Je viens de parcourir les textes (poésies) proposés en prélecture et mon moral est à zéro. Pas des mauvais écrits souvent, certains même de qualité à mon avis. Mais que de noirceur. 80% de ce que j'ai lu consacré à la mort, à la désespérance, aux amours perdues. Le mot mort, l'amertume qui reviennent régulièrement dans les textes.
Est-ce le reflet de notre époque ce tragique au quotidien.
Franchement, je suis saturé de ces accès dépressifs. de ces hommages aux morts intimes et aux amours envolées.
La beauté, l'espoir, les bonnes choses ont - elles disparues ? A défaut de grands éclats de rire, bon sang, comme j'aimerais au moins sourire en lisant des poèmes baignés d'un rayon de soleil parfumé d'optimisme et de confiance dans l'avenir.

Ça va venir Robot, on sort de l'hiver, ici en Provence le temps est magnifique depuis quelques jours. Les jonquilles sont en fleurs et les abricotiers aussi. Les rosiers pleins de bourgeons et les jardins remplis de zoziaux qui chantent dès l'aube.

Pauvre Robot !
Mais tu sais la tristesse et le désespoir sont parfois des moteurs de la créativité, il ne faut pas t'en inquiéter.
Et puis c'est vrai que le soleil revient et que les coeurs seront sûrement plus légers cet été...

Salut Robot...
Est-ce le reflet de notre époque ce tragique au quotidien ?


Je ne crois pas que notre époque soit plus sombre que celles qui ont précédé. Reprenez les poésies de grands auteurs du passé ( Hugo, Lamartine, De Vigny pour ne citer qu'eux) et vous verrez que la mort, la misère, les hommages posthumes, etc., sont omniprésents. La vie est une maladie mortelle sexuellement transmissible, pour citer je ne sais plus qui, et qu'on le veuille ou non l'idée de la mort est présente en chacun d'entre nous du berceau à la tombe...
Cela dit, j'en conviens, il y a bien d'autres sujets poétiques mais à celui-ci vous n'échapperez pas jusqu'à votre dernier souffle...

Ah oui, j'allais oublier de me battre la coulpe ! J'ai proposé voilà peu un poème que vous avez peut-être parcouru et dont le sujet englobe la mort, la misère (psychologique) et les hommages post mortem !

Vraiment désolé, je ne le ferai plus...

Je rejoins Marite sur votre réflexion, que je vous remercie d'avoir ouverte ici, Robot, car j'en discutais récemment avec une amie parolière et interprète :

Pourquoi notre créativité est-elle titillée plus souvent dans les moments de blues que pour exprimer les bonheurs simples qui sont là, cependant, tous les jours ?...

Je reviens à la charge en citant...

Théophile Gautier

Le pin des Landes

Le poète est ainsi dans les landes du monde
Lorsqu’il est sans blessure il garde son trésor
Il faut qu’il ait au cœur une entaille profonde
Pour épancher ses vers, divines larmes d’or.

Ceci explique sans doute cela !

Bonjour MissNode ! Je ne sais plus ce que j'ai dit et surtout où ... forum ? commentaire ? Vous êtes sûr que c'est moi ? :)

Peut-être bien aussi à cause de ceci :

Jean-Jacques Rousseau (Les rêveries du promeneur solitaire)*

"Le bonheur n'a point d'enseigne extérieure ; pour le connaître, il faudrait lire dans le coeur de l'homme heureux."

Courage, Robot !


* http://www.ibibliotheque.fr/les-reveries-du-promeneur-solitaire-jean-jacques-rousseau-rou_reveries/lecture-integrale/page65

Il arrive souvent que je me sente mieux, mieux à même de profiter des plaisirs simples de la vie comme une promenade par exemple, après la lecture d'un poème triste ou même morbide qu'après celle d'un poème enjoué ou au thème rieur.

Ce n'est pas non plus un effet systématique, mais il n'y a pas de lien direct entre le thème choisi par un auteur, la "couleur" du vocabulaire qu'il utilise, et le sentiment de ma lecture.

Pour ce qui me concerne, je conçois les sujets "noirs" non comme une manière de répandre la noirceur autour de soi, non comme un apitoiement, non comme du négativisme, mais au contraire, en les transcandant par la forme littéraire, comme une manière de créer la beauté à partir du chaos. Il s'agit ni plus ni moins d'écolittérature, de recycler la merde pour en faire de l'or, au moyen d'une alchimie sans pierre philosophale dont le seul catalyseur est une humble plume.