Comme la plume au vent
Vois, la mienne s'envole
Traçant une auréole
Sur le soleil levant

Au jardin ouvrier patiente la récolte
c’est le jour des slogans, des belles processions.
La foule porte haut ses revendications
au boulevard s’émeut un parfum de révolte.

Que sont donc devenus tes chemins de bohème,
Où les mots musardaient dans le feu de la nuit
Et les fleurs de tes vers étaient tout un poème ?
Le spleen est un abîme et le sommeil te fuit.

Château en 'T' (NT)
Par là d'où je viens il est un vieux château
Qui survécut aux maux de dix siècles.
Les prusses, de n'y laisser leur un stock de TNT,
En firent une ruine croulante lors de la retraite ...

De Vladik à Frisco je traîne mes abîmes
la soute d’un navire avale mes tourments
la route tourne et vire à l’aune d’un sarment
de trafic en fiasco les scènes sont sublimes.

Les augures travaillent l'Histoire avec une hache.
Ratmanov et Diomede savent que l'Histoire tâche.
Frontaliers funambules, l'on s'attache à l'Histoire
parce qu'elle NOUS écrit avec des lettres noires ...

J’ai écrit tant de lettres,
Les mots n’existent plus ;
Aujourd’hui il me reste
Tout ce que j’ai perdu.

Depuis les ronces et la cadmie,
Mousse pastorale, les fourmis :
Travaille dur toute cette plèbe,
Des forêts brunes jusqu'aux glèbes.

Depuis les ronces et la cadmie,
Mousse pastorale, les fourmis :
Travaille dur toute cette plèbe,
Des forêts brunes jusqu'aux glèbes.

Nous l'avons délaissé, le souvenir amer,
Relégué dans l'eau morte, effacé à jamais.
Aussi nous ne gardons que la soie des étés
Nos coeurs s' y étiraient en dépliant l'éther.