref : j'ai bien plus de tendresse pour l'homme qui tousse, ou même pour la "mal finie" que tu ne pense; je ne crois pas qu'il aurait été intéressant de traiter leur existence d'une façon parfaitement objective et raisonnable. La part de ce que je voyais d'eux, ou de ce que j'en imaginais, n'avait rien en soi de raisonnable! Traiter le sujet de façon excessive, en caricaturant mes pensées, ça m'a semblé à la fois marrant, mais aussi intéressant. Le second sens de tout cela, évident à mes yeux, a échappé à certains lecteurs, mais pas à tous (ouf!) : même si le héros se fait chier dans le train, même s'il déteste a priori les gens avec qui il doit y cohabiter, bah il a de la tendresse pour eux. Et lorsque l'homme qui tousse disparait, il est triste évidemment. Il va même s'asseoir à côté de la cruche.
Après, de deux choses l'une : soit mon récit est très mauvais de ce point de vue, soit tu n'as pas souhaité y entrer. Merci tout de même, au moins pour ta saine franchise!

Automnale : merci à toi aussi! Tu as mis le doigt sur le mot juste, je suis "intrigué" par ces gens que j'ai voulu décrire. Le ton est un peu grossier, c'est clair... C'est un genre de marque de fabrique pour beaucoup de ce que j'écris.
Concernant la chute, je ne vais pas revenir sur ma façon d'écrire des histoires, mai évidemment cela fait partie des faiblesses probables de mes nouvelles. Je n'y attache pas autant d'importance qu'au reste, et puis surtout, bien souvent, je finis parce qu'il le faut, pas parce que je sais comment finir depuis le début... Je travaille à ça tout de même, car même si une nouvelle à mon sens n'est pas forcément un texte"à chute", ça reste un gros point noir pour moi. Et sur ce texte là, tu as raison, elle est un peu facile.

Florilange : merci aussi à toi, je suis heureux de voir que je n'ai pas outré tout le monde! Je suis moins inspiré par ce qui me plaît, mais ton idée de face B est sympa.

Notrac : un lecteur régulier, pour moi. Evidemment, peut-être plus habitué, plus client aussi de ce genres de choses, tu as bien perçu l'essentiel de mon idée. Tes remarques sur la forme me semble très justes, sur le fond je crois bien qu'on se comprend en général, merci à toi chef!

Coquillette : ton avis est celui qui m'attriste vraiment, car je le prend un peu pour moi. Tu ne vois rien de bien humain ou tendre là dedans... Je ne peux hélas pas y changer grand chose, tant j'ai l'impression de t'avoir laissée sur le quai de gare pour le coup. Ce genre d'avis est bien utile pour moi, quand même, et je te remercie de ta franchise : je ne pensais choquer à ce point, vraiment pas. Idem pour Jaimme d'ailleurs.

Victhis O : "pas si éloigné d'un désspoir et d'un renoncement à toute ambition personnelle"!!! Sans aller jsque là, j'ai écris ça à une période difficile de ma vie, avec sans doute un regard un peu plus bas et sombre que de coutume... "Trains de vie" avec le recul c'est un peu mon fossile de cette époque, mon témoin. J'y revois mes montagnes russes d'alors... Merci pour ton avis, et tes jolis compliments!

Val : tu n'es sûrement pas une fan pathétique, rassures toi, car je ne te considère pas - encore? -comme une fan!
Blague à part, ton angle de vue est intéressant, même si je n'y avais pas pensé ainsi. C'est loin d'être pathétique, finalement ;)


Voilà,j'ai été bien long (j'ai horreur qu'un auter fasse ça, en général)... Je vous remercie tous encore, pour vos encouragements comme pour le reste!

Bah non calouet, loin de moi l'envie de t'attrister. Le problème n'est pas que je sois restée à quai mais bien que j'avais sacrément hâte de descendre de ton train.
Et la question que je me suis posée lorsque j'ai eu posté mon commentaire c'est : comment un auteur capable d'écrire "La chignole" ou "A mon pote Philou" et "La bulle" (entre autres) peut aussi écrire un texte comme celui-ci. Mais peut-être bien que tu es "acteur" de tes nouvelles et que donc tu peux te glisser dans la peau de personnages totalement différents jusqu'à les rendre détestables. Et ça c'est quelque chose que j'aimerais aussi savoir faire.

[Modéré par Pat : que vient faire cette remarque, ici ? Merci, à l'avenir d'éviter de flooder sur les forums. Surtout quand il s'agit d'attaques personnelles envers un onirien.]

Bonjour Calouet,
tu l'as bien senti, je ne mets pas en cause ta façon d'écrire, elle est de qualité. Mais c'est vrai que j'étais en colère en lisant ta nouvelle. Désolé si je suis passé à côté, en grande partie, de la "morale" de ton histoire. Mais trop de cynisme, à mon avis, tue le cynisme. On tombe dans le premier degré, le billet d'humeur du misanthrope. Et donc je n'arrive pas à plaindre cet homme capable de penser de telles choses sur ses semblables. Il a tellement peu d'humanité dans ton récit que sa solitude finale n'arrive pas à me faire éprouver assez d'empathie. Il aurait peut-être suffit de deux ou trois traces de vrai humanité. J'ai eu la même réaction récemment pour la nouvelle de Farfalino.
Son idée était bonne aussi, mais la haine lourde, aveugle, sans concession me gêne terriblement.
Tu vois, ce n'est qu'une réaction personnelle pour ce type d'histoire.
Tout à fait amicalement
Jaimme

Pas de souci Jaimme, chacun juge avec sa propre histoire, sa propre sensibilité. C'est sympa d'être venu expliquer un peu plus ta position, merci!

... et merci à mon dixième commentateur, Mousange! Je peux comprendre ta réaction par rapport au registre narratif, même je trouve les mots quetu emploies un peu excessifs. Je ne reviens pas sur ce que j'ai dit plus haut, mais si tu le souhaites, n'hésite pas à y faire un saut, tu comprendas peut-être mieux ma démarche.

Meci aussi pour tes compliments sur mon écriture. Tu as donc visiblement évalué au ressenti, c'est plutôt bien, je trouve.