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1 Utilisateur(s) anonymes
Sur l'âne philosophe |
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Onirien Confirmé
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09/01 19:51:48 Groupe :
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L'exégète a souvent un arbre en guise d'œil.
Il nous croit en goguette alors qu'on est en deuil. Qui peut être insensible aux beautés de mon âne ? Il comptait se poiler avec vous chez Poilâne. Je ne vois rien de vrai dans toutes vos remarques Qui me blessent à mort, trépassés, à vos marques ! Vous confondez, pardon, la blette et la bluette, Avec les coups de pied, la farce guillerette. C'est une ânerie que goûte un baryton Qui se paye des vers piqués des hannetons. Graoully n'êtes-vous quelque grave messin Qui confond l'alvéole où bourdonne l'essaim Avec une aréole, ô diable trois fois saint ?! Il vous faut un sermon qui chambre la messe, hein ? Fort d'une ironie, mon humour impérieux Ne se charge jamais d'une once de sérieux. Même lorsque j'ai l'air de philosopher, crac ! Il me tombe dessus mille pommes en vrac. Vos propos sont bien vus, mais je n'en ai que faire ! Je vous claque le nez, parlez toujours, lonlaire ! Cela dit, j'applaudis des deux mains à vos mots Qui pointent les hideurs, tels de bouillants marmots, De ce joli poireau décorant ma figure Qui me donne un côté étrusque ou bien ligure. Jacques cueille vos fleurs non sans désinvolture En citant à moitié le grand Vincent Voiture : Si mon pourpoint troué vous paraît décousu C'est qu'il l'est en effet, vive le grand Bézu ! Mais toute blague à part, je vous remercie bien D'avoir vu dans mon loup quelque gentil chien-chien. J'en ai la goutte au pif et c'est je crois, bon signe. Tel un obèse qui tiendrait fort à sa ligne, Permettez que l'ânon lourd de mon bah ! gambade En vous donnant, d'ardeur, une bonne ruade. Vous n'avez rien compris à ses billevesées Non plus, décidément, qu'à ses gags et visées. Sa philosophie, celle du coq à l'âne, Nous prouve qu'il en a, nonobstant, sous le crâne. Il se fend, pour finir, las ! d'une pétarade Qui coiffe de dépit les marins dans la rade. Serait-il étonnant qu'il se nomme Gaspart ? Non, certes, du gredin, tout à coup un gaz part. Sous la flûte enchantée, une senteur tenace Grossit et retient son poison dans la nasse. Acceptez ce cadeau sans vous vexer, Lebarde ! Bravement, reculez si de fuir il vous tarde ! L'atmosphère se fait, ma foi, par trop fumeuse. Il faudrait m'assommer avec la sulfateuse. Vous me me dites rien de mon sens de l'humour Qui vaut certainement les fayots et l'amour. Ornicar, que vous dire à part que vous avez Pointé lucidement la blancheur du navet. Ercel et Gemini, je le dis sans rancœur, Mon âne enthousiasmé vous serre sur son cœur. Et quant à ce repas dépourvu de fromage, Permettez que vous cause un renard de roi mage : Mon pauvre âne s'avère un expert de la gaffe Et mérite en cela le crochet d'une baffe. Il s'est ingénié, soit dit pour sa défense, A saler la morue pour mieux vous faire offense. "Y est-il parvenu ?", demande un fabuliste Qui saute dans les airs comme un funambuliste. "La gageure est acquise !", enchaîne tout joyeux Son compère partant d'un rire spongieux. La Fanny, restez là ! Je vous baise le front Puis je vous souffle au nez ce rôt démesuré Envoyant du pâté. "Il faudrait aréer !", Réagit le pépé qui paraît assez rond. "Attrape ce baudet, si du moins tu le peux !", Rétorque la mamie qui se la pète un peu. Mon bon Gaspart assis sur un vaillant bidet Rêvait de devenir un aguerri cadet. Un conseil, les amis, plus de philosophie. Elle entraîne trop loin ; assez de rififi. De la rime d'ailleurs, le vieux zèbre fit fi En gigotant un air de la Grande Sophie. Aussi bien, garez-vous, on tombe la culotte. Le prêtre vert de rage en mouille sa calotte. Ainsi qu'un possédé qui siffle la luette Pour son rêve secret d'imiter l'alouette Au majestueux vol, le porteur de soutane Nous montre en maugréant le fond de sa tatane. Gaspart avait trempé son ostie de vin Pour la mettre à la bouche énorme d'un devin Qui ne jurait que par l'évangile apocryphe De Saint-Thomas Taquin, ce roublard escogriffe. Mais nous nous écartons du chemin tout tracé. Aussi bien, taisons-nous, assez d'audace, assez ! Mais que fait le fayot derrière les fagots En nous filant le train de vieux gags à gogo Aussi drôles qu'un pou ? C'est Gaspart, priapique, Qui lèche le bout vif d'une espèce de pique. Il vous tend aussitôt son rouge bonnet d'âne, Vous mettant au défi de braire avec gaîté. Ce bougre de lascar, du tout-Paris fêté, Rêve de Guignolet en bâfrant sa bardane. Le v'là qui fait la queue, prêt à communier, Vrai chrétien du reste, à quoi bon le nier ? Il vient pour le pinard mais mâchonne l'ostie En se moquant bien de la sainte Eucharistie !
Contribution du : 31/01 23:47:33
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Re : Sur l'âne philosophe |
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Onirien Confirmé
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30/01 23:01:10 Groupe :
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Bonjour,
Bravo ! J'applaudis, et ce n'est pas de l'ironie. Je doute que j'aurai autant d'humour si, d'aventure, ma fable vient à être publiée et qu'on y énumère les hiatus, les vers hétérométriques, les rimes impropres, les téléscopages... J'ai constaté que parfois, on est aussi --- voire plus -- rigoriste que Boileau lui-même sur les règles de la prosodie. À l'occasion, si quelqu'un veut bien m'expliquer ce qu'autorise sur ce site la catégorie "néo-classique", je suis preneur. J'avoue être un peu dérouté par cette appellation au regard des commentaires que je lis ça et là. J'espère en tout cas que, si l'Être Suprême veut bien donner crédit à mon texte, vos éventuelles remarques seront aussi subtiles que ce poème impromptu. Bonne continuation.
Contribution du : 01/02 20:40:50
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Re : Sur l'âne philosophe |
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Organiris Animodérateur
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12/05/2016 20:15 De Vendée (85)
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Ercel , vous trouverez la réponse à votre questionnement sur les catégories sur Oniris dans notre Centre d'aide ici : http://www.oniris.be/forum/reference-les-classifications-en-poesie-t12522s0.html
Contribution du : 02/02 11:29:26
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"... Il y a tant de bouches au bout de soi-même Tant de bouches pour une seule langue..." Bernard Noël - Extraits du corps 2006 Oniris sur Facebook |
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Re : Sur l'âne philosophe |
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Chevalier d'Oniris
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29/08/2022 18:39 Groupe :
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Il pète, il rote, il boit et en plus il fume, encore un drôle d'oiseau que cet âne.
Je pourrais préconiser quelques exercices de gymnastique pour qu'il sache aussi mettre sa langue dans sa poche, mais ce serait vraiment dommage car c'est un vrai plaisir que ce retour loufoque mais travaillé. Merci pour ce joyeux et brillant exercice de remerciements. Mamie qui se la pète sans prouts (Ha poésie quand tu nous tiens 🪻🌼🌺)
Contribution du : 02/02 11:36:21
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Re : Sur l'âne philosophe |
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Onirien Confirmé
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09/01 19:51:48 Groupe :
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Il paraît que mon âne au zèbre fin ressemble
Et qu'avec ce dernier pour sévir il s'assemble. Cette rumeur fondée vint jusqu'à mes oreilles A la feuille de chou candidement pareilles. Chère Fanny, mon âne est un drôle d'oiseau Qui se cache en piaillant au milieu du roseau. Familier des mœurs de la rose bécasse Qui le distrait autant que la bête l'agace, Il sort son doigt du Q pour se le mettre au nez Avant de renifler sous la queue du poney. Pourquoi mettrait-il donc sa langue dans sa poche Quand la critique acerbe en le pliant l'amoche ? Il jubile à l'idée de mordre la poussière Quand il fait le ménage au moyen du derrière. Mon Gaspart se la pète avec de certains prouts Que n'eût pas appréciés le moins du monde Proust. Cette anagramme exquise aura raison des sots Se refusant à voir, dans mes coups de pinceau, Le lyrisme léger d'un zozo zozotant Qui donne la réplique au zèbre charlatan. Ne prétend-il pas braire en épouillant un chauve Comme l'aube se lève, extatiquement mauve ? Gaspart, ce chenapan, mérite un bonnet d'âne Pas volé, ce me semble. Au bar de la Bardane, Il enquille les vers qu'il distille, savant, En faisant retentir plus d'une cloche à vent. Et si vous haïssez ses fous alexandrins, Ses vaillants coups d'épée, dignes des malandrins, Faites-en le reproche à l'auteur. Peu nous chaut Que vous goûtiez du reste, ou non, ses marrons chauds. Il ripolinera d'un badigeon de chaux Les murs que vous rasez dans son célèbre show. Mais voici que trottine impunément Sancho Guilleret et vêtu d'un énorme poncho. A ses côtés, Quixote avale une couleuvre Et rote sous le nez de Cervantès à l'œuvre. Gronde dans le lointain un tonnerre infâmant. C'est Eole ventru qui pleure sa maman. La farce de potache est au goût du caïman Qui croque Odile avec un pied de nez charmant.
Contribution du : 02/02 16:41:08
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Le blog qui débloque. Un p'tit commentaire messieurs mesdames et je vous revaudrai ça, foi de Furax.Sans rime ni raison |
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Re : Sur l'âne philosophe |
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Onirien Confirmé
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30/01 23:01:10 Groupe :
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Merci Vincente.
Les exigences sont visiblement plus souples que ce que les commentaires lus ça et là laissent supposer.
Contribution du : 02/02 19:28:12
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Re : Sur l'âne philosophe |
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Chevalier d'Oniris
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29/08/2022 18:39 Groupe :
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Mais vous êtes intarissable 😛 et votre curieux animal 🫏/🐦 me cloue le bec.
Merci pour le divertissement, bravo et bon week-end à vous.
Contribution du : 03/02 17:20:43
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