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Slam poésie ou poésie Slam Brisé-e-s
Maître Onirien
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Salut ami-e-s Onirien-ne-s

Je m'adresse en premier aux commentateurs qui ont apprécié écouter mon texte Slam poésie ou Poésie Slam, leur disant qu'ils-elles peuvent le commenter (sans être forcé bien sûr) sur ce lien :

http://www.oniris.be/poesie/wancyrs-slam-poesie-ou-poesie-slam-6010.html

Avant d'expliquer ma démarche sur le texte Brisé-e-s et remercier mes commentateurs, je vais éclaircir un point qui me parait encore obscur pour beaucoup d'oniriens qui me commentent : Je ne fais pas de prosélytisme, et je n'en ai jamais fait, à ma connaissance. Je ne promeus pas non plus le christianisme, et si certains de mes textes ont eut des approches qui laissaient croire à une promotion du christianisme, je vous dit que cela n'a jamais été mon intention. Pourquoi ? Parce que, dans un premier temps, j'ai bien lu la charte d'oniris et ayant fait partie du CE je sais qu'un texte qui promeut une croyance quelconque ne peut passer le cap de la sélection. Dans un deuxième temps, ma façon de concevoir le christianisme n'est pas comme celle de multiples confessions de la chrétienté qui, parce qu'ils profitent de cette croyance pour asseoir une certaine autorité, et parfois s'enrichir, développent des techniques de marketings allant du miroitement de belles situations sociales si on croit, à la terreur de vivre un enfer si on ne croit pas. Le christianisme auquel je crois s'appuie sur des piliers comme ces paroles de son fondateur, Jésus-Christ : "Quand vous arriverez dans une demeure pour parlez de votre foi, frappez à la porte et attendez. Si on vous reçoit, entrez et donnez votre message. Si on ne vous reçoit pas, allez-vous-en..." Oniris, par sa charte m'interdit de parler de ma foi, alors je respecte sa charte.
Un autre pilier est : "Le royaume de Dieu est comme un trésor qu'un jour un homme a trouvé dans un champ. Il le cache, puis vend tout ce qu'il possède pour acheter ce champ." De par ce verset, et selon mon interprétation, mon trésor (le christianisme et ses promesses) est si précieux que si je consens à le partager avec un autre, qu'il le boude, je ne vais ni le supplier ni insister.
Alors, SVP, à ceux qui pensent que je veux à tout prix emmener les autres vers ma foi, ou bien la promouvoir, CESSEZ de croire à une chose pareille, car c'est le DERNIER de mes soucis que vous vous intéressiez À TOUT PRIX à la foi chrétienne.

Maintenant, concernant ma foi, je la vis pleinement ; je l'aime et la chérie, car pour moi, c'est ce qui me soutient en tout. Certains aiment l'alcool, d'autres le sexe, d'autres encore les beaux arts, d'autres les voitures... etc, et peuvent en parler comme on parle d'un culte sans se faire emmerder. C'est leur hobbies, leur exutoire, leur raison de vivre, leur tout, et ce n'est pas un crime qu'ils en parlent, et cela ne froisse personne qu'ils en parle ; on les comprend ! Et bien, moi, cela peut froisser des gens que j'aime et écrit des textes connotés religieux, je ne m'en tape pas, mais je ne peux rien y faire, car l'art s'exprime de diverses façon. Et un poème, ou un slam, qui de par sa construction transpire l'art, même connoté religieux, reste de l'art avant tout.

Le texte que j'ai proposé est l'un des deux textes qui m'ont permis d'accéder à la finale régionale de slam qu'annuellement on organise dans mon département. Ensuite, trois lauréats de la finale régionale vont aller à la finale nationale de tous le Québec. Ceci pour dire le soin que j'ai mis à composer ce texte : Le sujet, le fond, touchant la multitude, et la forme, dans les normes d'un slam de compétition : texte original, déclamation, trois minutes et moins de temps, aucun accessoire, rythme, assonances et figures de styles utilisés, pour ne citer que ceux-là. Et oui, je n'ai pas honte de dire que c'est de l'art ; peut-être pas apprécié de tous, mais c'est de l'art. Maintenant, que des gens décident que je parle d'un sujet ayant trait à la religion parce qu'à la fin de mon texte il y a le mot "foi", je trouve cela très réducteur. C'est un peu comme si quelqu'un écrivait un texte qui n'a rien à voir avec la musique, et qu'à la dernière ligne de celui-ci il dit : "... la musique de ses mot m'a interpellé...", et parce qu'il a par ses interventions en forum souvent défendu la musique, on taxe de composition musicale son texte ; vous me saisissez ?
Ce texte-ci que j'ai présente n'a rien à voir avec la religion. Quand je parle de naître brisé-e-s cela a d'abord rapport avec la génétique, et un peu à la fatalité philosophique qui est une mixture de blessures psychologiques, croyances païennes, et autres accidents somatiques, et j'en passe. Le on est brisé-e-s est un jeu de mot pour faire écho au premier, mais aussi déterminer l'état dans lequel on est après la naissance ; ça peut paraître laid pour certains, mais cela vaut ce que ça vaut. Et maintenant, la "foi" utilisée à la fin du texte ne voulait dire que "conviction", Tout comme n'importe quel athlète de haut niveau peut dire : J'ai la foi que je gagnerai cette course. Tout comme n'importe quel païen peut dire à son fils : "ait la foi en toi, et tu réussiras en toutes choses." Voilà donc !

Éclaircie, c'est pour l’anonymat en EL que je n'ai pas introduit la version chantée. Maintenant tu peux l'écouter. Merci pour ton comm !

Queribus, vous n'avez plus d'excuse ; comme je l'ai dit à Éclaircie, le lien musical est là. Allez écouter. Merci pour votre comm !

Leni, frangin, c'est un honneur d'être apprécié par toi en Slam/chanson, car "tu connais bien ton affaire !" on dirait ainsi au Québec. Merci pour ton Comm !

Robot, j'aime beaucoup le soin que tu as mis à comprendre et commenter mon texte, Merci ! Mais malheureusement ta conclusion n'est pas la mienne, et je suis honnête, car tu dois le savoir qu'en tant que chrétien je suis tenu de l'être. Néanmoins ton point de vue m'ouvre sur cette autre éventualité (très logique d'ailleurs) qui m'amène à revisiter mon texte avec d'autres yeux, par ricochet le redécouvrir. Merci pour cette ouverture !

Papipoète, je note votre point de vue sur mon jeu d'expression, et je suis désolé pour votre ami. Je ne puis dire pourquoi sa vie (ou destin si vous préférez) est ainsi, et peut-être qu'il ne pourra jamais se réparer tout seul, ce sera l'exception à la règle que ma solution veut apporter. Et non, je n'ai pas voulu gueuler dans ce texte, et je le montre en ces termes : "... face à un adversaire de taille, qui nous taille en pièce lorsqu'on est impulsif..." En fait pour moi, devant le sort qui très fort, si on n'est pas calme on ne fera sûrement pas le poids. Merci pour votre comm !

Vincente, j'ai écrit un peu plus haut ce que j'entends par naître brisé et être brisé. Cela ne rejoint peut-être pas votre vision de la chose, mais il n'a pas à fouetter un chat hein ! J'aime néanmoins le fait que vous releviez le travail sur la rythmique et les assonances, merci ! Et puis, si vous avez aimé Slam poésie, il est publié sur le lien donné plus en haut, je serai flatté si vous alliez commenter le texte. Merci pour votre comm !

Hersen, je suis très doux tu sais ? mes crocs je ne les sors que vous éviter qu'on ne m'attaque Bon, tu es honnête envers moi, alors je vais être honnête en retour. Ma belle, tu es dans le champs lorsque tu affirmes avec conviction que mon message est truffé de convictions religieuses, mais ce n'est pas grave, je t'aime pareil Un jour tu finiras par comprendre que je peux parler d'autre chose que de foi chrétienne. D'ici à là, je suis patient Merci pour ton comm !

Pouet, avec la même sincérité de ton commentaire, je te dis que j'aime que sois passé sur mon texte et ait daigné laisser une trace. Merci pour ton comm !

Émilia, je suis flatté et touché par vos mots. Comme je l'ai déjà dit aux autres, vous pouvez aller commenter ce texte que vous avez aimé en suivant le lien au début de mon réquisitoire. Pour le reste, au plaisir de vous lire ! Merci pour votre comm !

MissNode, désolé qu'on ne se soit pas croisé sur ce coup-ci, ce sera pour une autre fois ! Mais je tiens à te préciser que le romantisme est né au dix-huitième siècle, donnant le droit aux hommes et aux femmes de pleurnicher sur leur sort ; une chance, car ainsi ils sont capables de lever la soupape pour laisser échapper un peu de stress, afin de ne pas ployer sous la pression (du quotidien) trop forte. Bon, si je veux être réducteur, je peux conclure qu'en raison de tes reproches vis à vis de ceux qui pleurnichent sur leur sort toi tu ne pleurniches jamais, c'est tout à ton honneur ! Moi je le fais de temps à autre, et je ne te dis pas le bien que ça me fait !
Dans ton deuxième point tu vois des sermons et l'expression d'une foi qui n'a de tambour que ton for intérieur ; qu'y puis-je changer ? Merci pour ton comm !

à tous et à toutes je vous dis Merci de m'avoir commenté, et à bientôt sur un autre texte, le vôtre, ou bien un autre de moi.

Wan

Contribution du : 01/09/2019 04:48
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Re : Slam poésie ou poésie Slam Brisé-e-s
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Wan,
Je te remercie d'avoir pris mon commentaire sur un ton cool (presque humoristique).

Quant au sujet de "la pleurnicherie", tu exprimes un point de vue très intéressant selon lequel le poème (slam) serait "la soupape" pour y déverser l'insupportable du quotidien... c'est pas très écolo si je peux me permettre... merci pour la pollution auprès des auditeurs/lecteurs !
(à prendre aussi avec humour, sinon c'est trop violent, je sais mais je suis directe)

Quant au sujet des "sermons", oui, je maintiens que les slameurs en général écrivent en se situant au-dessus des autres et donnant des conseils... il m'a semblé retrouver ce ton-là dans ton poème. Mais tant mieux si je m'y suis trompée !
Bon, j'ose espérer que ce tout premier différent parmi tous les textes que tu as publiés depuis que nous nous connaissons ne laissera pas une trace trop noire dans notre amitié, tout de même ?

à d'autres belles rencontres j'en suis sûre.

MissNode

Contribution du : 01/09/2019 07:05
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Re : Slam poésie ou poésie Slam Brisé-e-s
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Bonjour Wan,

Sur des textes comme celui-ci, chaque phase de la construction à une importance pour tenter de suivre la pensée du poète.

Tu remarqueras que je ne l'ai pas examiné uniquement sur ce qu'il pouvait avoir de spirituel car j'écris destin (ou démiurges). Ce sont les deux aspects sous lequel je l'ai abordé.

Ce qui m'a orienté vers "l'au delà" de la vie, c'est tout de même ce JAMAIS qui semble dire que quoi qu'on fasse on ne se réparera pas. C'est un texte de l'inéluctable (beau texte je le répète) que tu nous a offert.
Cependant tu laisse, malgré ce "jamais" une ouverture sur la foi. La foi: un mot dont on détourne le sens en espérance alors que la foi c'est la conviction ou la croyance.

C'est cette contradiction entre "jamais" et "foi" qui m'a orienté sur la seule possibilité logique qui serait de croire qu'il existe une autre réalité où il deviendrait possible de parvenir à se réparer en trouvant la pièce manquante matérielle ou philosophique.

Alors ça peut-être un au delà possible, une introspection, une quatrième dimension, une métempsychose.

Sinon, sauf à avoir voulu un effet de style inapproprié, comment expliqueras-tu cette opposition entre le "jamais" impératif et cette solution de la foi qui ne serait alors qu'un leurre.

Bien amicalement !

Contribution du : 01/09/2019 09:51
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Re : Slam poésie ou poésie Slam Brisé-e-s
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Citation :

MissNode a écrit :

Quant au sujet de "la pleurnicherie", tu exprimes un point de vue très intéressant selon lequel le poème (slam) serait "la soupape" pour y déverser l'insupportable du quotidien... c'est pas très écolo si je peux me permettre... merci pour la pollution auprès des auditeurs/lecteurs !
(à prendre aussi avec humour, sinon c'est trop violent, je sais mais je suis directe)


MissNode, avec de tels propos je préfère ne pas répliquer au risque de ne plus être en accord avec l'une de mes valeurs fondamentales : la recherche de la paix par le non-dénigrement de la pensée de l'autre. J'aurais pu ne pas te répondre, mais cela aussi irait à l'encontre de mes valeurs sur le respect de l'autre. Tu as ton point de vue sur le slam en général, et tu l'exprimes avec des mots qui te conviennent. Tu en as le droit. Merci pour le partage !

Contribution du : 01/09/2019 13:50
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Re : Slam poésie ou poésie Slam Brisé-e-s
Maître Onirien
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Citation :

Robot a écrit :

Sur des textes comme celui-ci, chaque phase de la construction à une importance pour tenter de suivre la pensée du poète.


Bien d'accord avec toi, Robot, mais tu sais que parfois le lecteur peut zapper des parties importantes du texte et mettre le focus sur celles qui lui plaisent juste pour avoir l'occasion d'exprimer une opinion qui lui tient à cœur. sinon, je ne comprends pas qu'on puisse taxer un texte qui dit : "il ne sert à rien de pleurer sur son sort, sur ses lacunes et consort, car c'est ainsi qu'on sort des situations difficiles..." de texte qui se lamente... tu comprends un peu mon raisonnement ?

Citation :
Tu remarqueras que je ne l'ai pas examiné uniquement sur ce qu'il pouvait avoir de spirituel car j'écris destin (ou démiurges). Ce sont les deux aspects sous lequel je l'ai abordé.


Et moi je te remercie pour cette analyse complexe !

Citation :
Ce qui m'a orienté vers "l'au delà" de la vie, c'est tout de même ce JAMAIS qui semble dire que quoi qu'on fasse on ne se réparera pas. C'est un texte de l'inéluctable (beau texte je le répète) que tu nous a offert.
Cependant tu laisse, malgré ce "jamais" une ouverture sur la foi. La foi: un mot dont on détourne le sens en espérance alors que la foi c'est la conviction ou la croyance.


C'est donc ici que nous avons un léger différent, et ce n'est pas si grave que ça tu sais ? Pour moi, le "Jamais" introduit un pessimisme qui n'existe pas dans la logique, ou bien la manière de penser du croyant. La foi religieuse ouvre sur l'impossible, et dire un "Jamais" si catégorique (remarque que je l'ai mis sur une ligne tout seul) est un reniement de la foi. Puis, pour appuyer cette pensée qui relève de l'athéisme ou du paganisme, j'écris plus loin :

"On naît brisé, mais c’est à nous de nous réparer,
Reconstituer ce casse-tête complexe
Sans d’autres réflexes
Que ceux que nous propose notre conscience perplexe ;"

Mais avant j'avais écrit aussi :

"On naît brisé, mais il faut s’acharner car,
Lorsqu’on n’est pas bien né,
La valeur attend toujours
Le nombre des années à trimer
Pour s’exprimer. "

Deux passage clairs qui excluent toute intervention divine pour ne mettre le focus que sur les efforts humains.

Citation :
C'est cette contradiction entre "jamais" et "foi" qui m'a orienté sur la seule possibilité logique qui serait de croire qu'il existe une autre réalité où il deviendrait possible de parvenir à se réparer en trouvant la pièce manquante matérielle ou philosophique.


Nous avons des raisonnements différents, et ce n'est pas grave comme je l'ai dit un peu plus haut. Pour aucun croyant, et surtout les chrétiens, ces deux mots ne peuvent se mettre ensemble pour exprimer une pensée religieuse. Les chrétiens disent que "rien n'est impossible à Dieu", alors de dire "Jamais" ne fait pas partie de leur jargon. Ce "Jamais" pessimiste ici avait pour objectif d'éclairer le lecteur vers le sens que je donnais au mot "foi" utilisé. Et si on l'a mal compris, c'est peut-être ma faute, je n'ai peut-être pas été assez clair....

De toute façon, merci pour cet échange !

Bien amicalement !

Contribution du : 01/09/2019 14:32
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Re : Slam poésie ou poésie Slam Brisé-e-s
Maître Onirien
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wancyrs a écrit :
Pouet, avec la même sincérité de ton commentaire, je te dis que j'aime que sois passé sur mon texte et ait daigné laisser une trace. Merci pour ton comm !


Salut,

je ne pense pas que telle fut ton intention, mais je trouve le terme "daigné" pas du tout représentatif de ma démarche et un peu péjoratif...

Le verbe "daigner", signifie -sauf erreur de ma part- "condescendre", à savoir faire quelque chose même si on n'en a pas vraiment envie, un peu forcé, un peu à contrecœur avec en plus une notion latente de hiérarchie comme si je faisais une faveur à un subalterne, que je me positionnais en surplomb... ce qui n'est pas du tout le cas évidemment.

Je n'ai donc pas "daigné" laisser une trace de mon passage, j'ai simplement donné mon ressenti d'amateur en me laissant aller à une petite impro "slamesque". ;)

Voilà, je suis peut-être un peu pointilleux, mais les mots ont leur importance je crois, particulièrement ici.

Merci pour ton retour.

Bien à toi.

Contribution du : 02/09/2019 12:31
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Re : Slam poésie ou poésie Slam Brisé-e-s
Maître Onirien
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Désolé, Pouet, si je t’ai offensé

Lorsque j’étais adolescent, je lisais beaucoup ; j’avais la sale manie de ne comprendre les mots que par déduction, ne voulant pas arrêter ma lecture pour me plonger dans un dictionnaire. Aujourd’hui je me rends compte que j’ai un capital de mots dont je ne sais que la définition approximative, mais que j’utilise: daigner fait partir de ces mots.
Merci donc pour ta précision !

Wan

Contribution du : 02/09/2019 13:37
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Re : Slam poésie ou poésie Slam Brisé-e-s
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Bonjour Wancyrs,

Je voulais vous dire que j'ai apprécié votre mise au point précédant vos remerciements. Je trouve votre façon de l'exprimer, à la fois déterminée et sans échappatoires, donc bien convaincante ; elle m'aidera sans aucun doute dans l'écoute de vos productions.

Cependant, cela ne remet pas en cause ce que je vous ai formulé dans mon commentaire, et en particulier concernant "l'erreur" originel que je souligne. Bien que comme vous le dites, "il n'y a pas de quoi fouetter un chat" (heureusement, la pauvre bête…), votre assertion/axiome de départ reste pour moi un raccourci rhétorique ; une sorte "d'astuce" pour orienter un développement à moindre frais vers ce qui va faciliter son aboutissement. Si celui-ci visait simplement à faire réagir (comme je l'ai fait), pourquoi pas tant que les "choses" se recadrent ensuite justement dans le propos, mais si ce dernier n'y remet pas bon ordre, il y a pour moi un "petit loupé", une sorte de looping qui ne rétablit pas tout à fait l'acrobate. Le "On naît brisé" n'arrive pas, à mes yeux, à faire comprendre le but que vous voulez signifier, c'est-à-dire que la vie nous casse avant que de la commencer par toutes sortes de prédestinations, d'entraves, d'accidents, et que sais-je encore qui brideront nos existences. Votre but, je l'adopte sans réserve. Par contre, votre point de départ, je le conteste sans réserve.

Je suis adepte d'une "poésie pragmatique", il faut pour moi de la cohérence dans la poétique. L'on trouve normal, bénéfique, indispensable, dans le plan formel, de s'accorder aux convenances sémantiques et linguistiques. L'on s'accorde par contre à jouer sur les structures syntaxiques ou représentatives (du classique au slam, il y a de la place pour bien des variations). Sur le plan métaphorique, la palette est infinie, chacun y recourra à sa mesure (d'où certaines hermétiques, extatiques ou autres fumeuses…ou rigolotes), quant à la véracité du dire, il faut se tenir à une rigueur très raisonnable, elle est fondamentale (elle est l'âme du fond) ; la raison doit y retrouver sa vertu, sinon comment se comprendre entre nous si l'on peut s'échapper dans des mots malins (aux deux sens du terme, vous l'aurez compris).

En fait, en réfléchissant à partir de nos réactions réciproques, j'ai tapé une coquille qui me semble un acte manqué bien à propos depuis votre "On naît brisé". Elle s'est écrire à mon insu comme ceci : "On n'aît brisé". À la fois " on naît brisé" ainsi que "on est brisé" mais aussi un positif "on n'est brisé", préservant la conviction qu'il faut bonifier sa vie. Si vous consentiez à cette licence poétique, annihilant le côté assertif de formule, elle permettrait par son accro grammatical d'accrocher l'œil du lecteur pour signifier l'ambivalence que vous avez voulu glisser dans votre anaphore première.
J'y reviens, mais on ne peut pas écrire qu'on est "brisé" avant de naître, comme si la vie nous avait abîmé par anticipation. Ce terme, "brisure", n'est pas adéquat ; si la vie est faite de brisures qui, inexorablement, finissent par nous tuer, si elles sont pour un grand nombre écrites avant notre naissance, leur inéluctabilité n'a rien d'une évidence, sinon à quoi bon vivre et chercher la meilleur voie.
Ce dernier aspect que sous-entend votre assertion est terrible de négativités, je n'arrive pas à y croire (même si dans votre développement vous parlez du combat pour s'y soustraire ; et puis cette "rétro-action", compensatrice d'un handicap originel… Quel pessimisme !).

Voilà Wancyrs, une réaction sans prétention, un son de cloche supplémentaire qui vous prouvera un peu plus que votre "lancé de mots" fait réfléchir, il n'y a rien d'anodin dans vos écrits assurément.

Ps : Je suis en voyage avec des difficultés pour poster et lire sur internet, mais je déposerai un commentaire en toute bonne volonté sur votre deuxième poème sur le site qui l'édite.

Bien amicalement
Vincente

Contribution du : 02/09/2019 14:18
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Re : Slam poésie ou poésie Slam Brisé-e-s
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Salut Vincente, et merci pour votre retour si édifiant.

En fait, au fur et à mesure que je vous lisais, se révélait en moi ce conflit ancien mais encore actuel entre les existentialistes et les essentialistes à propos de l'homme et la vie en général. Il me vient beaucoup d'arguments pour étayer mon propos, mais à mes arguments vous en trouverez un contre, qu'ensuite je trouverai un contre et nous serions entraînés dans la même spirale qui dure depuis des siècles, et qui n'est pas prêt de trouver un bout. Panglos, philosophe dans "Candide" de Voltaire, reste encore sur sa position malgré les multiples développements de l'intrigue qui l'auraient convaincu à abandonner ses croyances. Candide, lui, le personnage principal, adopte une posture de sagesse. Il dit au philosophe : "Tout est pour le mieux dans le meilleurs des mondes comme vous le dites, mais il faut cultiver son jardin" Et c'est la même posture que j'adopte dans ce texte. Je ne m'apesanti pas juste sur la brisure originelle, mais je montre comment cultiver son jardin...
Papipoète a parlé d'un de ses amis né handicapé qui, malgré ses efforts, vit aux crochets des autres. Et je me dis, losrqu'on naît paralytique, on naît forcément brisé et de par ce fait on est brisé à la naissance. Vous pouvez dire le contraire, vous avez le droit, et avec vos arguments je pourrais même comprendre votre position. Mais vous savez qu'il n'y a que les mathématiques pour mettre tout le monde d'accord quoique...

Merci de prendre le temps pour intervenir malgré vos occupations !

Amicalement,

Wan

Contribution du : 02/09/2019 16:47
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Re : Slam poésie ou poésie Slam Brisé-e-s
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Bonjour Wancrys,

J'aime bien votre élargissement de focale sur notre échange. Effectivement votre sentiment, où vous voyez nos deux champs de pensée assez différents chercher des conjonctions en vue de convergences souhaitées, se trouve proche de ma compréhension, non pas de nos problématiques, mais de notre façon de les appréhender.
Existentialiste et essentialiste pourraient être interprétés comme deux tempéraments propres, non pas antagonistes mais singuliers. À la manière de deux intelligences spécifiques, ces deux façons de se saisir d'un sujet procèdent avec des ressorts différents. On dit que certains passent par des représentations cérébrales graphiques, elles parlent à leurs yeux et s'expriment en dessinant dans leur tête les "architectures" signifiantes nécessaires. D'autres, de façon toute aussi pertinente, vont "construire" des arborescentes notifiant des liens entre des sensations, des perceptions et en tireront des conclusions par une logique propre, efficace bien que peu cartésienne ; ils traitent les questionnements, les ressentis de façon plus intuitive, etc… Chacun dans sa particularité a une "utilité" qui profitera au débat. Je comprends que vous, l'essentialiste, ne pourra tomber pleinement d'accord avec moi, l'existentialiste. Pourtant, je suis très sensible à aux sources et buts "essentiels", je me plais donc à imaginer que je ne suis pas monolithique. En appréciant les différents nuancements qui vous proposez, je constate, mais je peux me tromper, que vous non plus.

Pour revenir à notre propos initial, où nous avons, je vous le concède, quelque orientation à la façon de Panglos et Candide, je pense comme vous que votre texte veut montrer qu'il faut d'abord "cultiver son jardin…". Oui nous sommes d'accord, mais notre point d'achoppement reste au sujet de votre "on naît brisé". Mais n'y revenons pas, ne fouettons pas le chat, passons à la suite.

Comme vous notre discussion m'a dévoilé quelque chose, éclairant ce pourquoi, aussi, je n'arrivais pas à adhérer à votre thèse, il s'agit de cette généralisation (où tous nous aurions ce handicap) qui "enveloppe votre développement". Ça me gêne toujours quand un propos s'élabore à partir d'une globalisation, si large dans votre cas qu'elle en est exhaustive ; en tirant des conclusions alors que le sujet est dans l'estimation très subjective d'une impression. Il y a tant de facteurs qui vont influer sur une destination humaine en particulier, tant de cas de figure. Le statisticien pour interpréter une tendance a besoin d'un matériau, une base de données fournie et complexe, pourquoi l'essayiste, ou le poète ici, devrait se dispenser d'une minimum de "preuves" pour avancer ses démonstrations ? Ceci dit, je ne veux pas relancer le débat car comme vous l'avez mis en évidence, et je suis d'accord avec vous là-dessus, nous ne fonctionnons pas pareil, mais ce n'est pas une raison pour ne même pas se dire nos différentes perceptions, ne pas s'adresser la parole et ne pas s'apprécier, n'est-ce pas ?

Bien amicalement
Vincente

Contribution du : 03/09/2019 09:16
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