Merci à toux ceux qui ont contribué à la publication de ma nouvelle.
Merci aux commentateurs d’avoir consacré du temps à me lire et à commenter.

Mon intention était de faire le portrait psychologique d’un gagnant, très souvent on lit ici ou ailleurs des portraits de perdants et au fond assez peu de gagnants. J’ai choisi un gagnant que j’ai situé dans notre monde ordinaire. Je reconnais que c’est moins romanesque que le gagnant sur son destrier avec une épée au poing et combattant le dragon. Dans cent ans, cette nouvelle sera peut-être plus romanesque !



@Plumette : Merci pour ta lecture attentive. Oui la situation qui sert mon personnage est triste et assez contemporaine autant que je puisse en juger autour de moi.

@ANIMAL : Merci pour ta lecture et d’avoir mis en lumière l’échec du couple et son incommunicabilité. Tout à sa réussite, Julien ne voit pas tout un pan de sa vie qui part en miettes. Même si il a une petite prise de conscience vis à vis de ses enfants qui va vite disparaitre dans la reprise de ses objectifs.

@Placebo : Merci d’avoir suivi de près la personnalité de Julien, sa construction m’importait beaucoup dans sa cohérence.

@Maria : Merci pour le réalisme. C’est froidement réaliste, je le reconnais. Merci d’avoir apprécié mon style.

@Isad : Merci pour l’écriture. Que vous n’ayez pas aimé mon personnage, je le comprends, il n’est pas aimable surtout quand on en voit tous les défauts sans le brio comme ici. Je vous avoue que je partage avec vous l’antipathie que vous avez pour mon personnage. Pour répondre à votre question, il n’y a pas de message, juste un portrait psychologique d’un gagnant. En principe, je préfère avoir un personnage principal pour qui j’ai de l'affinité, c’est plus facile pour moi, c’était un défi d’écrire sur un personnage que je n’apprécie pas.

@ Harvester : Désolée pour votre j’ai lu, j’ai vu, je suis déçu ! A une prochaine fois, j’espère.

@ Ours : merci pour ton commentaire très fourni et très fin. Merci d’avoir noté les nuances que je me suis appliquée à travailler concernant la personnalité de Julien. Ce n’était d’autant pas évident que le personnage ne met pas sympathique. J’ai essayé de comprendre qu’est ce qui peut à se point focaliser une personnalité aux risques de tout détruire autour de lui. Et surtout de s’abstraire de tout sentiment. Pour la prise de conscience, cela me paraissait trop tôt dans son cheminement, il me semble que pour le dévier de sa route, il faudrait qu’il lui arrive un événement grave. Il a un peu de doute lorsqu’il pense à ses enfants, mais c’est effectivement mineur par rapport à ce qui est fondamental pour lui.

@Donaldo : Merci pour ton passage. Le sujet n’était pas vraiment l’entreprise comme tu pourras le lire plus haut, l’entreprise n’est que la toile de fond. Beaucoup de « gagnant » d'aujourd'hui essaye d’y vivre leur destinée. Et non, je ne crois pas que beaucoup de lecteurs vont apprécier cette thématique. Cela ne fait pas beaucoup rêver.


Merci à tous pour vos différents points de vue ce qui est précieux ici !

Bonjour Tiramisu,

Plutôt que comme un "gagnant", je vois Julien comme un arriviste, personnage destructeur pour son entourage et au fond pour lui-même.

Il ne peut pas être sympathique par ce qu'on connaît de ses actes à travers la nouvelle. Mais il est le pur produit de la société matérialiste actuelle qui prône la réussite matérielle à tout prix.

Il sait qu'il sera jeté à son tour quand le citron sera trop pressé et qu'il aura gâché sa vie et celle de ses proches pour rien. Mais il refuse de le voir, espérant toujours pouvoir monter d'un échelon et se trouver au final en sécurité au dessus de la mêlée.

Tout cela est très bien observé dans le texte.

@ANIMAL

Tout à fait d'accord, quand j'ai écrit "gagnant" c'est dans le sens que l'entend la société matérialiste. C'est pas un gagnant en valeur absolue, loin de là, pour moi c'est un grand perdant au fond dans le sens absolu. Car il ne sera jamais en paix, jamais satisfait, il aura toujours autour de lui des concurrents, il y aura toujours un Everest à atteindre.

Mais c'est vrai que dans les entreprises ces personnes sont valorisées, reconnues, fêtées, et on leur permet des déviances pour la bonne cause qui est le business. Ce qui les motive aussi terriblement c'est ce besoin de reconnaissance, et à mon avis, c'est là leur plus grande faille.

Merci ANIMAL pour ce complément de commentaire pertinent.

Merci Hersen pour ton passage.

J'ai fait un choix, je peux entendre qu'il ne soit pas apprécié.

Ce qui m'importait c'est le portrait psychologique de Julien. Et oui ce portrait est froid, je le voulais réaliste. Ceci dit, c'est un portrait qui me semble assez nuancé.
Pour les autres personnages, tout part du point de vue de Julien, même le patron ou le collègue sont vus à l'aune de l'opinion de Julien. En réalité, on ne sait pas qui ils sont. Le patron a peut être raison de proposer à Julien ce nouveau positionnement pour lui permettre d'apprendre des domaines qu'il ignore. C'est peut être même la meilleure option pour lui et son développement. Julien ne le vit pas comme ça, évidemment.

Pour sa femme, elle s'est retrouvée à assumer seule trois enfants en bas âges, avec un mari absent, pas évident. Avec le comportement de Julien, on ne peut pas parler réellement de vie de couple. Elle se sent complètement coincée, exclue d'autant qu'il ne se confie pas.

Vont-ils divorcer ? pas sûr.

Merci Alfin, ton passage me redynamise tout d'un coup !

C'est important en tant qu'auteur d'être comprise dans ses intentions.


Oui tu as bien perçu mon personnage. Quoiqu'il se passe, il se redresse, il repart. Pour moi, c'est le prototype du gagnant dans ce sens. Au départ du texte, il est dans l'impasse, il y a un obstacle mais pas de solution, et là c'est terrible pour lui, c'est le lion en cage. L'agressivité ressort, il peut monter vite dans la violence. Puis, malgré la proposition de son patron qui peut l'humilier, il a tout d'un coup un moyen d'agir, moyen qui peut être manipulateur peu importe, il est prêt à franchir la ligne blanche pour réussir.
Et oui, j'ai eu l'occasion dans ma vie professionnelle de rencontrer des autodidactes, et cela pouvait donner des personnes extrêmement compétitrices comme pour compenser ses échecs et ses humiliations de l'enfance, car souvent derrière l'autodidacte il y a échec scolaire. C'est pas toujours un choix d'être autodidacte !

Merci pour ton commentaire qui enrichit cette discussion !

Bonjour Tiramisu

J'ai lu vos commentaires et je comprends votre point de vue. Vous avez effectivement voulu apporter un regard, de l'extérieur, sur un sujet et surtout un personnage dont vous n'aimez pas particulièrement le comportement.

Si je peux me permettre (en passant, et peut-être n'est-ce que mon sentiment à moi), le fait que vous n'aimez pas le personnage que vous décrivez rend le texte (encore une fois, à mon sens) plus froid à la lecture. Après je ne sais pas pour les autres mais j'avoue que j'ai toujours pour les personnages de mes nouvelles, qu'ils soient "bons" ou "mauvais", que j'aime leur personnalité ou non, une réelle affection pour eux (peut-être aussi parce que je pense que les personnages que nous créons résonnent un peu quelque part en nous).

Par ailleurs, votre écriture est très soignée et le fait que beaucoup n'ont pas vraiment apprécié le caractère et la façon d'être du héros de votre nouvelle dénote au moins que votre texte a fait réagir, et c'est sans doute ce qui est le plus important lorsque l'on partage des écrits.

Bonne journée

Isa

Je pense qu'il y a une vraie question sur ces "méchants", et c'est visible dans ce texte et dans les commentaires. Comme IsaD, j'ai une affection pour mes personnages, quel que soit leur caractère. En tant qu'auteur, on a souvent plus d'éléments, qui complètent le portrait accessible au lecteur et permettent de le nuancer encore.

En tout cas j'ai beaucoup apprécié le réalisme du texte et de la personnalité. J'imagine qu'on peut éprouver une sorte de fascination/répulsion.

J'ai lu récemment que "Wall Street", le film de Oliver Stone, avait été fait pour dénoncer ce monde de la bourse, mais qu'il avait au contraire suscité plein de vocations. Comme quoi…

Citation :

Oui et non concernant les personnages, nous ne pouvons pas toujours les aimer. Il faut bien parfois créer des personnages que l'on n'aime pas autrement on risque de créer des histoires qui manquent de relief.
Par exemple, vous voulez écrire un policier avec un vrai méchant, difficile de l'aimer celui ci. Il me semble que la diversité des personnages, leurs différences font que forcément il y en a que vous aimez plus que d'autres et d'autres pas du tout. C'est à ça que je me suis exercée, créer un personnage qui n'attire pas la sympathie que je n'aime pas particulièrement.
C'est un challenge, je vous l'avoue.

Pour la froideur, c'est aussi voulu, car cet homme est froid, il s'est coupé de ses sentiments, il n'a qu'un but réussir. Mon texte qui colle à lui doit exprimer cette froideur. Maintenant, je comprends que pour certains lecteurs cette froideur soit peu agréable.
Ceci dit, ce personnage me touche quand même car il y a dans sa volonté de réussir une revanche sur une enfance faite de ratages et d'humiliation.

En tout cas, merci d'avoir ouvert la discussion. Car vous posez une vraie question, doit-on aimer ou non ses personnages pour réussir une nouvelle ?
Perso, j'ai répondu plus haut mais les avis sont ouverts ...

Citation :

Peut être que je ne l'ai pas assez fait ressortir, mais pour moi, comme je l'ai dit aussi à Isa, ce personnage me touche sur son désir obsessionnel de la réussite, pour lui, il y a un désir de revanche sur la vie, sur une enfance faite de ratages et d'humiliation. J'ai pu constater dans la vie ce genre d'attitude chez certaines personnes.


Citation :

Merci beaucoup Placebo pour ce retour qui tombe pile poil sur mon objectif.
Je crains que notre société et les entreprises valorisent à outrance ce type de comportement. Ce qui entraine aussi des comportements déviants et hors limites. Par exemple, je le laisse entendre à la fin, mais Julien est prêt à tout pour arriver à ses fins, comme la manipulation voire les peaux de bananes sous les pieds de son collègue. Ce qui finit par créer des ambiances délétères assez préjudiciables pour l'humain mais aussi à terme pour le business.

Citation :

je partage plutôt le point de vue de IsaD, j'ai besoin d'aimer mes personnages pour leur donner vie, et je ne me crois pas capable d'écrire sur quelqu'un dont les valeurs et l'univers seraient en conflit total avec ce que je pense.Parfois j'écris assez loin de moi mais mon personnage a une faille qui me touche, et c'est ce qui m'intéresse.
Alors chapeau! pour arriver à bâtir toute une histoire réaliste dont on sait qu'elle ne va pas attirer la sympathie des lecteurs.
C'est différent lorsqu'on est dans un genre très marqué comme le polar car on peut inventer un méchant parce que ce sont les codes du genre.
Là tu as choisi la vie ordinaire, on connait tous des Julien, et je n'ai pas pu m'empêcher de le juger !