Euh... je ne pensais pas que mon défaut de compréhension des règles serait interprété comme agressif... ou comme un reproche, en tout cas pas comme un defi de quoi que ce soit à qui que ce soit.

Je dois être trop à l'ouest pour le moment, je vais dormir là dessus, je relirai votre réponse demain, Perle.

@Lariviere : Je n’ai pas toujours les bons mots pour remercier comme il le faudrait, mais une fois de plus, ta sensibilité, ta vision toujours juste et pondérée des choses (ce qui me manque encore, mais j’apprends), l’empathie en filigrane que tu exprimes, et le fait, surtout, que tu comprennes parfaitement ce que j’essaye de faire avec ce journal, me feraient presque une vitre embuée sur les yeux. Venant d’un auteur que j’admire, je crois que je pourrais me coucher rassérénée, ce soir.

Anna

@Flableur : J’avais déjà entendu ce morceau de rap, oui. C’est nettement plus « politisé » que la chanson de Charles Trenet, autre temps me direz-vous… Il est évident que je ne verserai pas dans le gore et le voyeurisme concernant la Solution Finale, d’autres l’ont déjà fait, des historiens sérieux comme des auteurs à sensation, chacun y trouve ce qu’il veut ou cherche. Je ne relate la barbarie qu’à travers les souvenirs et les pensées de Shoshanna Markowicz, le choix d’écrire à « je » est faussement délibéré, je me sens plus à l’aise dans ce mode narratif, mais il m’est aussi imposé par le choix d’un journal. Je ne reviens pas sur la capacité à émouvoir/s’émouvoir, vous l’avez fait mieux que moi. Le choix d’une enfant métisse est aussi voulu pour la symbolique ni noir-ni blanc. Vous évoquez la palette de couleurs, c’est fort juste cette analogie avec la peinture, à la différence que l’écrivain est obligé d’inventer ses propres teintes, mais dans l’absolu, c’est la même obsession artistique qui nous anime, écrivains, peintres, musiciens, etc, nous ne faisons jamais que relâcher ce qui remue à l’intérieur pour le rendre à l’extérieur, raconter des histoires, la nôtre à travers l’imaginaire ou la fiction réaliste pour ma part, pour les livres aux yeux et aux oreilles de ceux qui nous regardent, nous écoutent ou nous lisent. Pour la « haine » ou les « ressentiments » de Shoshanna Markowicz, ce n’est pas un parangon de vertus, elle n’est jamais que le témoin et la victime non consentante de l’atrocité, et c’est un de mes plus grands défis personnels relatifs à son histoire, ne pas verser dans ce fameux pathos chers aux commentateurs et rester sur ce fil fragile où je veux la faire évoluer. À ce niveau, vous en apprendrez un peu plus sur elle par la suite. Pour la morale, je reste interrogative, est-ce que j’en distille une, sciemment ou inconsciemment ? Certainement, mais je n’ai pas forcément le recul sur la question. Et je finirai sur la question de la déité, vous y avez répondu à votre façon. Le verre est créé avec du sable et du feu, Dieu avec les peurs et les espoirs de l’Homme, le tout est de se garder, comme la petite Nancy, une fenêtre spirituelle d’air dur pour le « on ne sait jamais… ».

Grand merci pour ce commentaire complet et je suis heureuse de vous avoir « passionné » le temps d’une lecture.

Anna

@pieralun : Merci beaucoup pour votre commentaire. Vous êtes même doublement à remercier parce que vous, un pur poète, venez sur le terrain des nouvelles. J’espère que vous en inciterez d’autres à en faire autant. Ne pas écrire pour les larmes mais les susciter, c’est bien dit, et je garde votre formule en moi pour l'avenir. À Bientôt.

Anna

Bonjour Anna

"Le verre est créé avec du sable et du feu, Dieu avec les peurs et les espoirs de l’Homme", dîtes-vous.

Si le verre est créé avec du sable et du feu, Dieu, lui, ne peut l'être avec les peurs et les espoirs de l'homme. Dieu ne peut pas être créé, Il Est, sans début et sans fin.

Par contre, oui il existe un dieu, plusieurs mêmes si l'on veut, créés par l'homme, qui n'est ou ne sont que créations imaginaires, il "faut" bien trouver un sens à la Vie, qui reste et restera toujours un pur mystère.

@Tiramisu : Bonjour et merci d’être passé me lire. Je vous préciserai juste que concernant :
« On ne sent aucune émotion de la part de la narratrice, elle observe mentalement tout ce beau monde, fait des flash-back avec le passé. Comme le ferait une caméra qui montre, point. La narratrice est neutre, elle fait allusion à son passé comme si elle ne l’avait pas vécu et qui ne lui en restait aucune séquelle. »
C’était l’effet recherché, elle est quelque peu « déshumanisée » comme un engourdissement partiel de la mémoire ou pour le moins, il y a des profondeurs en elle où elle ne veut plus (peut plus ?) regarder. Je l’expliquerai en temps voulu. Oui, une caméra qui montre, point. C’est bien vu de votre part.

À bientôt

Anna

@IsaD

Vous diriez que la notion de Dieu n'est pas une invention de l'Homme ?

Je ne suis pas théologienne, alors je vous réponds juste : Rien ne dit que la vie se doit d'avoir un sens...

J'aimerais bien que Wancyrs passe par là. Il doit être prêtre ou pasteur si je ne me trompe pas...

Bonjour Anna,

Merci pour vos précisions. Je comprends l'effet recherché, vous voulez votre narratrice déshumanisée. Cela signifie être sans affect, ce qui ne semble pas être le cas là, par exemple, ses échanges avec la petite fille sont tout à fait naturels et humains. Et puis, elle montre qu'elle a de l'appétit, bref, elle semble fonctionner comme tout être humain. Elle ne semble pas déshumanisé. Pour moi, elle fonctionne juste trop normalement dans ce pique nique après ce qu'elle a vécu.
C'est là où il me semble qu'il y a un défaut psychologique. Il pourrait y avoir ce qu'on appelle une dissociation. Mais dans la dissociation, il y a des comportements étranges, décalés etc ...

Votre talent a créée des contrastes auraient pu se jouer là. Par exemple, elle aurait pu vomir, vomir de trop de nourriture, vomir d'écoeurement etc ...
Bref, oui l'humain, le trop humain m'a manqué. Une prochaine fois sans doute.
A bientôt

Tiramisu,

Vous me perturbez un peu, il va falloir que je réfléchisse en profondeur sur ce que vous avancez sur la dissociation et voir si dans le contexte, sinon la faire vomir, au moins lui faire avoir des nausées sans perdre ce côté humain qu'elle a oblitéré (parce que se sentir humain, c'est aussi accepter d'être vulnérable) et qu'elle retrouve par petites touches lorsqu'elle parle avec une jeune enfant ou les adultes avec lesquels elle ne se sent pas en danger.

Merci beaucoup pour ce point soulevé !

Anna