Bonjour,

À un auteur à qui l’on reprochait un jour un hiatus sur « il y a » j’ai lu l’excuse qu’en la circonstance le « y » de l’expression était une semi-voyelle et que par conséquent il ne pouvait y avoir de hiatus.
Après quelques recherches passionnantes sur les semi-voyelles ou semi-consonnes, je me suis aperçu que le sujet ramenait de plus à un problème de diérèse (en fait de synérèse). En clair, selon ce que j’ai compris, le son « i » se prononce assez vite de façon à s’intégrer au son « a » et l’expression « il y a » ne ferait que deux pieds et ne ferait donc pas hiatus.
Y aurait-il quelqu’un de bien renseigné sur le sujet pour infirmer ou confirmer cela ?

le "Y" de il y a est une sonnante, c'est à dire une consonne qui peut être utilisé comme une voyelle. En l'occurrence, ce "yod" (c'est le nom de ce phonème) est d'abord et avant tout une consonne. Donc il n'y a pas hiatus, ni même diérèse ou synérèse.

Je te remercie pour l'éclairage. Et j'apprécie secrètement ce "yod" qui va embellir l'arsenal de mon jargon poétique pour briller en salons (avec le chva).
Plus sérieusement, lorsque tu dis sans diérèse ou synérèse, tu veux dire que cette expression compte trois pieds ?

Il existe un sonnet classique d'époque avec l'expression "Il y a" ?

C'est un peu théorique, et par exemple le T du mot "et" est bien une consonne et forme pourtant un hiatus s'il est suivi d'une voyelle. Il me semblait que c'était cité comme un cas d'école, de ne pas faire apparaître l'expression "il y a " dans un poème classique, mais je ne sais plus où j'ai lu ça, je peux me tromper...

Je pense que Pich parlait de diérèse pour la prononciation en trois syllabes "il-y-a" et de synérèse pour la prononciation en deux syllabes "Il-ya", c'est peut-être un amalgame vu que c'est un vocabulaire qui concerne les voyelles à l'intérieur d'un mot. C'est peut-être pour cela que Tibullicarmina ne les reconnait pas, mais la question reste posée, s'il est bien possible d'utiliser "Il y a" dans un poème classique, ça ferait deux ou bien trois syllabes ?

Je comprends mieux la question. Pardon.

Et je pense que cela ferait trois syllabes. Dans le langage courant, "y" se décompose en réalité en deux phonèmes : un point d'appui vocalique très léger "i" suivi du yod consonantique. On prononce plus facilement "il i ya".
Mais la solution "il ya" sans point d'appui vocalique existe aussi. Donc il est difficile de trancher. A mon avis, cela rentre dans le domaine du choix, d'autant plus que les Classiques n'ont jamais proposé de théorie, puisque "il y a" était prohibé en poésie, et n'a été habilité, je crois, que par Guillaume Appolinaire, dans un poème non régulier.