Un grand merci au CE, aux lecteurs et aux commentateurs et plus particulièrement à celle et ceux qui ont permis la publication de mon poème.

La première partie du texte est narrative, descriptive, et la seconde, analytique. La première a été préférée à la deuxième.

Ce poème met en exergue le choc de deux époques : celle de la nostalgie du temps d'avant où l'on gravait les coeurs sur l'écorce des arbres et le temps présent, celui de l'artifice qui est censé rapprocher les êtres et pourtant les éloigne.
Les deux supports d'informations ou plutôt d'épanchements, l'arbre et l'ordinateur, s'opposent en cela que l'un représente la nature, ce qui est animé et l'autre, l'artifice, ce qui est inanimé.

L'arbre symbolise ce qui vit. Le narrateur l'humanise jusqu'à en faire le consolateur des cœurs brisés. L'aulne s'émeut même. Il a de l'empathie, il représente l'affectivité.
L'ordinateur est le psy, froid. Il analyse.

L'accent est mis sur la distance, l'absence, la frustration des amoureux et un temps révolu où les rendez-vous permettaient la proximité des corps et des cœurs.

Le tactile, ironiquement, passe par les touches de l'ordinateur. Quelle frustration !

C'est un point de vue, c'est celui du narrateur. On pourrait réfuter ses arguments, bien sûr. Il y a tant de choses à dire sur ce sujet. Mais je me suis limitée à traiter deux supports d'information complètement opposés. L'un par destination (l'arbre), l'autre parce que c'est sa fonction, (l'ordinateur, le téléphone-ordonnateur).

Merci à vous qui avez été touchés de différentes manières par ce poème.
J'ai essayé d'être au plus près de la catégorie classique. Mais je reste prudemment à la périphérie "du cercle des poètes élus"...

Si madame de Sévigné avait vécu à notre époque, nous n'aurions jamais pu lire ses fameuses lettres à sa fille, ni celles d'Emile Zola à Jeanne, ni Sido à Colette, ni Flaubert à sa maîtresse, ni Juliette Drouet à Victor Hugo et bien d'autres...

Merci beaucoup à toutes et à tous : Robot, Lebarde, Miguel, Elena, Papipoete, Geigei, Cyrill, Provencao, Cristale, Mindye, Louis.
J'ai lu et relu vos commentaires avec attention. Chacun de vous a apporté sa pierre très personnelle à l'édifice de la poésie : humour, justesse du propos, sensibilité, enthousiasme, philosophie mais aussi réserve.

Annick, vous l'avez bien dit. On passe d'un geste partagé avec la nature, même si on blesse un arbre, à la dématérialisation.
Est-ce grave ?
Les sentiments appartiennent-ils au monde matériel ?
On doit évoluer.
J'ai assez vécu pour connaître plusieurs outils et supports affectés aux correspondances.

- la plume d'oie ;
- le stylo ;
- le télégramme ;
- le téléphone ;
- les mails.

L'amour change-t-il de nature en fonction du support, ou pas ?
Je choisis de répondre "plutôt oui". Cela dit, ceux qui sont nés avec les échanges gratuits en visio ne comprendront même pas ma question.

Merci pour votre retour

@Geigei

Merci pour votre retour sur mon retour, vos questionnements et vos réponses.

Je vous cite : L'amour change-t-il de nature en fonction du support, ou pas ?

Voilà une question intéressante.
Peut-être. En tout cas, les modes de rencontres sont différents...Vaste sujet !

Au plaisir de vous lire.

Merci pour le retour, Annick.
On n'écrit pas plus long, voire moins long, sur l'écorce que sur l'écran.
Sur l'arbre, un cœur et deux prénoms, bien souvent, qui semblent avoir été écrits à deux.
Ou un cœur brisé anonyme.
Je n'en ai jamais vu d'ailleurs, ou j'ai oublié. Des tags sur les murs, des bureau gravés à l'école, oui. Ils me paraissent davantage comparables.
Sur l'ordi, il y a des amours vouées à rester complètement à distance. Y avait-il quelque chose de comparable avant le numérique ?
Votre locuteur est nostalgique de ces temps anciens, mais cette nostalgie me semble surtout liée à la jeunesse perdue. Le fameux "c'était mieux avant". Dès que l'on s'éloigne de ces temps révolus, les images prennent des teintes sépia, des contours flous qui ne permettent plus un regard objectif.
L'homme est réfractaire au changement, peu accueillent avec plaisir ce qui fait rupture avec les coutumes qui les ont vu grandir. Je suis moi-même désolé de ne plus avoir de correspondance papier. Pourtant, je ne condamne pas le numérique qui, ici par exemple, permet l'échange instantané.
Juste mes réflexions de ce matin, un échange qui aurait pu être écrit à la plume, sur un temps plus long

@Cyrill

Merci pour vos différentes réflexions qui sont autant d'ouvertures vers des sujets annexes. On pourrait en faire tout un poème !
Oui, on peut avoir la nostalgie du temps d'avant, tout en appréciant les nouveautés technologiques. Le monde n'est pas manichéen.
D'ailleurs le locuteur n'a pas une vision réellement manichéenne du monde. Il dit que l'arbre et l'ordinateur ont des fonctions différentes. L'un console, l'autre analyse. Ils se complètent.