Eh bien avec des pointures de ce genre je me sens bien seul et minoritaire avec mon aube.
Je ne suis pas très fort en citations, mais je m'en vais rechercher des poètes qui l'ont encensée.

Pour apporter de l'eau au moulin des crépusculistes convaincus, il y a eu fin août ce qu'on appelle la "super lune bleue". Comme son nom ne l'indique pas, elle n'est pas bleue du tout, plutôt rouge et énorme parce que au plus proche de la terre. J'ai eu la chance qu'elle jaillisse au détour d'un virage en rentrant chez moi de nuit, c'était superbe !

Je dois être resté enfant, j'ai peur de la nuit, et des possibilités d'insomnie qu'elle contient.

Oh! qu'elle me plaît cette discussion, ce partage des ressentis entre les matinaux et les crépusculaires!
Si ça peut t'aider à te sentir moins seul Cyrill, moi c'est le petit matin que j'aime et qui m'inspire et j'ai toujours dans mon coeur et dans mon esprit les images de ce merveillleux poème en prose :
"J'ai embrassé l'aube d'été; rien ne bougeait encore au front des palais..."

Elles sont à moi seule ces heurs bénies du silence et de la solitude, quand le monde dort encore; j'ai l'impression que plus rien n'existe de la trivialité des obligations et soucis matériels, rien que mes pensées angoissées ou sereines, c'est selon; en tout cas, rien d'autre que mon paysage intérieur et tout ce qui nourrit ma poésie.

Quelle que puisse être la beauté du jour qui s'efface dans le feu d'un soleil couchant, ce ne sera jamais ce qui m'émeut le plus,même si je comprends la puissance d'inspiration qu'elle possède.

Mais l'aube, ah, l'aube ! Qui décolore la nuit mais pas trop, juste ce qu'il faut pour nourrir mon imaginaire et embellir mes images...


Merci à toi Catlena d'avoir lancé ce fil!

Bonjour,
J'ose venir m'immiscer dans ce fil car on y parle d'aube. Pour ma part, c'est le côté visuel de l'aube que j'apprécie, les couleurs (rose/ bleu) et le fait qu'elle soit fugace, on a peu de temps pour la contempler, comme un cadeau qu'on vous retire mais dont vous avez goûté la beauté. Cet esthétisme je le retrouve dans l'art de Michel Ocelot qui travaille en ombres chinoises sur le bleu de l'aube.

Ah, voilà !
Je cherchais des poète(se)s pour redonner ses lettres de noblesse à l'aube, vous arrivez à point, Myndie et Eskisse, avec vos arguments confondants.
Vos horaires de connexion laissent peu de doute, d'ailleurs.

Inquiets pour le sort de l'humanité, aujourd'hui, dis-tu, Cyrill ?
Pourtant, hier aussi nos aïeux vivaient suspendus à un fil avec la mort au bout.
D'où le bal et mon occis-mort, Amitizix (et puis quoi de plus mou qu'un pendu, non ?).


Ils avaient pourtant, nos Anciens, chevillée au corps, la joie de vivre que nous perdons à grands pas aujourd'hui. Je dirais, à cause de la surinformation et cette impression de malheur imminent avec les catastrophes grandioses que l'on nous balance à la figure à longueur de journée, au cas où l'on aurait un peu trop oublié notre extrême fragilité, perchés en équilibre précaire sur notre coquille d’œuf rikiki perdu dans l'immensité de l'univers...

Je me demande si l'on réalise à quel point nous sommes en train d'engendrer des générations entières d'angoissés à mort puissance mille, qui généreront à leur tour de plus en plus de violence, car personne n'aura plus rien à perdre puisqu'ils auront déjà perdu leurs rêves et qui plus est, la liberté de rêver. Mais cela est un autre débat...

Cette faculté de rêver dont on peut encore parler aujourd'hui grâce à la beauté du monde, qu'elle soit de l'aube ou du crépuscule.

Bien sûr, les plus grands les ont tour à tour maintes fois sublimés, exaltant ainsi nos propres chimères. Pourtant, ce que je préfère par-dessus tout, c'est vous lire ici, et partout où l'on peut encore rencontrer la Poésie à l'état pur : celle de nos frères identiques comme deux gouttes de sang, ramant ensemble dans la même galère.

En tous les cas, je suis contente de constater que Myndie et Eskisse sont venues à ta rescousse, Cyrill.
J'espère que tu te sens moins seul ?

Oui, le rose et bleu de l'aube, c'est un spectacle magnifique, Eskisse. J'ai souvent essayé de fixer sur la pellicule l'instant d'extrême douceur qui s'en dégage, mais c'est mission quasiment impossible pour moi. La douceur me fait fondre, le feu du soir m'emporte haut...

Une douceur propice à l'écriture, c'est vrai, Myndie. Du temps où j'écrivais encore un peu, c'était aussi comme toi, au petit matin-bonheur. Merci à toi aussi d'être entrée dans la danse.

Nous te devons l'inspiration qui suit, Cyrill . Un peu galvaudée à ma façon. Oups !.
Elle reste à compléter par qui le voudra...

C'matin à la fraîche
nous irons pimbêche
cueillir de la mâche et des pêches
nous rouler nus dans l'herbe sèche
et retrousser ta robe pour le prêche ...


à tous

C'matin à la fraîche
nous irons pimbêche
cueillir de la mâche et des pêches
nous rouler nus dans l'herbe sèche
et retrousser ta robe pour le prêche ...
Cette senteur qui nous allèche
Et qui nous fait la bouche sèche,
N'est-ce donc point de l'escabèche?
Il ne faut pas vendre la mèche,
Qu'ils se contentent de ventrèche!


eh bé, nous voilà loin de la fraiche!

Ma petite participation à ce fil bien sympathique


C'matin à la fraîche
nous irons pimbêche
cueillir de la mâche et des pêches
nous rouler nus dans l'herbe sèche
et retrousser ta robe pour le prêche ...
Cette senteur qui nous allèche
Et qui nous fait la bouche sèche,
N'est-ce donc point de l'escabèche?
Il ne faut pas vendre la mèche,
Qu'ils se contentent de ventrèche!
Dès l’aurore dans ma calèche
Les babines je me pourlèche ;
Le curé me dit que je pèche
Car la nuit la lune je lèche.


À toustes

Citation :


“Les aubes sont navrantes. Toute lune est atroce et tout soleil amer.”

Arthur Rimbaud

Citation :

Rooooooo!
En même temps, pourquoi vas-tu raconter ça au curé?

C'matin à la fraîche
nous irons pimbêche
cueillir de la mâche et des pêches
nous rouler nus dans l'herbe sèche
et retrousser ta robe pour le prêche ...
Cette senteur qui nous allèche
Et qui nous fait la bouche sèche,
N'est-ce donc point de l'escabèche?
Il ne faut pas vendre la mèche,
Qu'ils se contentent de ventrèche!
Dès l’aurore dans ma calèche
Les babines je me pourlèche ;
Le curé me dit que je pèche
Car la nuit la lune je lèche.
Mais le curé qui se dessèche
A dans les yeux une flammèche
En t'imaginant dans sa crèche,
Lui qui te croyait si revêche.