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Remerciements pour Le Corbeau : le point de vue du volatile
Expert Onirien
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27/01/2021 14:24
De Paris/Pézenas
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Tout d’abord merci au CE qui, après m’avoir dépouillé de mes plumes,
Analysé, palpé, radiographié, (admirez les diérèses !)
M’épargna le cachot et l'ombre souterraine,
Et m'exposa tout nud au milieu de l’arène
(c’est pas moi, c’est VH qui a commencé !)
A vos yeux vigilants, pour être remplumé.

Et surtout, merci à vous, mes commentateurs, qui avez quitté votre siège peinard de spectateur pour venir m’examiner sous le bec, à vos risques et périls ; vous, à qui je dois de voir repousser mes plumes (onirisiennes) et surtout, à qui je dois les soins de chirurgie esthétique auxquels vous avez contraint mon maître et auteur à se livrer.

Eh oui, sachez que je m’identifie à mon sonnet éponyme et que je me reconnaît sans peine dans la définition du dizain (le dizain n’étant, somme toute, qu’un sonnet privé de tête) par le grand métricien Philippe Martinon (1859-1917). Parlant des quatre premiers vers du dizain, il s’enthousiasmait : « […] puisqu’on compare volontiers la strophe à un oiseau, c’est comme le corps de la strophe au dessus duquel se déploient les ailes symétriques [des tercets] ».
Cet oiseau, qu’inscrivit Martinon dans son livre
Et qui ne demandait que trois plumes pour vivre,
C’est moi.


Commençons par la tête
 :
V1 : Le rejet « corbeau / Noir » a fait controverse : merci à vous, eclaircie et Ioledane, qui l’avez apprécié ; désolé pour vous, Myio !
J’avais bien senti que quelque chose me manquait, mais quoi ? C’était une virgule après « nuits » ! Merci Castelmore et Dream, de l’avoir signalé : elle a été dûment insérée à la place qui lui revenait.
V2 : Le claquement de mon bec a séduit eclaircie mais, comme le fait remarquer mon maître-auteur, c’est Marguerite Burnat-Provins qu’il faut féliciter car il n’a fait que pomper son vers !
Hananke trouve que « en ritournelle » fait rime ; c’est peut-être vrai, mais mon maîtrauteur ne voit pas comment y remédier sans (ce sont ses propres mots) « tout f… en l’air » !
V3 : Diversement accueilli, ce vers 3 ! Heureusement que mon ramage harmonieux qui l’introduit a été complimenté – à juste titre – par Hananke, Damy, Myo et Ioledane. Car ensuite ça se gâte : inconnu1, sympa et Ioledane ont reproché à mon maîtroteur, ainsi que Francois (qui lui trouve cependant des excuses...) la désinvolture avec laquelle il a traité la césure... Mais lui ne veut rien savoir, c’est un têtu ! « Désolé, m’a-t-il dit, je ne changerai rien ! C’est ce qu’on appelle une césure italienne ou enjambante (il aime bien pontifier…) qu’on trouve chez Verlaine ! Il y a un accent tonique sur le « â » de « âme » et si le vers est bien récité, l’oreille n’est pas pas choquée ! ». Peut-être, mais vous reconnaîtrez avec moi que Verlaine, ça n’est pas du pur classique et qu’il y a toutes sortes d’oreilles... quand on en a. Bref, moi qui préfère le fromage aux spaghettis, je reste avec ma césure italienne.

Passons à ma carcasse :
V5 : Ah, le vers 5 ! La catastrophe ! Il contient un inexcusable hiatus relevé par papipoete, sympa, Ioledane et Cristale. Il nous a tous choqués, moi le premier, quand j’en ai pris conscience ! Pas fier, le mêtroteur ! Il s’est empressé de le corriger...
V6 : Merci, un grand merci à vous tous d’aimer ces « futurs endormis sous mon aile » : moi aussi j’ai beaucoup d’affection pour eux : je les dorlote le plus longtemps possible, bien au chaud sous mon aile gauche, près du cœur, avant de les laisser éclore, un à un, quand vient l’heure…

Quant à mes deux terceailes, la première s’est vue reprocher son « innombrable écho » ; merci Castelmore, Damy et Francois de l’avoir fait remarquer à mon métroteur, cela l’a amené à rétablir une version antérieure qui, à mon humble avis, vaut bien l’autre.
Le « vol lourd » a été remplacé grâce à ANIMAL par le « lourd vol » qui finalement accentue encore l’impression de lenteur et de pesanteur.
La deuxième aile a plu à tout le monde, je me demande bien pourquoi… Moi, il n’y a que le dernier vers qui me botte. Pensez, il m’élève au statut d’Oracle !

Enfin merci à tous d’avoir apprécié la tonalité générale du sonnet à laquelle, mon trometteur le reconnaît lui-même, j’ai largement contribué !

… … … … … … … … …

Finalement, ce passage dans l’arène m’aura été grandement bénéfique. Grâce à vous, la chirurgie esthétique m’a fait un bien fou et, sans être pour autant devenu le phénix des hôtes d’Oniris, je me sens beaucoup mieux dans ma nouvelle vieille peau de Corbeau.

Un grand merci à vous tous, inconnu1, Castelmore, Miguel, Hananke, papipoete, ANIMAL, dream, sympa, Damy, Eclaircie, Myo, Ioledane, Francois, embellie, Quidonc, emilia, Robot, Cyrill, Cristale !

Signé : Le Corbeau, reconnaissant.


Le Corbeau

Dans les couloirs hantés de mes nuits, le Corbeau
Noir, en claquant du bec, croasse en ritournelle :
« Crois-moi ! Crois-moi, ton âme n’est pas éternelle !
Ton esprit s’éteindra comme un pâle flambeau,

Puis ta chair pourrira jusqu'au dernier lambeau
Dans l’oubli des futurs endormis sous mon aile. »
Ainsi parle sans mots l’obscure sentinelle
Immobile au fronton rêvé de mon tombeau.

À l'infini, l'écho de ses clameurs funèbres
Résonne entre les murs habités de ténèbres,
Réveillant, oublié, le lourd vol des démons.

Moi, je fuis dans le vent glacé du temps qui passe
Parmi les blocs épars où sont gravés des noms…
Et l’Oracle me suit de son œil de rapace.

Contribution du : 20/04/2021 23:52
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Re : Remerciements pour Le Corbeau : le point de vue du volatile
Visiteur 
L'avantage de fréquenter un site de poésie dans n'importe quel fuseau horaire, c'est d'avoir la primeur de bien belles compositions.

Voyez mon manque de culture ou votre optimisme démesuré dans nos (mes) capacités : je vois que Maîtte corbeau a pris soin de citer l'auteur de ce vers mais dans son texte, il n'a mis que des parenthèses, fallait être fortiche ou lettré pour deviner la mise en scène.
Vous transmettrez mes félicitations à Madame Burnat-Provins ( à Grasse, si je ne m'abuse, merci wiki)
Deux plumes à chaque aile, voici un bel équilibre. Et si le volatile se lasse de son érable, de grands frênes (pléonasme) sont à deux pas de ma ruelle.

J'ai beaucoup aimé (beaucoup +++) votre retour sur commentaires, un vrai travail d'amateur-artiste très éclairé.
Au quatrième poème proposé, je tenterai de vous lire comme vous écrivez.

Contribution du : 21/04/2021 01:14
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Re : Remerciements pour Le Corbeau : le point de vue du volatile
Visiteur 
Bonjour Gil et merci de votre retour.

C'est vrai que la rime en ritournelle, même si elle ne me plaît pas,
n'est guère remplaçable.
Ou bien s'orienter vers une refonte du vers qui finirait par le verbe :
martèle, mais la rime deviendrait suffisante au lieu de riche.

Bonne journée.

H

Contribution du : 21/04/2021 10:17
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Re : Remerciements pour Le Corbeau : le point de vue du volatile
Maître Onirien
Inscrit:
25/06/2009 19:48
De Les Alpes
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Primé concours
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Membres Oniris
Post(s): 14817
Hors Ligne
Encore bravo pour votre poème et je suis honorée que ma modeste opinion ait trouvé un écho auprès de vous.
Je trouve que vol lourd est beaucoup mieux, en effet. Plus pesant sur la forme pour parfaitement illustrer le fond, et bien plus aisé à lire et dire.


Contribution du : 21/04/2021 17:31
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