J’avoue que j’ai longtemps hésité à venir déposer ma petite gerbe au pied de ton beau sonnet, Alexandre, mais qu’aurais-je pu ajouter à ce beau cortège de compliments venus fleurir le marbre d’un tel monument ?

J’ai choisi de me taire en lisant ce vers magnifique qui me rassure " Je ne suis pas de ceux que le silence humilie" tu ne m’en voudras donc pas et je serai en paix avec moi-même et tous les vieux loups solitaires qui te ressemblent, pour lesquels " Seul le silence est grand … "

Si je me tiens modestement aux portes du jardin sans en franchir les grilles, si je me contente de déposer mon petit bouquet sur ce trottoir, je sais que tu ne m’en voudras pas et que tu sauras reconnaître dans ces quelques fleurettes l’ultime oraison d’un cœur sincère et dévoué.

Ainsi soit il !

Mais il n'y a pas de mal Alex, et d'ailleurs un échange de vues n'est pas forcément une polémique : il y a des discussions cordiales, saines et éclairées dont celle-ci fait partie. Si l'on était toujours d'accord sur tout, quel ennui ! Pour moi j'ai eu plaisir à la lancer et à y prendre part : elle n'a été qu'une joute entre gens de qualité, les uns blasés, les autres optimistes ou naïfs ? En tout cas c'est aussi cela le charme d'Oniris, donc ne regrette rien !
Bien cordialement.

Qu'il me soit ici permis de me ranger du côté des naïfs et autres indécrottables optimistes. Il existe tant tant de raisons de désespérer de l'homme qu'il y a quelque conformisme insupportable à se désoler de la nature humaine. Croire en l'homme c'est lui donner une chance de devenir ce qu'il mérite d'être,. Je préfère le risque de la déception à celui de la désespérance.

Bonjour à tous

Le rêve en un homme meilleur n'est pas encore taxé, profitez-en,
HELLIAN, cela ne durera pas !

Bien à vous.

Hananké

HELLIAN a écrit : "Croire en l'homme c'est lui donner une chance de devenir ce qu'il mérite d'être" je serais très curieux d'avoir une explication sur le sens de cette phrase, car même si chez l'homme tout n'est pas à jeter je ne vois pas pourquoi il mériterait plus que n'importe quelle autre forme de vie sur cette planète. Ceci dit HELLIAN je suis d'accord avec ton point de vue " Je préfère le risque de la déception à celui de la désespérance."
La déception nous laisse l'espoir d'une résilience ce qui me semble peu probable pour la désespérance.
Par contre tout comme Hananke je crois qu'en ce qui concerne la déception le risque est important.

Comme je me sens interpellé par la question de troupi à Hellian je me permets d'intervenir, cela ne prive pas Hellian de répondre. Evidemment moi j'attribue à l'homme une dimension mystique qui le place au sommet de la création mais dont nous ne discuterons pas ici car elle ne convaincrait pas tout le monde de la valeur de l'homme. Restons dans la dimension purement humaine : l'homme est quand même précieux vu par un athée comme Camus. Ce dernier donne à l'homme la même valeur qu'un croyant. Et qu'ont fait d'autre au cours des siècles tous ceux sui ont lutté pour plus de bonheur partagé ? Je comprends la question de troupi, je me la
suis moi-même souvent posée : pourquoi l'homme aurait-il plus de valeur qu'une autre espèce ? Et pourtant je sens qu'ayant à choisir entre sauver un homme et un chien, un cheval, un hérisson, je choisirais l'homme. ( Ça dépend de quel homme me direz-vous. Ah, peut-être.)

Miguel: Vaste question sur les valeurs comparées.
Toutes les vies ont-elles la même richesse ? Est-ce qu'il est plus grave de tuer un homme qu'un autre mammifère, un mammifère qu'une araignée, un insecte qu'un arbre, un arbre qu'une mauvaise herbe...
Les croyants diraient que l'homme est plus important puisque seul selon eux à posséder une âme... et pourtant Saint François portait une grande considération à l'animal et principalement aux oiseaux.
Je pense que vouloir établir une hiérarchie n'a pas de sens, seuls devraient intervenir le respect et la nécessité dans la priorité des choix qui ne saurait (la priorité) être immuable en fonction des circonstances. Cette question est de même nature que celle posée par Dostoïevski: Peut on supprimer un être méprisable pour le salut de nombreux autres. (Crime et châtiment)

Tiens, c'est bizarre, Miguel: "ça dépend de quel homme". Cela ne me paraît pas très chrétien (?)

Je m'explique, Damy : entre Hitler et un chien d'aveugle ou d'avalanche, faudrait-il vraiment privilégier Hitler ? Il y a aussi, à travers le fait de condamner un homme, le souci d'en épargner d'autres. Alors où est le mal ? Pas si simple, parfois ... L'ami Robot évoque fort à propos Dostoïevski : la question est d'importance, et si je donne la primauté à l'homme par a priori, parfois en observant une fourmi inoffensive et besogneuse et songeant à tant d'hommes qui font le mal, je ne puis m'empêcher de songer.

Mais vous hananke, qui avez choisi un pseudo si hugolien, ne partagez vous vraiment rien de la foi en l'homme de Victor Hugo ?

Pourquoi cette question Miguel, Hitler n'était pas un brave type ?
Non sérieusement je suis fondamentalement contre la peine de mort même si je pense aussi que certains individus ne peuvent pas circuler librement au milieu de nos enfants.
Quant à se demander qui sauver d'un homme où d'un animal ce n'est pas un casse-tête puisque culturellement peu de gens parmi nous pourraient se poser la question devant ce choix et malgré toute la peine ressentie à condamner un animal. Enfin j'espère ne pas me tromper en disant cela car à vrai dire je n'ai pas eu le temps de faire un sondage sérieux.
Juste pour donner un exemple concret, mon respect de la vie animale m’empêche d'aller voir une corrida, d'avoir des oiseaux en cage ou des poissons dans un aquarium. Pourtant je connais des gens plutôt bien qui pratiquent ces activités en ne se posant pas tant de questions. C'est compliqué