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1 Utilisateur(s) anonymes
Sonnet : Ils étaient miens ... |
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Maître Onirien
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15/11/2008 09:48 Groupe :
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Je voudrais tout d’abord remercier le Comité Editorial qui a accepté de publier ce texte qui, j’en ai conscience, n’est qu’un « apprentissage » de la poésie classique. Les alexandrins sont des vers qui, je trouve, permettent d'aborder une grande variété de thèmes. Pour l’instant, comme une enfant, j’essaie de faire « mes gammes » sans trop d’erreur. Je ne suis pas encore en mesure de jouer des morceaux, même choisis … mais j’espère y arriver un jour.
Merci aussi à tous les lecteurs et commentateurs qui, par leurs remarques, vont m’aider à progresser. Michelmartinez : Effectivement, un voile est posé sur les réalités d’autrefois. C’est préférable lorsque certaines expériences passées peuvent faire surgir des émotions qui, n’en déplaise à Ludi, font chavirer le cœur. Il est plus prudent de mettre une distance. Merci à vous d’avoir perçu cela et de l’avoir souligné dans votre commentaire. Socque : C’est vrai que je n’ai pas réussi à trouver de beaux alexandrins pour exprimer « sous une forme percutante quelque chose qui marque » comme vous le dites, sans doute à juste titre. Mais ce site est un site d’amateurs il me semble et nous venons ici pour nous perfectionner. S’il n’était publié que des chefs d’œuvre que ferions-nous ? Nous qui aimons lire et écrire, même si nos connaissances sont incomplètes et imparfaites? Si j’ai écrit : - « Ils étaient comme nous, vaillants et sans faiblesse » le « nous » n’est pas l’humanité entière ni une quelconque génération, il s’agit des enfants des personnes présentes sur la photo. Donc, histoire personnelle et subjective ne concernant que l’auteur de l’écrit. - « le destin qui passait à son heure » oui, je trouve qu’il était utile de le dire. Pourquoi pas ? Aurait-il été préférable de parler de drame, maladie, mort, déchirement … etc ? N’aurait-ce pas été mélodramatique ? Souvent dans les commentaires il est dit : « ça fait cliché » j’avoue que je ne comprends toujours pas pourquoi on ne parlerait pas de ces clichés de la Vie, Je vous remercie cependant pour votre commentaire car il va me permettre de réfléchir pour m’améliorer et peut-être, à l’avenir, utiliser moins de « clichés » et offrir aux lecteurs plus de métaphores ) Alexandre : Oui, comme tu dis, ce sonnet j’ai vraiment voulu le terminer. C’est sûr qu’il est très simple, minimum pour trouver les rimes, le rythme, essayer de tout résumer … pas évident en quatorze vers. Mais c’était un très bon exercice et je te remercie infiniment pour ta disponibilité, tes conseils et tes encouragements. Antrius : « sujet bateau » peut-être mais pour moi il n’est pas bateau car c’est un élément de mon parcours. Pourquoi serait-il interdit d’écrire sur des sujets bateaux ? Je ne comprends pas. On ne peut pas tous réinventer le monde. Merci néanmoins de votre commentaire car il me permet de poser ces questions qui me turlupinaient depuis un certain temps. Pieralun : Merci pour votre appréciation. Il est vrai que ce texte est plus un exercice qu’un véritable poème et votre commentaire est un encouragement dont je connais la valeur. J'avais à coeur de réussir à le faire. Ludi : Je comprends votre réaction d’autant plus que j’ai pleinement conscience de n’être qu’une apprentie en la matière. - « Ils faisaient des projets, préparant l’avenir « Leurs projets ? Tout simplement vivre ou plutôt essayer de revivre et de reconstruire la famille après cinq années de guerre. - « L’un d’eux est parti pour ne plus revenir » Difficile d’entrer dans les détails car un tercet c’est très court et comme je l’ai dit à Socque, cela aurait peut-être été perçu comme mélodramatique. - « … un futur qu’ils espéraient heureux » Cette phrase ne concerne que les deux personnes sur la photo, personne d’autre. - « Affrontant chaque jour un souvenir obscur » Ce sont leurs souvenirs liés aux épreuves subies dans les camps de prisonniers et sur les routes de l’exode pour fuir les bombardements. - « Au tréfonds de mon âme … a chaviré mon cœur » Pourquoi ne devrait-on pas utiliser ces expressions ? Tréfonds signifie : ce qu’il y a de plus profond, de plus secret Chavirer signifie aussi : émouvoir fortement. … et c’est exactement cela que je voulais dire. J’aime les feux de cheminée Ludi et bavarder aussi mais papoter avec vous ? Etes-vous certain que nous serions sur la même longueur d’onde ? Ah ! J’oubliais, j’ai bien l’intention de conserver les deux, la photo et ce sonnet (simpliste et imparfait) dans un même tiroir Brabant : Merci infiniment, vous avez tout dit et tout compris. Heureuse de savoir que vous ayez trouvé ce sonnet apaisant. Iris de Nuit : ton commentaire m’a touchée et j’ai aimé ton expression « bouquet de nostalgie » . C’est exactement ce qu’il est. Très bonne soirée à tous !
Contribution du : 17/05/2012 21:06
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Re : Sonnet : Ils étaient miens ... |
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Citation :
Mais ce site est un site d’amateurs il me semble et nous venons ici pour nous perfectionner. Nous sommes tout à fait d'accord, de ce point de vue les commentaires pointant les faiblesses des textes (selon l'opinion du commentateur, bien sûr) ont leur utilité. Ravie de constater que nous sommes sur la même longueur d'onde !
Contribution du : 17/05/2012 21:10
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Re : Sonnet : Ils étaient miens ... |
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Visiteur
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Marite,
Ce qui me ferait plaisir c'est que vous quittiez ce forum sans le moindre malentendu. Je ne vais pas enfoncer le clou en disant que je n'ai pas vraiment apprécié votre poème. Malgré tout, je suis probablement celui qui a passé le plus de temps à vous en parler, encore aujourd'hui, en détaillant chacune de mes remarques.. Et ceci pour deux raisons. La première c'est que votre texte me semble symptomatique des erreurs commises par les amateurs que nous sommes tous ici, et la deuxième c'est la sincérité qui s'en dégage à travers un style très fluide qui ne demande à mon sens qu'à être plus "imagé", et j'y vois donc un encouragement. Mais vous savez, Marite, si vous pensez une seule seconde que mon commentaire ne vous a pas été utile, ou si la forme ne vous plaît pas, il vous suffit de me le dire et je le retirerai aussitôt. Encore une fois, aucun malentendu sur ma démarche. C'est votre poème, pas le mien, et vous avez collecté plus de TB que je n'en collecterai jamais moi-même. C'est donc vous qui avez probablement raison, comme vous aurez probablement raison de continuer à écrire comme vous le faites aujourd'hui. C'est à vous d'apprécier la valeur de chaque note. En tout cas, mon commentaire a au moins un mérite, c'est de vous faire réagir, de vous désinhiber, de faire craquer un peu de cette pudeur qui vous a empêché de dire les choses. La solution à votre poésie est dans vos propres commentaires: Citation : - « Ils faisaient des projets, préparant l’avenir « Leurs projets ? Tout simplement vivre ou plutôt essayer de revivre et de reconstruire la famille après cinq années de guerre. Voilà qui me semble beaucoup plus précis et intéressant. Pourquoi n'avez-vous pas écrit ça? Il s'agit de dire quoi? Vivre, juste vivre, à reconstruire une famille éclatée sous les bombes d'un destin de cinq années. Je suis sûr que vous allez trouver une métaphore et une prosodie correcte pour en parler. Citation : - « L’un d’eux est parti pour ne plus revenir » Difficile d’entrer dans les détails car un tercet c’est très court et comme je l’ai dit à Socque, cela aurait peut-être été perçu comme mélodramatique. Vous voyez, vous reconnaissez vous-même ne pas pouvoir en parler car un tercet c'est très court. Et alors, vous préférez vous taire, brider votre imagination, plutôt que de modifier votre espace? Un des problèmes de votre poème, c'est précisément le mauvais choix du sonnet. Un sonnet c'est un instantané, C'est un détail ou un épisode capable de se libérer en quatorze vers. Ici, manifestement, il manque de la place pour évoquer une vie entière. J'aurais compris un sonnet, si par exemple vous nous aviez parlé du regard d'un des personnages de la photo, et peut-être de l'évènement dramatique qui pouvait se cacher derrière. Citation : - « … un futur qu’ils espéraient heureux » Cette phrase ne concerne que les deux personnes sur la photo, personne d’autre. Et c'est bien le reproche (amical) que je vous fais. Si justement ce futur ne concerne que deux personnes, pourquoi employer une formule qui s'adapte à n'importe qui? De deux choses l'une : ou les deux personnes dont vous parlez ont le même espoir banal que tout le monde, et alors la poésie ne peut pas être le véhicule de telles généralités, ou alors vous rendez cet espoir unique (même s'il est en réalité le même que celui de tout le monde) en le transcendant par une métaphore poétique. Citation : - « Affrontant chaque jour un souvenir obscur » Ce sont leurs souvenirs liés aux épreuves subies dans les camps de prisonniers et sur les routes de l’exode pour fuir les bombardements. Même remarque. Vous vous rendez compte de la puissance de ces souvenirs? Vous vous rendez compte de la faiblesse de cette évocation d'un "souvenir obscur"? Là encore, donnez-vous de l'espace et du temps pour évoquer ces douleurs. Oubliez le sonnet et toutes les contraintes formelles. Respirez et lâchez-vous. Vous savez ce que je j'aimerais? Mais je sais que vous ne le ferez pas. J'aimerais que vous écriviez cet épisode (les camps, l'exode) en quelques vers, réalistes mais poétiques. Citation : - « Au tréfonds de mon âme … a chaviré mon cœur » Pourquoi ne devrait-on pas utiliser ces expressions ? Tréfonds signifie : ce qu’il y a de plus profond, de plus secret Chavirer signifie aussi : émouvoir fortement. … et c’est exactement cela que je voulais dire. Là on touche au problème du cliché, du poncif. Nous en commettons tous. Et dans vos commentaires vous soulevez cette question. La définition du dictionnaire dit ceci : "Expression toute faite devenue banale à force d'être répétée; idée banale généralement exprimée dans des termes stéréotypés". Alors oui, "les tréfonds de l'âme" et "chaviré mon coeur" sont des clichés. Vous n'y pouvez rien. Le seul moyen qu'ils ne soient plus des clichés est de les mettre en opposition avec une autre idée. Si vous êtes sur un radeau, perdue en pleine mer avec l'amour de votre vie, et qu'une tempête le jette à l'eau, alors une expression comme "la tempête a fait chavirer mon coeur" devient forcément poétique, qu'elle plaise ou non. De la même facon : "Le soleil brille / Je suis amoureux" est d'une banalité consternante. Si vous dites maintenant : "Le soleil brille / Mon fils est mort", non seulement "le soleil brille" n'est plus un cliché, mais il devient une image poétique très puissante, à cause de la distance qui le sépare de "mon fils est mort". Ce n'est pas le mot ou la formule qui est un cliché, c'est l'idée qui y est associée. Voilà, Marite, vous voyez, j'espère avoir mis un peu de baume sur les griffures. Et si vous m'en donnez la permission, je serai encore là pour votre prochain poème. Est-ce que je me suis un peu rapproché de la cheminée? Cordialement Ludi
Contribution du : 18/05/2012 11:55
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Re : Sonnet : Ils étaient miens ... |
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Maître Onirien
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bonjour Marite
J'ai lu votre sonnet que je trouve joli Mais plus je lis des poèmes plus je me demande si la forme poétique imposée ne rétrécit pas la pensée jusqu'à la museler La contrainte de la rime parfois amène à rimer pour ne rien direJe suis admiratif de voir avec quel talent certains jouent avec les mots Mais cela ne me fait pas vibrerJe ne suis qu'un trousseur de ritournelle sensible aux images Bien cordialement Ps j'ai aimé votre sonnet leni
Contribution du : 18/05/2012 12:24
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La vérité d'aujourd'hui est l'erreur de demain Le talent c'est d'en trouver aux autres R Hossein Plaire à tout le monde c'est plaire à n'importe qui S Guitry |
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Re : Sonnet : Ils étaient miens ... |
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Maître Onirien
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Bonjour Ludi. Rassurez-vous votre commentaire ne m'a pas dérangée et en ce qui concerne "les griffures" dont vous parlez il en faut quand même plus pour que je ressente vos propos comme tels. Surtout qu'ici nous évoluons dans un espace ouvert uniquement pour le plaisir (du moins en ce qui me concerne).
Oui je crois que ce serait sans doute intéressant de bavarder avec vous au coin de la cheminée car vous soulignez des aspects importants que je n'ai pas pu traduire dans ces vers. Mais, je le répète Ludi, je suis au niveau des "gammes" ) et je ne maîtrise pas encore cette forme d'expression que sont les alexandrins et le sonnet. En cela je vous remercie pour tout ce que vous expliquez. J'ai de quoi réfléchir pour m'améliorer. J'aime ce genre de poésie et depuis que je suis sur ce site j'en ai lu de très beaux, c'est d'ailleurs ce qui m'a amenée à faire des essais (sans oublier les forums "conversations byzantines en alexandrins" et "bouts rimés"). Indépendamment du travail que je dois encore accomplir pour m'améliorer dans ce domaine. En conclusion, je remarque quand même que certains commentateurs ont saisi ce que j'exprimais à travers ces mots si simples. C'est aussi, je crois, que les ressentis et sensibilités sont aussi différentes et nombreuses que les étoiles dans le ciel. Heureusement car sinon la vie serait bien monotone n'est-ce pas ? Bon week-end à vous !
Contribution du : 18/05/2012 12:55
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J'aimerais être esprit pour traverser l'espace et modeler le temps, à jamais, à l'infini. |
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