Tout d'abord, je tiens à remercier l'ensemble des personnes qui ont pris le temps de lire, commenter, aimer ou détester mon texte. Il y avait une éternité que je n'avais pas publié ici et je vois que le site est toujours bien vivant; ça fait chaud au coeur.

A la lecture des différents commentaires, je vois qu'une tendance se dégage: pour la majorité des commentateurs je raconte le parcours d'un migrant, ou de plusieurs, qui fuient leurs pays pour les raisons que nous connaissons.

Pourtant quand ce texte a été écrit, ce n'était pas du tout mon intention. Comme quoi l'oeuvre échappe à son créateur! Ce qui en l'occurrence n'est absolument pas pour me déplaire.

Ce poème a été écrit dans le train entre Lyon et Barcelone (à l'aller et au retour): ça faisait 4 ans que je n'avais plus rien écrit, que je n'avais pas goût à écrire, et pouf c'est venu comme ça, subitement. Le paysage défilait et je me disait qu'il serait pas mal d'écrire (et décrire aussi) ce que je voyais (d'où l'effet kaléidoscope qu'évoque un commentateur). Arrivé à Barcelone, j'avais une succession de scénettes, sans liens autre que le voyage, comme des clichés photographiques en Noir et Blanc(la photo étant ma grande passion).

Pendant le séjour, j'ai croisé des migrants, nombreux, qui tentent de survivre comme ils peuvent en vendant des articles de contrefaçon sur les trottoirs. C'est un perpétuel jeu du chat et de la souris avec la police catalane, et j'avoue que si une majorité de touriste avait l'air de s'en moquer, moi ça m'a marqué (ainsi que mes deux filles à qui j'ai montré cette situation).

En repartant, j'ai repris mes notes et j'ai réalisé aussi que je faisais ce voyage comme un défi et une fuite, c'était un moyen de me prouver que j'en étais capable (surtout aux yeux de mes enfants), mais aussi que je pouvais vivre sans une certaine personne.

Alors j'ai écris. c'est long 5h de Renfe parait il...pour moi c'est passé en un clin d'oeil. J'ai imaginé que j'étais en voyage (facile), que je fuyais quelque chose (facile aussi), et que j'étais libre (plus dur).

Finalement est né Europe.

Et c'est vous qui me faîtes prendre conscience que je suis un migrant quelque part...que j'ai fui quelque chose avec ce voyage pour trouver ma Terre Promise. Comme quoi mon inconscient (ou autre) fait bien son boulot!

Merci donc à vous tous. Et finalement, je pense que ce texte est peut être un hommage à ces hommes qui vendent des maillots de Messi...parce qu'après tout, eux, non pas le choix.

Bonjour MonsieurF,

Merci pour vos explications.

Oui comme vous le dites" Comme quoi l'oeuvre échappe à son créateur!"

L'Homme est un "migrant" depuis son apparition (ou presque) sur la Terre.

Nous sommes tous des migrants. Immobiles parfois, vers un imaginaire...

Merci à vous.

Nous ne sommes qu"un maillon de la chaine..

Comme je fais toujours j'ai lu d'abord le texte.
je ne regrette pas car, autrement, je n'aurais pas perçu ce que votre inspiration a ajouté, en l'enrichissant, au trajet modeste dont elle est issue?
Bravo!

Merci Pimpette d'avoir pensé à Cendrars, il est en effet en grande partie à l'origine de ce poème (du moins dans les sources d'inspiration, notamment avec La Prose du Transibérien).

Bravo pour cet extraordinaire poème !

Wall-E

Merci à ceux qui ont commenté depuis l'ouverture de ce sujet, vraiment merci.