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Remerciements et éclairage sur mon poème Balancée
Organiris Animodérateur
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12/05/2016 20:15
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Remerciements à mes chers commentateurs, et au comité éditorial d'avoir estimé intéressante la publication de ce poème. Mon précédent affichait dès son titre "Entrée en matières" le temps de mes premiers pas dans l'expression poétique, celui-ci en marque ponctuellement le début. C'est en effet mon premier texte imaginé et écrit dans une forme onirique.

Après l'émotion singulière qui l'a engendré, j'ai basculé dans un nouveau monde. Le merveilleux, à la façon d'un art premier, y côtoie les réalités. La subjectivité en est un fondement. Avant, inconscient de cette essentialité, je croyais, pauvre sot, que le pragmatisme, le mien en l'occurrence, était terre de vérité. Après cette expérience fantastique, ce poème émit tout ce qu'il aima, il fut une première vision, une apparition…

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Liana a quatre ans quand je l'accompagne pour une partie de balançoire. Elle compte sur moi pour impulser les premiers mouvements ; après, elle sait…, elle veut faire toute seule ! C'est une enfant pétillante et volubile, elle n'arrête pas de parler, chanter, élaborer, et parfois même élucubrer ! Avoir son grand père "rebondisseur" de parlottes l'intéresse autant qu'avoir un Papou pousseur de balançoire. Je me fais un plaisir de remplir ces deux fonctions, mais n'hésite pas à me poser sur le banc voisin dès que possible.

Ce jour-là, au bout de quelques minutes où, aidée par le vent qui anime ses cheveux, mon moulin à paroles se tait, respire l'air favorisé par la course de ses allers et retours, entrouvre ses lèvres comme pour filtrer ce nectar qui l'arrose de son souffle, puis semble envahie par une sérénité que je ne lui imaginais pas. Ses yeux se portent au loin, elle est partie, je ne suis plus là ; je devine un éclair de moi qui tente de la suivre et part vagabonder avec elle, là-bas où vont ses rêves… Les balancements durent, doux et réguliers comme le temps qui persiste dans sa cadence. Quelques minutes d'éternité… de félicité.

Puis petit à petit, cette respiration s'enrichit d'inspirations qui graduellement prennent de l'ampleur, gonflent ses envies, ravissent son regard, éveillent son sourire. Je ne peux plus la suivre, elle est en rêve dans sa vie à n'en point douter !


Je n'ai rien fait, juste regardé, cette petite d'homme s'enthousiasmer à la suite de son regard qui se jouait du temps, dans une expression prémonitoire qui vivait son advenue par la puissance magique de son imagination.

Pour ne pas perdre une once de tout ceci, qu'avais-je d'autre à ma disposition que d'écrire ces quelques mots ? Sans perdre un instant, j'ai cherché une forme, docilement, ils ont choisi ce poème…

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L'histoire tient dans ces quelques lignes, ce fut un moment hors du temps alors qu'il en était l'essence même ; la poésie permet cette désintégration qui recrée la réalité. Elle est à la fois source et support.

Vous avez ressenti chacun à votre manière "la transe légère" née du rythme ample, lent et inflexible du temps, dont la balançoire emprunte la cadence. Cette respiration a oxygéné toute mon aventure, du monde physique vécu au métaphorique rêvé jusqu'à sa concrétisation dans l'écriture, je suis heureux qu'il ait pu achever son inspiration dans l'animation de votre lecture.

Chacun a saisi et a donc pu faire sien ce "saut de l'ange" ambitieux qui a voulu évoquer la vie d'un instant densifié dans l'extrapolation d'une vie, à partir des regards croisés de l'enfant (le début de vie) et du grand-père (la fin de vie).

Vos singularités faisant saillies dans l'ensemble des commentaires sont les "cerises sur le gâteau" de vos retours de lecture :

@Pouet, de votre perception générale d'abord à demi convaincue puis satisfaite en final, vous avez fait balancer votre opinion, je soupçonne un "effet secondaire" de la rythmique hypnotique, mais sûrement une réussite fruit de votre mise en résonance…!!
Liana est souvent une distinguée Miss-Couette, votre idée "coiffue" lui va donc tout à fait.

@Robot, poème visuel dites-vous, il a donc parlé à vos yeux également. Je n'y avais pas fait attention, mais je le vois mieux maintenant aussi comme cela et j'en suis ravi.
Merci donc de ce regard.
Je suis d'accord avec vous, les deux vers "Tu rêve à l'envi / À l'histoire de ta vie" forcent leur rime, je vais trouver une formulation plus adéquat.

@JulieM, vous signalez que s'y raconte aussi l'espoir, cet axe est sous-jacent (inconscient à la création du texte) et pourtant il est essentiel à l'optimisme du propos. Merci de l'avoir rappelé.

@Cristale, vous tracez une fresque à la grâce de votre fusain qui transcende mon poème, je le vois de mes yeux de père (créateur de ses mots) prendre de la grandeur, cet enfant me dépasserait-il ? Merci de votre interprétation tout à votre émotion (et de votre généreuse notation). Et quel honneur de l'imaginer "dans votre salon" apprécié de votre regard singulier.

@PIZZICATO, la "soif de vivre", quel moteur, quelle émotion pour nos enfants !

@MissNeko, "rythme" "corps", conjonction vitale qui mène sa métaphore…

@hersen, une "façon de dire" qui vous a plue, je ne l'oublierai pas, je m'y sens bien. Belle empathie du spectateur : celle du grand-père face à l'enfant, celle du lecteur, face à la scène, en particulier vous dans votre remarque sur le positionnement de l'adulte.

@Lulu, "haut" et "bas" peut-être un peu trop présent ? C'était une volonté appuyant la systématique alternance. Le vers "Du bas en haut du haut en bas" semble le plus insistant, mais n'est-il pas non plus le plus balançant ?
Je vais retravailler les deux vers "Tu rêve à l'envi / À l'histoire de ta vie" (cf.Robot)
Je vous remercie pour votre sincérité qui me confirme que si l'évocation parlera à bien des lecteurs, son côté "mignon" est gage de simplicité, une humilité que je revendique.
Ce prénom magnifique va comme un gant à notre fillette agile, toujours prête à l'élancement !

@plumette, "un regard perspicace", c'est un compliment dont je vous remercie. Pour ma part, je n'ai pas pensé faire œuvre d'acuité, je me suis surtout laissé absorber par l’événement puis à m'épancher dans sa retranscription.
Votre remarque sur la variation de la syntaxe de la troisième strophe m'intéresse beaucoup. J'avais bien senti et décidé une différence, mais je ne l'avais pas identifiée.

Nota bene : ayant nombre de petits enfants, filles et garçons, mes statistiques me permettent de dire que l'attrait le la balançoire est indifférencié entre eux (à âge égal bien entendu) !

@Marie-Ange, vous avez apprécié la musicalité de la première strophe, je l'espérais perceptible et tant mieux si cela vous est apparu. Je reconnais y avoir été moins attentif dans les strophes suivantes.

Tendresse, vous soulignez ce maître mot, ce poème s'en réclame.
Tendre, sous-tendre, sur-tendre, tant de manière de jouer des fils qui nous relient…!

Au plaisir de vous lire.

Contribution du : 23/07/2016 11:40
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