Comme à chaque parution depuis 2013, ONIRIS me procure un immense plaisir, en acceptant de m’éditer dans ses colonnes ; que tous ses membres dirigeants en soient remerciés, avec une mention particulière à marimay !

GENÈSE

Mes parents avaient un couple d’amis très proche ; malgré le lien solide qui les unissait, point de tutoiement de la part de la Dame, envers ma mère ni envers mon père !
Et je me souviens quelle s’adressait à papa, lui disant " Monsieur Pierre " et à maman " Madame Pierre " ; les années passaient et ces expressions jamais ne changèrent, quand entre ces quatre personnes, l’amitié ne faiblit nullement !
En ce temps-là, point d’effusions entre parents et enfants ( hormis mon petit-frère bébé que maman câlinait ), mais que je vins à être séparé d’eux ( surtout maman ), m’envahit d’un affreux tourment !
Outre ce que je narre dans mon poème, mon père n’était pas " facteur Cheval ", jamais grincheux, mais de joie comme de peine, ne laissait guère paraître de marque sur son visage, ni dans sa voix.
Quand sa sœur ou son frère venaient d’Alsace, lui parlant par facilité son dialecte, lui toujours ne s’exprimait qu’en français ! Le frère qui servit en " vert de gris "sur le front russe, parlait très souvent du camp du Struhof, établi tout près de chez lui… alors que papa voulait éviter ces sujets ! Il garda pourtant de l’instruction allemande, une écriture en lettres gothiques, que l’on aurait reconnue entre mille !
Mais nous ne nous parlions guère, si ce n’est comme dit la chanson, qu’après qu’il ne fut plus là.
Un juillet de 1987, alors qu’on s’apprêtait à le libérer d’une banale hospitalisation, un malaise lui fit regagner sa chambre. Le soir venu, je le quittai ( sur les mots qu’il me dit dans mon poème ) vers minuit ne songeant qu’à un " au-revoir " … mais au petit matin, maman m’appela ; papa s’en était allé dans la nuit... 

MERCIS PERSONNELS

Queribus ( bien ) un bel hommage à quelqu’un qui me fut cher , au néo-classique impeccable pourtant au ton genre " mirliton ", dommageable à la lecture ; merci

sympa ( beaucoup ) hommage tout en simplicité à mon père, mais très touchant ; Quelques expressions désagréables à l’oreille, mais l’ensemble est plein de tendresse ; merci beaucoup

Corto ( beaucoup ) description émouvante du fils au père, dont les souvenirs historiques bousculèrent sa vie ; un poème modeste et émouvant ; merci beaucoup

Hananke ( bien ) hommage touchant pour mon père qui vous fit peine, ne pouvant l’appliquer au votre pour moult raisons ( j’en suis désolé ) mon écriture que vous ne parvenez pas à accepter, ne vous empêche pas d’avoir apprécié cet hommage ; merci

Luz ( beaucoup ) comment ne pas songer à la chanson " mon vieux ", qui déclenche tant d’émotions, en particulier cette dernière strophe ; merci beaucoup

Provencao ( beaucoup ) une bienveillance dans ce récit où je fus comme " limité et passionné " pour mon père ; la dernière strophe est si forte ! Vous aimâtes la vibration de mon cœur ! ( je suis particulièrement touché par vos éloges… la versification rimée n’est pas votre spécialité ! ) merci beaucoup

Lebarde ( beaucoup ) du vrai " papipoète " qui sait allier sentiment et émotion ; comment mieux évoquer cet homme tourmenté par l’histoire et son travail rude, qui dénaturait le rythme de vie ! J’amène la larme à l’œil à ceux qui eurent ce genre de père. Je ne dois rien changer à mon style, particulier ( ou insupportable à d’autres … ) pour vous toucher ; merci beaucoup

Robot ( beaucoup ) une déclaration posthume émouvante à ce père ( jamais je n’aurais pu la faire de vive voix ) et cette affection mutuelle partagée, en particulier dans l’ultime quatrain , comme ancrée dans ma mémoire ( je me souviens quand ma mémé, se trouvant face à sa fille de 30 ans morte, écrasée par un chauffard, lui parla disant " ma chérie "… voyant qu’un enfant même devenu grand, reste notre enfant ) merci beaucoup

Lirian ( néant ) sur le fond vous auriez noté " passionnément " ce texte émouvant, mais la forme est très modeste… ( merci, vous putes dire très mauvaise ) je vous comprends tout-à-fait, car vous ne connaissez pas ce " papipoète " à l’écriture prosaïque… mais que pourtant bien des oniriens aiment… je vous remercie vivement de ne pas m’avoir " abattu "

poldutor ( beaucoup ) merveilleuse évocation ! ( comme je le dis à Robot, nous sommes toujours l’enfant, le fils de papa malgré les tempes qui grisonnent ) Cet homme simple et généreux qui ne se découvrait pas, allait au-devant de qui avait besoin et puis s’en allait… ( je me souviens d’un voisin un peu sauvage, que papa alla aider voire même faire son chantier , qui sonna un jour à la porte en lui offrant… un téléviseur… qu’il ne put accepter ! ) de beaux vers en particulier les derniers à tirer les larmes ; merci beaucoup

émilia ( beaucoup ) un hommage filial pour cet homme toujours prêt à aider son prochain, mais si distant de ses proches ! Si loin de son fils, pourtant mes derniers vers le faisant s’exprimer, montrent qu’en fait ce papa aimait autant qu’un autre, mais sa bouche n’osait pas...merci beaucoup

Anje ( bien ) des mots tendres pour le papa qu’on oublie trop vite ; il aimerait parler mais cela ne sort pas ! Mon vocabulaire de " cour d’école primaire " rend la lecture facile… ( y’en a qui y comprène rien vous savé ! ) mais je ne rougis pas et j’aime bien votre image qui me rappelle que c’est là qu’on apprend bien des choses de la vie ; vous craigniez d’entrer dans mon intimité ( par la fenêtre entrouverte ) non, non entrez je n’ai rien à cacher ! Merci

assagui ( beaucoup ) le souvenir de la guerre, le travail éreintant, pouvaient rendre nos pères muets, craignant peut-être de dire les choses à l’envers ? Ce fut le cas pour toi, où grand-père et père étaient de ce bois-là ; et bien sûr déteignirent sur toi ( je suis aussi un peu taiseux, garde tout en moi ) il faut bien du temps pour que le temps nous change, et l’on se surprend un jour, à rire ! Tu as bien aimé mon récit ; je suis heureux de voir ton pseudo fleurir dans ces colonnes ! Merci beaucoup

Miguel ( beaucoup ) on chante inévitablement la chanson de D Guichard en me lisant : on se rappelle d’un père austère mais si bon. J’ai attendu bien longtemps pour lui dédier mes vers, mais il n’est jamais trop tard et finalement ce fut d’autant plus agréable de les lire ; merci beaucoup

Cristale ( beaucoup ) tendre et spontané est mon écriture, qui ne recherche ni lauriers ni bravos ; des mots généreux pour ce vibrant hommage ! ( vous dites exactement ce que j’attends : être lu est ma plus belle récompense ! ) merci beaucoup

Castelmore ( beaucoup ) à me lire, vous vous situez dans la frange qui connut cette situation, cette éducation où l’on ne parlait guère à table ( peut-être pour mieux écouter Raymond Souplex et Jeanne Sourza ? ) la mère veillait sur la maisonnée, le père rapportait de quoi la faire tourner ! Le père semblait distant et pourtant tout près au point de pouvoir se toucher mais… bel hommage et cette ultime strophe ; merci beaucoup

Vincente ( beaucoup ) je mis fort longtemps ( 33 ans ) avant d’écrire pour mon père, et lui parler en quelque sorte ( quand de nombreux textes évoquent à ce jour ma mère ), comme si les mots n’étaient pas prêts à germer de ma plume de poète ; un texte intimiste où je ne crains pas de faire entrer autrui dans ma famille ( quand nous mangions tous ensembles le midi, à la fin du repas mon père tombait dans son assiette ; « je vais me coucher, suis trop fatigué ! » et au bout d’un quart-d’heure, il réapparaissait pour aller au jardin tout l’après-midi ) Je me suis appliqué, j’ai essayé, pour cet hommage, en particulier ces derniers vers ; merci beaucoup

BernardG ( bien ) le côté silencieux de ce père évoque tantôt la chanson de D Guichard, tantôt P Bachelet et l’ensemble donne un poème très touchant que l’on dédie plutôt à sa mère ( oui, je le dis plus haut ), mais c’est beau, en particulier le final ; merci

PS on pourrait croire que j’aime attrister le lecteur ( je t’aimais, détresse, et bien d’autres textes ), mais non, je suis un peu Monsieur Pierre, et je sais sourire...       

des remerciements à la hauteur "d'un maitre de l'attention" portés à chacune et chacun d'entre nous !!
bravo!

Bonsoir papi

Oh ce n'est pas tellement que je n'arrive pas à accepter votre
écriture poétique mais c'est surtout que je la trouve tellement
perfectible que c'est dommage, et surtout également que je ne vois
aucune amélioration au fil des ans et c'est encore dommage.
Mise à part un texte où j'avais été réellement surpris (je ne me souviens plus du titre).
Je m'étais dit : tiens, enfin une belle progression et bien non,
fausse bonne alerte.

Dommage, encore, que votre poésie intérieure que l'on sent malgré
tout, n'arrive pas à se révéler complètement par l'écriture.
C'est comme un barrage qui ne laisserait passer qu'un filet d'eau.
Ouvrez les vannes, bon sang !

Bien à vous.

H

Covid est prêt à en ouvrir des vannes en grand, où l'on serait aspiré à défaut d'avoir été inspiré ! ( je parle de moi ! )
Si vous lisez " le clocher sonne ", vous verrez cher poète, que ce que j'écris est déjà pas si mal, en avalant mes petits cachets rose et blanc chaque jour, " c'est l'heure des médicaments ", un reste de séjour là où on entre à l'insu de son plein gré...
Je sais bien que vous ne voulez que mon bien... mais comme dirait Senna " je suis à fond ! si je vais plus fort, il va m'arriver des bricoles... "
Quand je songe que mon vocabulaire fait dire autour de moi : " où vas-tu chercher tout ça ? on ne comprend rien à ce que tu dis ! " imaginez ce que ce serait si j'écrivais comme vous le voudriez !
mais il n'en demeure pas moins, que j'aurais aimé pouvoir me frotter à votre plume, mais alors je ne fus plus " papipoète " !

Bonjour papipoète,

Oniris est un site où l'échange et la "confrontation" à d'autres écritures et avis permettent parfois une "progression" ou une "remise en question".

Personnellement, il m'arrive à présent de "retravailler" mes textes, chose que je ne faisais jamais auparavant. J'ai aussi intégré le fait que j'avais tendance à surcharger mes poèmes de métaphores, à être un peu "obscur", et que tendre vers plus de simplicité pourrait être bénéfique à mon écriture. Après, les mauvaises habitudes... :)

Mais, bien sûr, on prend ce qu'on veut bien prendre et nous ne sommes pas contraints d'être en accord avec ce qu'on nous propose - en l'occurrence une espèce de "lâcher-prise" si j'ai bien compris -
Chacun composant avec sa sensibilité, ses aspirations etc...

Et surtout, surtout, demeurer "papipoète" est essentiel...

Bonne route à vous.

PS: je n'ai pas commenté votre poème, mais je l'ai bien apprécié. Le titre amène une "tendre distanciation" que j'ai trouvé opportune.

Bonjour Pouet

Ne m'en voulez pas, mais je me permets de vous rectifier

Citation :

Il me semble que "devenir" serait plus approprié que "demeurer". Car comme vous l'illustrez si bien juste avant, "être" n'est pas figé mais dynamique.

Bonjour papipoete,

Je n'ai pas commenté votre poème cette fois-ci mais je l'ai lu avec attention.
"Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle" dirait Baudelaire...L'actualité pesante m'a ôté toute envie de commenter pour le moment...
Mais j'aime toujours autant vos poèmes.
Continuez à écrire du pur papipoete, rempli de charme et de sensibilité, vous qui ne faites jamais dans la pâle et fade imitation d'auteurs célèbres...

Continuez à écrire avec votre coeur. Vous ne ressemblez à personne. En poésie, c'est une qualité inestimable.

Amitiés.

Annick

Bonjour Ours,

mais rectifiez, rectifiez...

Effectivement, la perpétuelle recherche, le ressac intérieur... L'important n'étant pas le but mais le sentier de sable pour y parvenir...

Pouet, dévot de Siddhartha et d'Eric Cantona.

chère poétesse, chers poète
je n'en veux pas à Hananke, qui est persuadé que je pourrais faire mieux, mais non... et vu le temps qui avance, je ne crois pas que mon esprit aille en illuminant ! si je parviens encore un peu, à rester " papipoète ", j'en serai content, et ferai du bien à ceux qui me lisent ( j'ai encore plein de souvenirs en moi : j'ai souvent entre 10 et 20 ans lorsque je situe mes écrits )
" Monsieur Pierre " eut grand succès auprès des lecteurs, mais suis désolé que la fin put tant attrister ; j'aurais préféré que papa partit dans son sommeil, tranquillement mais comme lui au même age, maman ne s'en alla pas non plus sur un petit nuage de coton...
Vous m'avez lu, j'en suis content, mais comprend bien que les événements actuels n'incitent guère ni à voir le film " Love Story ", ni lire " n'oublie jamais "...
J'ai en réserve des poèmes où l'on sourit, mais auront-ils l'honneur de paraitre ici ?
Je vous souhaite de tenir le coup chez vous, et que vos proches soient en sécurité, en bonne santé !
papipoète

Papipoete bonjour,

Ce vocabulaire "de cour d'école" me semblait plus imagé et plus doux que "puéril" qui ne me plaisait pas dont je ne trouvais pas de synonyme à mon goût. Rien de méchant dans cela, au contraire. Ce vocabulaire est votre signature, votre style, c'est lui qui a épousé votre plume. Un divorce pour une autre écriture serait-il une bonne solution ? Un autre mariage serait-il aussi plein de tendresse et d'amour ? En relisant Elle va venir, Au bas de Fourvière, je pense que ce serait dommage et vain. Prenez encore longtemps beaucoup de plaisir d'écrire, c'est l'essentiel.

Anje