Le tanka moins un vers peut former un quatrain
Sans se vêtir pourtant des atours du classique.
Le haïku plus un, au tour contemporain,
Perdra, par ce rajout, son charme poétique.

Des dentelles de bois viendront coiffer la dame
Et des gueules en pierre orneront son hennin.
D'un labeur gigantesque, opiniâtre et sans fin
Renaîtront sa blancheur, sa noblesse et son âme.

Ce tout petit soleil n'est cause de désastres ;
Ni de songes calcinés, ni de mers brisées.
Un tout petit soleil que je roule dans ma main.
Mon pouce lui fait de l'ambre et ma paume se pâme.

Dans le sens des branches
Et au son des feuilles
Le vent prend l’arbre par les hanches
Ensemble ils dansent sur le seuil

En ce mois de décembre la vallée s’est drapée
Dans les bras du soupçon d’une étole de neige,
Le givre colle la langue de l’aurore murmurée,
Le soleil est grêlon et je suis le cortège.

cette nuit
deux corps créent l’éternel
entre hiver et été
entre l’espace et le temps

Le printemps qui renaît s'annonce en majuscule.
Mille fois je préfère au lustre florissant
L'automne et ses sanglots, quand l'horizon recule,
Que la sève est avare et la forêt en sang.

Afin de venger un éclair mort tombé au combat,
un vent d’en-haut
a pris l’un des nuages coupables
et lui a arraché la tête.

Prévert se moque du pivert
Pivert se moque d'un pré vert
Un fou les montre au doigt
La caravane passe

Oui l’on peut lire le vent
dans un seul souffle –
oui l’on peut dire la peine
avec les mots d’entre les mots.