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Remerciements pour Un instant suspendu
Expert Onirien
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16/01/2019 11:42
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Une poésie qui exprime un état que chacun peut éprouver quand il quitte l’agitation pour aller se promener dans la nature, seul ou avec son chien. Tout s’efface, l’esprit quitte les tracas de la vie pour se confondre avec les éléments : l’arbre, le vent, la terre. Pour ma part, il n’y a que cette rencontre qui m’apporte une forme de sérénité.
Merci à tous d’avoir accompagné mes pas, particulièrement à Cristale qui a eu la gentillesse de me m’apporter des conseils en première lecture.

Il n’y a pas besoin d’être devin Gemini, ni de s’appuyer sur l’histoire pour mesurer que le monde est engagé sur le déclin. D’abord le déclin des écosystèmes, lié au dérèglement du climat et actions destructrices de l’homme ; le déclin géopolitique où ce n’est plus la paix et le dialogue qui priment mais des rapports de force ; enfin le déclin humaniste qui rejette violemment l’autre et sa différence. La montée des extrêmes en Europe et ailleurs est la manifestation de ces replis identitaires. Dans ces conditions, comment rester optimiste et ne pas voir un effondrement généralisé ?

Ce ne sont pas « les bois qui clament une peine profonde » Fanny, mais moi face aux désastres du monde actuel. Ma promenade dans la forêt est d’abord un moyen d’apaiser ce chagrin, d’oublier, le temps d’un instant, entre le bruissement des feuilles et la beauté d’un tapis de jacynthes.

Je suis heureux que ce poème vous ait charmé Provencao, il n’avait d’autre prétention que de prendre le lecteur par la main pour l’emmener en balade. Il faut parfois s’extraire du brouhaha pour retrouver son équilibre personnel.

Les mots de Victor Hugo sont appropriés Cristale, ils me sont aussi venus en tête quand j’ai rédigé le poème. Je ne l’ai pas copié – quel intérêt – mais me suis dis à la fin que ça y ressemblait. Même tonalité. Comme tu le soulignes fort à propos, c’est la particularité des poètes d’être de grands contemplatifs, puis de coucher ensuite leurs sentiments sur du papier ou un écran d’ordinateur. Je te remercie encore chaleureusement de tes conseils avisés.

En effet Annick, « chacun peut se retrouver d'une manière ou d'une autre » dans cette poésie, car il n’y a rien de plus simple que de partir en promenade pour respirer, s’éloigner un peu du vacarme de la civilisation. Un acte anodin mais régénérateur, qui nous ramène aux sources du vivant, de l’essentiel.

Ben alors Lebarde, un petit coup de déprime ? Je vous ai connu plus enjoué, après c’est sûr que pas grand-chose ne prédispose à la joie ou l’optimisme de nos jours. Mon poème n’est pas si sombre, il déplore la folie de l’humain mais en même temps se ressource dans les bras de la nature. Grâce à Dieu, tout n’est pas encore complètement saccagé.

J’ai toujours eu un style simple Polza, d’abord parce que j’ai du mal à partir dans l’abstrait, ensuite parce que j’aime aller à l’essence des choses sans circonvolutions inutiles. Je crois que trop de mots, de vocabulaire sophistiqué, déconnectent du réel car s’adressant plus au cerveau qu’au sensible.

La prosodie et moi ça fait deux Miguel, je suis en priorité un nouvelliste. C’est bien pour ça que j’ai sollicité l’attention de Cristale pour qu’elle vérifie au moins l’exactitude du nombre de syllabes. Je voulais précisément des vers en dix pieds. Une fois ce cadre minimal posé, je pouvais exprimer ma pensée, le bonheur simple d’une sortie en forêt et dans lequel vous vous êtes reconnu.

Je comprends vos remarques Corto, à vrai dire je voulais mettre en opposition le silence des futaies avec le tapage de la civilisation. Il y a l’osmose avec la nature mais aussi une fuite devant l’insupportable. Une antinomie qui invite au retranchement, là où l’esprit n’a pas sa place, s’évapore, pour faire place au calme.

Je crois que mon texte rejoint un peu votre registre poétique Papipoete, vous qui aimez les choses simples de la vie si je ne m’abuse. Pas d’envolées grandiloquentes ou de vers fumeux, juste de petites touches pour décrire la beauté du vivant, du moins celle qui subsiste encore.

Je ne sais pas si vous faites de la montagne Eki, mais il y a encore plus grand « recueillement » qu’une promenade en forêt. Les arbres ont le don d’apporter calme et méditation, les sommets contre lesquels ont a lutté durant des heures un état d’extase d’une puissance inégalable. Dans les deux cas l’esprit n’est plus accaparé par le verbe, s’en détache pour se déployer dans l’immensité des éléments. Alors la pensée s’atténue, remplacée par la respiration, un cœur qui bat, en vérité la matière revenue en son sein.

Merci Geigei pour votre remarque pertinente. Je reconnais avoir buté sur « Habile lecteur », étonnant de la part d’un chien, mais sur le moment, coincé aussi par les rimes, je n’ai rien trouvé de mieux.La poésie est souvent un affreux casse-tête !

Commentaire court mais positif Famineur, c’est l’essentiel, savoir que vous avez apprécié. Merci à vous.

Contribution du : 02/01 09:40:17
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Re : Remerciements pour Un instant suspendu
Maître Onirien
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De Là-bas
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Merci pour ce retour Malitorne.
Ce fut un plaisir de te suivre dans ta promenade poétique un peu mélancolique où la présence du chien ajoute une note guillerette tout à fait charmante.
Au plaisir de te lire.

Contribution du : 02/01 21:06:04
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Re : Remerciements pour Un instant suspendu
Chevalier d'Oniris
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08/04/2022 10:50
De Tannhäuser Gate
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Bonjour Malitorne,

Merci pour ce retour sur commentaires.

Le style simple vous va à ravir, j’ai vraiment apprécié.

Contribution du : 05/01 15:02:46
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« Celui qui vient au monde pour ne rien troubler ne mérite ni égards ni patience. » René Char
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Re : Remerciements pour Un instant suspendu
Maître Onirien
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Bonjour Malitorne,

J’ai l’honneur de n’être pas d’accord avec ce déclin qui m’avait semblé d’abord innocent, mais que vous revendiquez avec autant d’ardeur que je m’étais employé à l’attaquer.

Drôle de mot que ce déclin qui évoque par sa sémantique une pente qui pousse à la fatalité.
Le déclin, pour ce que j’en pense, est une idée aussi vieille que le monde. Il est tellement facile de se positionner en juge de l'effondrement de son temps ! Mais c’est humain. Dans le genre : c’était mieux avant ! qui n’a pas un jour gémi ? Étonnant cependant que, depuis tant de siècles, additionner tout ce qui s’écroule n’ait pas abouti au chaos ultime. L’apocalypse !

On nous fait découvrir lors des formations à l’encadrement des jeunes, un texte de Platon qui, par la bouche de Socrate, critique la jeunesse de son époque, (je mets les parenthèses pour les droits d’auteur) :

« le père s'habitue à devoir traiter son fils d'égal à égal et à craindre ses enfants, le fils s'égale à son père, n'a plus honte de rien et ne craint plus ses parents, parce qu'il veut être libre ; le métèque s'égale au citoyen et le citoyen au métèque, et la même chose pour l'étranger.
C'est bien ce qui se passe, dit-il.
À tout cela, dis-je, s'ajoutent encore ces petits inconvénients : le professeur, dans un tel cas, craint ses élèves et les flatte, les élèves n'ont cure de leurs professeurs, pas plus que de tous ceux qui s'occupent d'eux ; et, pour tout dire, les jeunes imitent les anciens et s'opposent violemment à eux en paroles et en actes, tandis que les anciens, s'abaissant au niveau des jeunes, se gavent de bouffonneries et de plaisanteries, imitant les jeunes pour ne pas paraître désagréables et despotiques.
C'est tout à fait ça ! dit-il ».

C’est le genre de description dont on se demande quand elle a bien pu sembler anachronique. On pourrait la citer comme représentative du déclin de la jeunesse actuelle, et pourtant elle date de plus de 2500 ans.

Alors, le déclin, je veux bien croire en tant que point de vue particulier. Une personne, un lieu, un moment. Ça soulage. Mais comme réalité/vérité, parce que je le dis, que ça me semble réel et que ça me semble vrai, non, pas vraiment.

S’abandonner à l’idée du déclin, c’est, comme vous dites bien, rejeter l’optimisme (bien qu’en lisant le commentaire que vous faites à Lebarde, j’ai du mal à vous situer) et donc renier l’idée de progrès, faire une croix sur une descendance que l’on aurait créée et éduquée pour faire mieux que nous, et désavouer l’évolution (bien qu’elle ne soit pas nécessairement évolutive) écrite dans nos gènes. C’est enfin, avec lâcheté, accepter le sort que l’on dénonce sans chercher à s’y opposer. Sans honneur aucun.

Il n’y a rien de fatal dans cette notion de déclin. La plupart que vous me listez ont déjà vécu et disparu au cours d’une Histoire dont ils ne sont que la résultante des circonstances. On peut les voir comme des nuages qui naissent, éclosent, bourgeonnent puis disparaissent pour réapparaître ailleurs, plus tard. Nous, ne sommes qu’au-dessous, un bref instant, et ne savons dire d’eux que ce que nous en voyons.
La vue d’aigle, c’est pas pour nous.

Je vous laisse la réponse, je ne doute pas que vous ayez des arguments à faire valoir.

Contribution du : 06/01 11:27:54
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Outre fables
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Re : Remerciements pour Un instant suspendu
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Le problème c’est que nous ne parlons pas du même déclin. Celui que vous évoquez se rattache aux valeurs morales, à ceux qui jouent les Cassandre, en soulignant que ce genre de discours il y en a eu de tout temps. L’homme aime à voir son passé comme meilleur qu’un avenir inconnu et menaçant. Parce qu’il ne se reconnaît plus dans la société d’aujourd’hui, il se plaît à croire qu’elle n’est pas à la hauteur. En fait de déclin on a davantage une perte de repères, donc on critique.
Mon poème ne parle pas de ça mais du déclin profond et irréversible qui touche les racines du vivant. Il aborde la dimension planétaire de l’effondrement généralisé du climat et des écosystèmes qui en découlent. Une réalité indiscutable, scientifiquement prouvée, qu’il serait impardonnable de considérer comme un déclin fantasmé.
J’aimerais vous suivre quand vous dites « il n’y a rien de fatal dans cette notion de déclin », hélas les maigres résultats de la COP28 n’incitent pas à l’optimisme. Qui est dupe ? Qui peut encore croire que les bonnes volontés seront plus puissantes que la recherche du profit et des intérêts ?

Contribution du : 06/01 12:32:29
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Re : Remerciements pour Un instant suspendu
Maître Onirien
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Bonjour Malitorne,

Merci pour cette réponse ; je vous cerne mieux. S’il ne s’agit que du problème de climat et d’écosystème…

Concernant le climat, il y a une réponse dans cet article qui confirme votre constat, difficilement discutable, mais (voir la fin).
https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/rechauffement-climatique-raison-inattendue-nous-empecherait-lutter-rechauffement-climatique-110519/

Je pense (toujours) qu’on ne doit pas se résigner à l’idée que le déclin est quelque chose d’irréversible. D’abord, nous pouvons lutter contre ses effets, même si, comme le colibri de Pierre Rhabi, nos efforts personnels peuvent sembler vains. On peut aussi penser qu’une solution naîtra au sein des intérêts particuliers ou financiers eux-mêmes. Il existe nombre d’exemples d’activités qui ont su rebondir après une période de déclin. Période, car, selon certains, https://www.cairn.info/revue-economique-2015-5-page-813.htm il peut être cyclique.

Apparue au milieu des années 70, la notion de crise s’est vue rapidement devenir un atout considérable, presque une arme, dans le domaine financier.
Notez que, depuis ce temps, elle existe toujours, et il nous est tous un jour arrivé d’entendre un vendeur ou un acheteur, nous dire : Ah ! mon bon Monsieur. C’est la crise ! L’idée, une fois mise en place et admise par tous, sert à tout et n’importe quoi.

De même, la notion de déclin tend à devenir une arme dans le milieu politique :
En inscrivant cette idée au fond de chacun, on fait naître une forme de désespoir que des gens, (je ne cite personne) en quête de pouvoir, tachent de nous convaincre qu’ils sauront guérir. C’est ce sentiment de mélancolie qu’on voudrait infiltrer par tous les interstices dont je veux me faire contempteur. C’est tellement réconfortant de savoir qu’il existe des responsables avec des solutions clé en main pour redorer les lustres d’antan, qu’on y cède parfois avec complaisance. Comment refuser un docteur (je ne cite personne) muni d’un médicament miracle ? Pourtant, certains déclenchent des guerres avec ce genre de promesses (je ne cite personne). Docteurs Folamour, despotes et prophètes en leur pays, pour qui la vie humaine passe après la gloire.

Vendez-leur de l'espoir vous en ferez des moutons.
Vendez-leur du désespoir vous en ferez des soldats.
Vendez-leur les deux vous aurez un troupeau de loups.

Je ne pousse pas plus loin, je crois que nous sommes d’accord, il fallait juste que ça sorte.

Merci pour avoir permis ce débat en place publique. Les idées doivent circuler.

Contribution du : 07/01 05:48:31
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