j'inonde la page de mots
et l'appelle ma piscine pleine d'encre
je rature certaines gouttes
parfois des vagues entières

Quand le temps se confronte aux sécheresses de l’aube,
Que le ciel se répand en blessures améthyste,
Il sculpte sur son front des corolles de mer
et desquame un à un les embruns du sinistre.

L’obole de mon escarcelle
qui grelotte et tintinnabule
n’est que brindille avec ficelle
tenant un doux conciliabule.

Vent qui ranime la flamme éteinte
À l’aide d’un souffle de rire
Instant qui anime l’étreinte
De deux corps dans un temps à pétrir

Les détritus vont pêle-mêle
voguant au fil de la rigole
jusqu’à l’égout puis dégringolent
dans l’effroi de sa gargamelle.

Aux matins gris, le parc est seul,
La pie se tait sur le tilleul,
Près du banc vert, le saule pleure.
D'où vient ce parfum qui m'écoeure ?

Le réel est algie
quand il ne fait plus cas
de son certificat
en onirologie

La nuit clémente effiloche
ses fils de trame en lainage
délivrant mon personnage
de son costume fantoche.

Sous l'assaut du vent s'il te plaît voile moi d'une lampée de brouillard
Nez, bouche, oreilles dégoulinants, et chevelure nénuphars
On souffle que cela vient d'ailleurs, la pluie est un grand craquement
Ici la place est à la peine et là se dispersent les gens