J’avoue que je suis agréablement surprise par l’accueil quasi unanime des commentaires reçus par ce poème que j’ai hésité à soumettre à vos lectures.
En lui cherchant un titre je me suis dit avec Emilia « Encore l’hiver ! », le thème est récurrent comme le remarque aussi arigo mais c’est justement le défi que j’ai eu envie de relever : poser quelques mots , quelques images pas trop éculés sur un sujet dont, moi-même, je commence à me lasser.
Vivement le printemps !

Je suis impressionnée par la pertinence de la plupart de vos commentaires que je relis avec attention pour en retenir toute la quintessence. Vous êtes plusieurs, socque, Ludi, egfrild, en particulier, à souligner un usage excessif des adjectifs. Je dois lutter en permanence contre cette tentation de la précision qui rassure l’auteur mais prive le lecteur de sa part d’imaginaire. « Seules les traces font rêver » disait René Char et le but de la poésie n’est pas d’asséner des vérités précises mais de suggérer des impressions, je le sais et je me soigne !
J’ai donc revu dans cette optique les dernières lignes de mon texte. Au lieu de :

la bûche de ses crocs corail mordille la braise bavarde
et postillonne dans le noir
une exquise friture d’étoiles

Je préfère :

les crocs de la braise mordillent
la bûche qui postillonne
une exquise friture d’étoiles

Michel64 et Leverbal m’ayant par ailleurs fait remarquer la logique qu’il y aurait à inverser les rôles.

Pouet, socque et jfmoods vous avez apprécié le travail sur les sonorités qui me tient particulièrement à cœur. Je vous en remercie. Théa, quant à elle, estime que je devrais découper le texte en fonction des rimes et assonances pour les mettre en valeur mais, comme l’écrit avec humour jfmoods, « un poème se lit d’abord avec les oreilles » et je ne crois pas, en poésie libre, qu’il soit primordial de matérialiser par une place particulière sur la page les échos sonores qui n’échappent pas à une lecture à haute voix.

Certains de vos commentaires m’ont vraiment touchée. Ainsi Leni qui m’accorde de « demander au mot le meilleur de lui-même » ou les appréciations d’Alexandre, de Cristale et de Curwwod qui en spécialistes du classique se sont penchés avec bienveillance sur mes divagations de dilettante.
Au passage je salue tes deux splendides quatrains en prose, Cristale, tu es sur la bonne voie (lol)
Curwwod conclut par un paragraphe qui n’est pas loin de donner une définition parfaite de ce que je demande à la poésie en général « cette manière d'anoblir et d'embellir la réalité »

Merci encore à papipoète, Francis, Robot, PIZZICATO, Wall-E, Brume, Personne, Cat et Proseuse pour leurs marques d’intérêt et leurs encouragements qui m’incitent à poursuivre la quête qui nous est commune en mettant la langue au service de l’émotion.
Bon dimanche à tous !

Bonjour Arielle,

Moi j'aime bien, ''la braise bavarde''.
Elle m'a mit des images à l'esprit, le rougeoiement intense des braises,
qui changent constamment de couleurs, hypnotisant le regard sur l'aspect incandescent de l'âtre.
Le feu est une poésie, qui parle quand on le regarde, et j'aime l'idée que la braise puisse bavarder.
Bon dimanche.

Bonjour Arielle

Ho non laissez votre première idée. J'aime moins la seconde proposition je la moins gracieuse, et au niveau de la rythmique je la trouve assez plate, et niveau sonorité bof.

Ben moi aussi j'aimais bien la braise bavarde !
Et l'allitération en c et r "crocs corail" donne à mon avis l'impression de morsure.
En plus j'aime les adjectifs quand ils sont bien choisis.
C'est comme si ont supprimait "pouprée" dans le vers "les plis de sa robe "pourprée"

Eh bien le dernier mot n'est pas encore dit et il couve encore sous la braise ... Le mieux est de l'y laisser reposer quelque temps, quelques semaines ou quelques mois avant d'en réanimer la flamme.
Merci à vous trois Personne, Brume et Robot pour votre aide chaleureuse.

Merci Marite de m'avoir accompagnée dans cette petite balade hivernale, je te fais avec plaisir une petite place au coin de mon feu

Puis-je ?

les crocs corail de la braise mordillent
la bûche bavarde qui postillonne
une exquise friture d’étoiles


...et donc, suite à mon commentaire, concernant mon avenir en prose ou en libre, tout espoir n'est pas perdu...ouf ! ou lol ! Merci Arielle :)

En dépit du retour des épithètes dont je voulais m'alléger (corail et bavarde) je suis assez tentée par ta proposition Cristale qui me semble un bon compromis entre trop de sécheresse et trop de pesanteur.

... en libre, en prose, en contemporain, tous les chemins te sont accessibles, étant passée par le pur classique tu es chaussée de solides pataugas qui ne demandent qu'à s'assouplir, à se faire plus légères à ton pied. Mais tu as tout le temps d'explorer les sentiers de poésie, à ton rythme et dans toutes les directions !

Pour reparler de " la braise ", juste mon petit grain de sel pour rappeler que << Le mieux est l'ennemi du bien >>...