Merci à tous les lecteurs et commentateurs mais aussi, particulièrement au CE qui a accepté la publication de ce poème au thème peu original.
En fait, depuis quelques mois, j’avais de sérieux problèmes avec cette fuite du Temps, à en avoir le vertige. Alors je me suis arrêtée pour le regarder bien dans les yeux, le tourner et le retourner jusqu’à ce qu’il devienne un galet bien lisse que j’ai pu poser sur le papier et ainsi m’en libérer.
J’ai bien pris note de certaines remarques et remercie leurs auteurs car elles me permettront d’améliorer quelques vers. Ces poèmes classiques en alexandrins peuvent toujours être peaufinés, je m’en rends compte maintenant alors que pour les vers libres, plus spontanés, ce n’est pas toujours évident.
Comme j’aime bavarder je prends le temps de répondre à chacun(e) de vous en espérant ne pas vous ennuyer.

Damy : « .. relire une nième fois, réécouter comme une ritournelle » ceci me fait grand plaisir car je vois que tu as été happée par le flot du Temps l’espace d’un instant et nul dommage ne s’est ensuivi n’est-ce pas ?
Pour les deux vers que tu n’as pas su imaginer, ils sont venus de l’enfance, de l’insouciance et de l’inconscience de la puissance de cette énergie à ces moments de notre vie.

J’apprécie tes mots Mona d’autant plus que la néophyte que je suis se régale toujours à la lecture des morceaux que tu nous offres sur le site. Si je ne les commente pas c’est parce que je suis impressionnée par ton habileté dans le domaine et qu’alors, mes mots sembleraient dérisoires ou inappropriés.

Pimpette, si cette lecture t’a procuré quelques instants heureux alors je m’en réjouis ! Car pour ma part je n’y ai rien mis d’inquiétant ou de triste. Seulement une réalité à laquelle nous faisons face et ma foi, j’essaie de la voir d’un bon côté.

Alexandre : Nostalgie dis-tu ? Et bien, curieusement, l’écriture de ces vers a fait fuir de mon esprit toute la nostalgie que le Temps persistait à y ancrer. En ce qui concerne l’écriture, les mots sont venus naturellement traduire ce qui m’habitait depuis quelques mois. Je souhaitais descendre le cours de ce fleuve, en imagination sans faire le « bras de fer » avec lui, en essayant de sympathiser avec le phénomène. Je sais que tu l’as compris.

Ah ! Miguel ! Est-ce parce que ces idées m’habitaient déjà depuis un certain temps qu’elles ont épousé la forme ? Je n’ai pas vraiment rencontré de difficultés majeures, mis à part certains ajustements pour le rythme.
Le temps se fait « charmeur » pendant l’enfance … pas la même pression qu’à l’âge adulte.
« Comme un duvet » proposes-tu : oui sans doute mais je préfère tel que je l’ai écrit, je ne saurais expliquer pour quelle raison.
« Régir » est bien ce qui convient. Nous nous donnons l’illusion d’être les maîtres du Temps mais, nager à contre-courant, c’est très fatiguant.
Et le dernier vers … impossible d’esquiver n’est-ce pas ? Autant s’y habituer.

Pieralun : désolée d’avoir fait fuir la béatitude dans laquelle tu projetais de t’installer pour cette fin de journée. Mais ne faut-il pas parfois songer sérieusement à notre condition humaine ? Sans panique et sans crainte puisque nous n’avons pas prise sur cet élément, même si nous multiplions les illusions pour nous convaincre du contraire.
« Il se fait plus pressant, parfois avec rudesse,
Provoquant désespoir et découragements. »
Ce sont ces vers qui te plaisent le moins. Oui, peut-être aurais-je pu trouver une formulation différente, j’avoue avoir fait au plus simple. Les rimes également sont arrivées sans problème.

Pourquoi ce cheminement serait-il sombre Brabant ? Pas désagréable de se laisser porter par le courant. De toute façon je n’ai pas prise sur lui. C’est la solution que j’ai trouvée pour ne pas trop paniquer.
« SAGESSE » dis-tu … là, je crois ne pas être encore tout à fait au point. Disons que l’environnement dans lequel je baigne depuis de nombreuses années m’a appris bien des choses que je trouve confortables psychologiquement.


Wancyrs : Enfants nous n’avons pas conscience du Temps, l’éternité est devant nous. C’est pour cela que j’ai choisi « errer ».
Le mot « souple » que tu proposes ne correspond pas à mon idée mais je vais chercher à remplacer le premier « légers ». C’est curieux, tu es le seul à avoir relevé cette répétition. Peut-être as-tu résisté au courant du fleuve en t’agrippant à certaines paroles ?
Le second quatrain est « le plus faible » dis-tu, je suppose donc que d’autres le sont aussi. Pieralun par contre y trouve de belles choses. Comme quoi tous les goûts sont dans la nature.
L’originalité n’est pas mon but, je n’écris pas par ambition littéraire Wancyrs, ni pour innover, uniquement pas instinct et plaisir alors, fatalement, je retombe dans les banalités humaines.

Oui Ioledane, je pense que ce poème peut être amélioré. Vos remarques vont s’ajouter à celles des précédents commentateurs et m’aideront en ce sens.
Je conserve « espoir » et c’est le mot « désespoir » que je vais modifier. Comme Miguel, vous trouvez que ce serait plus naturel de rajouter l’article « un » devant duvet. C’est vrai mais je ne sais pourquoi je préfère sans … allez savoir pourquoi ?
Dans le quatrième quatrain, je crois que l’expression « Qu’il nous faut essayer … » est responsable du manque de fluidité que vous signalez. Là aussi, je vais essayer de trouver autre chose.

Pizzicato, je crois que vous avez été emporté par ce flot …
comme Damy peut-être ? Les mots se sont effacés au profit de ce que j’ai souhaité exprimer. Cela me fait très plaisir.

Très heureuse de te revoir sur le site Flupke ! J’aime le mot « limpide » que tu utilises pour ce poème car ma démarche, en cette période, est en fait de clarifier beaucoup de choses dans tous les domaines, histoire de ne pas être entravée par des peurs ou des regrets et mon inspiration s’en ressent. J’ai « bu » ton commentaire comme du p’tit lait.

Très bonne soirée à toutes et à tous

Tout commentaire est utile à l’auteur Placebo, donc le tien aussi est bienvenu.
Le Temps est un élément insaisissable et incontournable. C’est lui qui nous porte et non l’inverse. Je sais que c’est difficile de l’accepter quand on se situe dans le second tiers de la vie avec toutes nos énergies en mouvement.
Les trois quatrains centraux traitent successivement du premier tiers d’une vie, du second et du dernier tiers. Il est certain que la perception de ces vers est différente selon la situation occupée par les lecteurs dans ce schéma.
Vers finaux des 1er et 4ème quatrain :
« Légers, insouciants, quand il se fait charmeur » ce sont les êtres qui sont légers, insouciants quand le Temps « se fait charmeur » car parfois il l’est, on l'oublie même, mais plus souvent dans le premier tiers de vie.
« Le maudissant souvent, minés de lassitude. » ce sont les êtres, arrivés dans la dernière tranche de vie, qui sont minés de lassitude et maudissent ce Temps qu’ils ne peuvent retenir. Pour ma part c’est là que je me situe, l’heure des bilans, c’est ce qui explique le besoin que j’ai éprouvé à mettre cela en mots.
Ce quelque chose de vague qui t’ennuie et te frustre c’est peut-être parce que tu n’as pas trouvé dans ces vers les « prises » habituelles pour l’appréhender. Pour saisir les « insaisissables » il faut s’abstraire de la forme qui n’est là que pour aider à la perception au-delà des mots.
Merci à toi et si tu y reviens ce sera avec plaisir et curiosité que je découvrirai tes propos.

Bonjour Kamel
Merci pour ta lecture et ton commentaire. Le choix n’a pas été difficile. Il s’est imposé de telle façon dans mes pensées qu’il était nécessaire que j’en fasse quelque chose pour m’en libérer. Comme je pense que les alexandrins offrent d’immenses possibilités d’expressions, tant extérieures à l’individu qu’intérieures, c’est vers eux que je me suis tournée.
Soumission dis-tu ? Il est vain et inutile de ne pas l’être puisque ce Temps évolue avec ses propres règles à une échelle si différente de la nôtre. Le monde moderne tend à nous donner l’illusion de notre supériorité en gommant des réalités qui pourtant sont sous nos yeux chaque jour. J’ai choisi de tourner le dos aux illusions pour trouver un espace de réflexion individuelle (affranchie d’une quelconque école de pensée) relativement confortable pour ce qui n’est après tout, qu’un voyage sur Terre.

LGDMD : Merci de vous être arrêté un temps sur ces vers.
Effectivement, le thème du Temps, on ne peut plus banal, s’est imposé et le sonnet, auquel je m’adonne parfois par pur plaisir, ne suffisait pas à exprimer tout ce que je souhaitais.
J’ai dû chercher la signification du mot « thanatophobie » que je ne connaissais pas. C’est normal d’être inquiet et il y a plusieurs façons de l’être. Pour ma part, la solution que j’ai choisie c’est de regarder en face cette échéance. Pour l’apprivoiser j’ai d’ailleurs écrit un ou deux sonnets sur le sujet et ma foi cela m‘a réconciliée mais surtout, comme vous le dîtes, je suis maintenant pleinement convaincue de l’importance de savourer l’instant présent et de ne surtout pas me faire peur à l'avance.
« je trouve ici un poème qui pourrait régir ma vie », vos paroles me ramènent à ces mots: « Stances à la Vie » utilisés par un ami onirien poète : Alexandre, après lecture de ces vers que je lui avais soumis.
Au passage je le remercie ainsi qu’Oniris car, c’est au travers d’un forum (Conversations byzantines en alexandrins) ouvert à l’époque, que j’ai osé m’essayer à ce genre d’écriture classique.

Merci à toi Marité pour ce retour complet et appréciable :)
Il est vrai que j'aime les prises sur la forme en poésie, j'essaierai de relire le texte dans une autre optique.
Merci également pour les indications sur les ellipses portant sur "les êtres".

Sur la structure (progression dans les 3 quatrains), je l'avais perçue mais c'est vrai que je n'avais pas pensé que certains pouvaient se reconnaître plus ou moins dans certains ; universalité du texte ne veut pas dire uniformité des perceptions.

placebo

Bonjour Roots et merci de ton passage sur ce poème dont le thème est certes, peu original. C' est parce que l'écoulement de ce Temps me donnait le vertige et me perturbait que je m'en suis libérée par l'écriture de ces vers.
Je vais me pencher sur ce problème d'allitération et d'assonances. N'étant pas du tout "littéraire" de formation ni peut-être même dans l'âme, j'avoue que ces deux mots ne me disent pas grand chose mais attisent ma curiosité.
Par contre, pour ta remarque sur la sonorité de la rime à l'hémistiche dans le quatrième quatrain, je ne vois pas de laquelle il s'agit.
Ton appréciation est sans doute justifiée pour toi et je peux comprendre que nos sensibilités diffèrent. C'est d'ailleurs cette diversité de ressentis qui me plaît particulièrement chez Oniris. Bonne journée à toi.

Au contraire Marite, j'aime tes commentaires et leur absence me chagrine, alors à l'avenir n'hésite surtout pas. Mon "habileté" supposée est due à beaucoup de travail et de remaniements et, tu sais, on me refuse souvent mes poèmes sur Oniris, sans que ne m'en offusque d'ailleurs (nul n'est parfait) et je fais mon profit des commentaires négatifs qui me sont adressés. C'est le pourquoi de notre présence ici, on doit accepter les remarques même subjectives qui nous sont faites, la sensibilité de chacun étant différente.
Puisque tu es depuis peu entrée dans le "classique" je constate que tu as fait de très gros progrès depuis nos "bouts rimés", tu arrives maintenant à maîtriser ce qui te semblait alors si difficile. Tu verras, on s'améliore au fil du temps, il suffit de travailler encore et encore. J'avoue que je suis sur un sonnet depuis 20 ans et je ne sais pas si je le soumettreai un jour ici, car je le trouve encore bien imparfait.

Donc il ne faut pas se décourager, laisser reposer, puis relire à voix haute si possible, corriger encore : fatigant me diras-tu ? Oui, mais tellement passionnant.
Mes amitiés. Mona

Hello Marite ! Que dire de plus que Mona, la référence en classique... Je me souviens effectivement des bouts rimés qui te prenaient la tête et je mesure le chemin parcouru par ta blanche main. Quant à tes commentaires, toujours empreints de courtoisie, j'applaudis à leur grande sincérité...
Surtout ne change rien ! Ton vieux pote, Alex

Merci à tous les deux, Mona et Alexandre ! C'est bien grâce à ces bouts rimés que j'ai osé me lancer dans ce genre de poésie. Vos conseils sont toujours pertinents et j'aime aussi ce genre d'expression bien rythmée et cadencée. Reste seulement que je ne sais pas encore improviser sur un sujet, il faut qu'un thème me vienne et me "tourmente" avant que je ne prenne la plume ...
Très bonne soirée à vous deux )