Merci aux lecteurs et aux commentateurs, particulièrement généreux, pour l'accueil fait à ce poème.
Je réponds d'abord à la remarque de socque sur la forme: des quatrains aux rimes parfois croisées, parfois embrassées. C'est la raison pour laquelle j'avais proposé le texte en néo (il est passé en contemporain à cause de la rime "mordorées-années") et pas en classique. C'est qu'il m'est venu comme cela, dans un élan affectif, sans souci de technique, à la manière du vers libre classique dont use généralement La Fontaine. J'aurais pu le présenter en un seul bloc, sans le diviser en quatrains, mais ici les strophes sont plutôt à percevoir comme des paragraphes correspondant aux étapes du récit.
J'ai eu à coeur de présenter ce poème, déjà ancien, parce que le "Sonnet Clochette" avait pu laisser penser que je n'aimais pas les chats.
Voici l'histoire : c'était en juin 1985. J'avais invité à dîner un ami d'un village voisin, et, sa voiture étant à la révision, j'étais allé le chercher. Pour éviter les encombrements de la nationale, je prends des chemins de vignes. J'ai envie d'uriner, je m'arrête, et parmi les souches j'entends de petits miaulements plaintifs. Je ne tarde pas à repérer leur source, et voilà aussitôt l'adorable bestiole embarquée dans la Renault 14. Mon ami ayant chez lui des chiens qui n'aimaient pas les chats, je ne pouvais que la garder. Nous l'appelâmes Copéle en souvenir du chat Pellico que nous avions eu auparavant.
Ce fut un adorable animal, affectueux et, comment dire, reconnaissant. Bien que choyée par tous, elle me témoignait une sorte de préférence, comme si elle se rappelait les conditions de son adoption.
J'avais l'habitude de garer ma voiture dans la cour, en marche arrière. Accoutumé à cette manoeuvre, je l'exécutais en une seule fois. Et Copélie, aussitôt la voiture arrêtée, aimait à aller se frotter contre une roue. Le 4 mars 2001, au volant d'une voiture récemment acquise, et que je n'ai pas encore bien en main, je dois m'y reprendre pour effectuer ma marche arrière. La pauvre bête, voyant la voiture à l'arrêt, va accomplir son rituel. Je lui roule dessus et lui brise les cervicales. Ayant senti qu'il se passait quelque chose d'anormal, je sors précipitamment et la vois secouée de spasmes Je la saisis, elle meurt dans mes bras en quelques secondes. J'en fus malade. Je l'enterrai le lendemain matin, et sa tombe est encore visible au fond du jardin.
L'après-midi, je fus incapable de faire cours à mes collégiens. Je leur expliquai ma mésaventure, et ils eurent tous une touchante histoire d'animal à me raconter.
Voilà l'émouvante histoire de la petite chatte Copélie.

Salut Michel, bonne année !