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1 Utilisateur(s) anonymes
Structure d'un sonnet |
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Bonjour,
J'ai une petite question à poser à mes amis poètes. Un sonnet classique admet, entre autres, la structure ABBA ABBA CCD EED. La rime D doit-elle nécessairement être différente de la rime A ? Autrement dit, peut-on avoir D=A ? Autrement dit encore, la structure peut-elle est réduite à ABBA ABBA CCA DDA ? (étant entendu que l'alternance des rimes masculines et féminines serait respectée)
Contribution du : 13/05/2013 23:34
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Re : Structure d'un sonnet |
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Cher Stony, vous voulez vous faire lyncher, ou quoi?
On ne plaisante pas avec ces choses ici. Un sonnet ne doit jamais devenir gonflant, ou ronflant si vous préférez. Si je pousse votre logique implacable à sa dernière limite, j'obtiens un sonnet AAAA AAAA AAA AAA. Vous êtes vraiment pas drôle. Heureusement les lois du sonnet sont faites pour surveiller les anarchistes comme vous qui, bizarrement, voudraient cloner la versification. Je ne vous fais pas mes compliments. LULULULU
Contribution du : 14/05/2013 10:28
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Re : Structure d'un sonnet |
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Et en plus, je t'assure que j'étais sérieux (on se tutoyait, je crois) !
Mais ta démonstration par l'absurde m'a totalement convaincu, après avoir bien entendu fait l'effort de ne pas m'apercevoir qu'elle est fausse, puisque la structure en AAAA AAAA AAA AAA ne peut présenter d'alternance des rimes masculines et féminines. Je trouve ça amusant, moi, de démonter une démonstration par l'absurde... par l'absurde Bon, mais on ne badine pas avec la rime, je l'ai bien compris, cette fois... je crois. Mais puisque voici mon fil caduque, je m'en vais te le transformer en un autre. Que j'explique d'abord pourquoi j'avais envisagé l'hérésie... J'avais en tête les derniers mots du dernier vers du dernier tercet (les derniers mots du sonnet, quoi). Et puis, je me suis mis à écrire les quatrains, gaiement, en sifflotant, ravi par l'exquise musique qui en naquit. J'avais une belle structure en ABBA ABBA, alternant les rimes masculines et féminines, composée de superbes alexandrins avec la césure là où il faut et tout le toutim, avec les premier et dernier vers du premier quatrain qui se répondaient d'appel en écho. Enfin, le grand jeu, quoi ! Je voyais déjà mon beau travail encensé par les ayatollahs du classique et l'entendais déjà répandu aux quatre vents par les muezzins oniriens. Et puis, que je repense au dernier vers du poème. Et de quoi que je m'aperçois ? Mon vieux, je te le donne en mille : A = D !!! Adieu veaux, vaches, ayatollahs, muezzins Quoi que je fais, alors ? Ou bien, je renonce à mon derniers vers, ou bien je renonce à mes quatrains à tomber par terre ? Certes, mais pourquoi ne pas tenter le tout pour le tout et vérifier sur Oniris, des fois qu'un mollah avisé, se souvenant d'un verset caché, me soulagerait en m'apprenant que l'on puisse accepter que D=A ? Ben non, les tablettes de la loi sont gravées pour l'éternité et rien ni personne ne peut infléchir la volonté divine. Soit ! Et voici donc comment que je te transforme mon fil... Vous, amis (je n'ose vous appeler déjà collègues et vous comprenez bien pourquoi) poètes, comment travaillez-vous ? Partez-vous d'une structure établie par avance, voire en y incluant les rimes, ou bien partez-vous du dernier vers, ou du premier, ou de toute autre façon, ou pas ? Je me doute bien que la réponse n'est pas unique. Je ne m'attends pas à une recette, seulement à quelques exemples. C'est beau, un poète à l’œuvre !
Contribution du : 14/05/2013 11:37
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Re : Structure d'un sonnet |
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Bien sûr qu'on se tutoie, Stony, mais tu comprends, je te voyais soudain devenir tellement sérieux avec tes sonnets, qu'un instant j'ai cru même te vexer en ne te donnant pas du "Maître".
Pour en revenir à ton problème, personnellement j'attaque par le 2e vers du premier quatrain, que je fais immédiatement suivre du 2e vers du 2e tercet (soit l'avant dernier vers du poème, pour parler comme toi [je sens que je régresse]). Comme ça je sais qu'il ne me reste plus grand chose pour le commencer, ni plus grand chose pour le finir. J'arrive à sortir trois sonnets par jour. Conseils gratuits pour cette fois.
Contribution du : 14/05/2013 11:51
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Re : Structure d'un sonnet |
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Salut stony... Pour ce qui me concerne je pars du dernier vers, théoriquement le plus important du sonnet, qui règle automatiquement les rimes féminines/masculines de ce qui précède. Ca ne m'empêche pas de me planter régulièrement en cours de route au point de repartir bien souvent à zéro !
Bienvenue chez les masos et bon courage !
Contribution du : 14/05/2013 11:58
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Re : Structure d'un sonnet |
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Merci pour ces deux exemples intéressants.
Le sonnet presque-commencé-presque-fini, c'est pas bête du tout, et gratos en plus ! Et bien sûr, si j'avais commencé par la fin, je me serais épargné cette déconvenue qui me déconfit. Et merci bien, Alexandre, pour la bienvenue. C'est que j'ai en effet l'impression, en poussant une porte donnant sur une pièce encore inexplorée, de franchir pour la première fois le grand porche d'Oniris. Je commence à me rendre compte que cette pièce où j'entre à peine est peuplée de masos, vous avez raison. Mais songez un instant qu'il s'en est fallu d'un cheveu pour que je sois flamand. Composer un beau couplet en AAAB CCCB DDDB est une entreprise que l'on peut encore envisager avec un peu de sérénité pour autant que le français en soit la langue, mais un couplet en AAAB CCCB DDDB flamand... songez-y bien la prochaine fois que vous utiliserez le mot "maso" ! Heureusement qu'il y a le latin pour se reposer. Composez-vous en breton, Alexandre ?
Contribution du : 14/05/2013 13:34
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Re : Structure d'un sonnet |
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Ah Bé Cé Décidemment pas mon jour ! Suis tombé dans l'panneau...
Pour infos Stony, j'suis plutôt pour le latin que pour l'breton mais là je m'essaie à la langue d'oïl... car parlée par de nombreux producteurs de pétrole ! On ne sait jamais de quoi sera fait demain...
Contribution du : 14/05/2013 15:48
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Re : Structure d'un sonnet |
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Et moi, alors, que dois-je dire ?
C'est pas mon jour, mais mon jour adviendra-t-il ? Ayant presque fini mon sonnet, j'ai entrepris de le soumettre à l'examen de Sorgel, et que me dit ce petit enquiquineur ? Voilà ce qu'il me dit : "Les rimes sont faites pour l'oreille et non pour l'orthographe. Pourtant, elles sont sans valeur si elles ne sont pas terminées par la même lettre ou par une lettre équivalente." Ainsi donc, "soldats" et "corrida" ne riment pas ensemble ? Ben merde, alors ! Je suis pas sorti de mon auberge, moi. Je suis pas prêt de faire rimer un truc avec "soldats". Je devrais donc ranger mes petits soldats dans leur boîte ? Je dois bien avouer que je la trouve assez mauvaise, celle-là. Et pour tout dire, je suis pas content du tout. Et même furieux ! Je sais pas si ça se voit.
Contribution du : 14/05/2013 18:47
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Re : Structure d'un sonnet |
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Stony,
Ça y est, tu plaques déjà? D'abord, si tu veux écrire des sonnets, il faut te payer un bon dictionnaire de rimes. Tu crois vraiment qu'un poète se creuse la cervelle? Petit naïf, j'en étais sûr! Si tu veux une rime solide pour ton "soldat", le choix se restreint à peu près à "mandat - candidat - concordat". A toi de trouver l'idée qui peut aller avec... T'es pas prêt d'avoir des galons.
Contribution du : 14/05/2013 19:09
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Re : Structure d'un sonnet |
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Pas prêt d'avoir des galons ?
C'est que je me dérange pas à moins de trois plumes, moi. Petit naïf, va ! Un bon dictionnaire de rimes ? Naïf, moi ? Tu surrestimes mon honnêteté. J'ai employé dicodesrimes.com. Non, arrête de rire ! Ne nie pas, je sais que tu es en train de rire. Je me doute bien que c'est pas le meilleur, mais j'ai pas les moyens de me payer un Littré en dix volumes, moi. En tous cas, ce bête dico m'avait fourni "mandat", "candidat" et "concordat". Justement, je n'avais que deux candidats sérieux pour prétendre intégrer mon chef-d'oeuvre : "corrida" et "judas". J'apprends que ce prétentieux Sorgel me dénie l'accès à ces mots ravissants. Si je comprends bien, "clef" (écrit comme ça) ne rime à rien. Si ça continue comme ça, je vais écrire "solda", sans "t", et ce sera bien fait. Comment veux-tu que je fasse une guerre sans soldats ? Je sais : il faudrait que je les fasse glisser à l'intérieur du vers, en somme que je fasse rentrer mes soldats dans le rang. Bon, pour ce soir, j'ai jeté mon Sorgel à la corbeille, car j'étais aussi remonté qu'un pseudo-supporter du PSG. De quoi bouter le feu au Trocadero. Mais comme j'ai différé le moment d'y foutre le feu, je tenterai peut-être de le défroisser demain matin. Si je le veux. Non mais ! D'ailleurs, parlons-en de ce désopilant Sorgel, qui croupit pour l'instant, et pour mon plus grand plaisir, dans le fond de mon réceptacle à immondices ! Car en effet, ce pointilleux se révèle extrêmement comique, lorsqu'il s'y met sérieusement. Il nous avertit, pour commencer, en ces termes on ne peut plus directs : "Je n'ai conservé que les principales [formes] mais en essayant d'être complet et précis tout en restant clair. Pourquoi vouloir tout embrouiller d'un fouillis souvent inutile et cause d'imbroglios qui dépriment et ne se lisent plus ?" Plus loin, le maître nous instruit ainsi : "la rime est l'homophonie de la voyelle finale et des éléments sonores qui la suivent." J'ai beau retourner cette phrase dans tous les sens, je ne peux que conclure que "alpha" et "sofa" ne riment pas ensemble, puisque l'homophonie porte sur la voyelle finale ("a") et l'élément sonore qui la précède (ph/f), et non celui qui la suit, ce que, bien entendu, Sorgel contredit quelques lignes plus loin, ainsi que n'importe quel sonnet pris au hasard sur Oniris ou ailleurs. Lorsqu'on se montre aussi brouillon, mois je dis qu'on devrait se faire un devoir d'accepter mes soldats avant que je me fâche vraiment. A peine plus loin, notre ami complète notre instruction : "Les rimes masculines sont suffisantes quant une consonne sonore suit la voyelle ou quand la dernière voyelle ou la dernière diphtongue forme avec ce qui la suit le même son, même si la consonne qui la précède n'est pas la même" ... et nous fournit cet exemple : débats/trépas. Ici, il n'y a pas de consonne sonore suivant la dernière voyelle ("a"). C'est donc parce que ce qui suit ce "a" forme dans les deux cas ("ts" ou "s"), avec le "a", un même son que la rime est valable. D'accord, c'est cohérent par rapport à l'énoncé. Mais alors, je reviens sur l'énoncé qui me pose problème : "Les rimes sont faites pour l'oreille et non pour l'orthographe. Pourtant, elles sont sans valeur si elles ne sont pas terminées par la même lettre ou une lettre équivalente." Donc, on se fout complètement du "t" présent dans "débats", puisque seuls importent les "s" finaux dans "débats" et "trépas". Bien ! Mais alors, si je comprends ce qu'il faut comprendre, "soldats" rime avec "corridas" ? De même que "soldats" rime avec "combats". Par contre, "soldats" ne rime pas avec "combat" ? C'est bien ça ? Je vais les avoir, mes galons, nom de Dieu ! A l'arrache.
Contribution du : 14/05/2013 21:45
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