Pas de fausse modestie, je m’attendais bien à ce que mon texte plaise aux poètes classiques. Mais à ce point… quand même pas !
Tout d’abord merci à vous tous, mes commentateurs, pour vos impressions souvent élogieuses qui me comblent et me rassurent à la fois et pour vos remarques toujours pertinentes auxquelles je vais tenter de répondre…
Merci au CE de l’avoir sélectionné, merci à Marimay de m’avoir permis de corriger avant parution un fâcheux hiatus au vers 6 et merci à tous mes lecteurs.

La description du site et du crépuscule qui occupe les trois premiers quatrains a plu à tout le monde : Lebarde a apprécié la description de « la fin du jour sur un paysage sublime », Hananke parle des « descriptions poétiques de tout l'entourage, du crépuscule et de la nuit qui embrume le jour » et sympa de « bien belles images poétiques » ; socque décide : « le nuage en châle délaissé après la fête du jour, le reflet d'acier de la Lune, le bestiaire des constellations, le mystère du minéral, ça me parle » ! Merci à vous quatre et à tous les autres que je n’ai pas cités d’avoir aimé ces alexandrins très classiques.
Mais – car il y a toujours un mais – mon ingénuité a laissé passer une double diérèse dans le vers 9 : si la première (constellation) est manifeste, la deuxième (bestiaire) est à mon avis assez discrète (un peu comme prière) et ne m’avait pas interpellé… J’y prendrai garde à l’avenir : merci Myo, Cyrill et Damy  de me l’avoir signalé. Myo n’a pas trop apprécié non plus la « masse formidable » du glacier, terme « pas très joli » à son goût : d’accord, je vais essayer de trouver quelque chose de plus élégant.

Dans les deux strophes suivantes (4 et 5) qui décrivent le passage du jour à la nuit, certains points ont été diversement perçus. Ligs apprécie la rupture de rythme avec les alexandrins classiques : « habilement assouplis par les enjambements, rejets, et même un contre-rejet à la strophe 5… ainsi que l'anaphore de la strophe 4, lorsque le silence s'installe brutalement » (merci Ligs !). Cyrill note que « les rejets donnent une impression de vertige, de suspens » ; c'est vrai, mais je ne suis pas sûr de l'avoir fait exprès !^^
A l’inverse papipoete n’aime pas les enjambements, poldutor est « un peu gêné » par le contre-rejet et Damy trouve « déstabilisant » dans le vers 14 l’arrêt à la 4° syllabe sur un e non élidé : que dire ? Oui, c’est déstabilisant ...et c’est intentionnel de ma part, j’ai voulu marquer l’instant où le silence tombe, et tant pis pour le pur classicisme !
Socque note « l'exception intéressante du cinquième quatrain » : « juste avant le basculement vertigineux, c'est comme un malaise qui s'installe, une mise en suspens... Bien vu, à mon avis ». Je vous retourne le compliment : merci pour votre perspicacité. (Quant aux rimes banales « mystère/Terre, yeux/cieux et surtout sombre/ombre », je me suis déjà expliqué là-dessus : je privilégie les rimes riches et banales à celles qui sont rares et pauvres ; vous allez me dire : « Cherchez-en qui soient riches et rares ! ». OK, ça n’est pas toujours facile, mais je vais y penser…^^).

L’avant dernière strophe a fait couler de l’encre – ou plutôt a fait trotter les souris –, d’abord la mienne car j’ai dû écrire plus de quarante versions de ce « basculement illusoire » dont Ligs et papipoete, entre autres, ont apprécié l’image (merci à vous). En revanche poldutor a « eu plus de mal avec la sixième [strophe dont il] ne comprend pas bien le sens... » et Damy « trouve que l’avant-dernière strophe manque de limpidité ». Je peux les comprendre, j’ai eu moi-même beaucoup de mal à faire passer en quatre vers cette impression que certains ont peut-être ressentie quand on plonge suffisamment longtemps son regard dans le ciel étoilé : il se produit tout à coup ce changement brusque de point de vue où le ciel se mue en un espace profond, infini, qu’on contemple d’en-haut, attachés que nous sommes à notre infime grain de Terre par la pesanteur... Mais, manifestement, je ne suis pas totalement parvenu à rendre cette impression.

Enfin le dernier quatrain a été plébiscité par tous : merci.

Vous avez souvent, pour décrire votre impression générale, usé de termes qui m’ont fait grand plaisir : « belles images et associations » (socque), « On se sent pris par l'instant » (Hananke), « texte contemplatif » (Ligs), « une vraie mystique de la création » (Miguel), « se laisser porter [...] puis l'imaginaire, et le rêve font le reste » (sympa), « J'avais aime passionnément le précédent. Celui-ci est […] tout aussi réussi » (inconnu1), « Une poétique délicate, intelligente » (Provencao), « Une approche presque métaphysique » (Myo), « éblouissement devant tant de splendeurs de la nature, et si bien décrites » (Cyrill), « une rigueur de la forme et une envolée », (hersen), « sensation de vulnérabilité et de dépassement » (emilia), « les somptueuses images et l’émotion mystique » (Damy).
J’ai gardé pour la fin Lebarde qui se dit subjugué, enchanté et admiratif (tout ça, malgré son humeur parfois « chafouine » et papipoete qui voudrait lire mon poème les yeux fermés (pas facile!) et se sent « comme devant une hotte de Noël » ! Pendant que je rédigeais ces remerciements, ANIMAL vient de poster un commentaire élogieux, comparant mon poème à "un tableau presque surnaturel de beauté" ! Merci.

Merci à tous et encore merci.

Merci du retour sur commentaire, Gil, c'est toujours agréable.

Citation :

Justement, il me semble qu'il peut y avoir du sens dans ce qu'on fait pas exprès !
Ça m'arrive, en me relisant, de remarquer un sens imprévu dans ce que j'ai écrit pour une autre raison.
Et puis je suis assez familier des rejets et enjambements, qui cassent un rythme parfois un peu monotone.

Bon dimanche, Cyrill

Bonjour GiL et merci pour ce retour détaillé !

Au plaisir de vous relire.

Ligs

Bonjour ericboxfrog,
D’abord merci d’avoir aimé « beaucoup » mon texte.

Vous vous demandez si le début de la troisième strophe : (Les constellations, rassurant bestiaire) est encore un alexandrin... Eh bien oui, c’en est un, mais comme l’ont fait remarquer quelques commentateurs, il contient deux diérèses : « constellati-ons » et « besti-aire », ce qui est un peu lourd à digérer pour un seul alexandrain et donne une impression de rupture dans le rythme au lecteur qui ne s’applique pas à prononcer toutes les syllabes.
Bref, je ne l’ai pas fait exprès et les trois vers suivants se scandent dans la continuité du début (6/6). C’est le vers 13 qui casse le rythme (Tout à coup…).
GiL

Merci de m'avoir répondu GIL. Je suis nouveau à Oniris et je m'essaie aux commentaires, en espérant, je l'avoue, qu'un de mes textes soit admis. Disons que je joue le jeu, en respectant la charte. J'aime assez la versification et je n'avais pas noté la diérèse dans le vers de votre poème ou alors je m'étais trop précipité en comptant.
Cordialement.

cher apprenti
Commentez ! ne faites pas comme moi lorsque je fus au même " grade " que vous...qui jamais ne laissais un mot sous les parutions !
Vous verrez, ce n'est pas difficile ; le fond de votre pensée ; votre avis sur la construction ; ce que cela produit au fond de votre coeur ; et bien sûr pas de flatterie mal à propos, ni désobligeance non plus envers l'auteur !
Commentez, commentez...
papipoète