Relâcher les carpes en vol plané
Les voir remonter en flottant
Lancer des poignées d'asticots aux flamands en kayak
Tendre un grand filet, Thibault... tu me manques !

Le moustique erre et s’époumone
sur sa maîtresse en fils amants
qui dans sa toile l’empoisonne
sans autre forme d’argument.

Parcourant les sentiers de sa marche têtue,
Frôlant les tronc moussus et les bosquets noueux,
Taciturne et pensive avance une tortue.
Va t-il vers l'infini son chemin tortueux ?

tarmac sur lequel
attendent les souvenirs
avant leur décollage
à destination de l'oubli

L’aube livre enfin sa pâle lueur,
rose est le remède absolvant mon crime.
La fraîcheur du vent tarit ma sueur
et le sang versé de quelque victime.

Nous aurions des hivers plus profonds que des hymnes
Nous saluerions l'été au son des croches diurnes.
De palais de lumière en jardins d'acrostiches
Tout en nous parlerait de lambeaux d'hémistiches.

Ici et maintenant,
la célébrer comme il se doit,
une rencontre entre deux mondes :
toi et moi.

Rouge ! Et brutalement, comme un faune pervers,
la horde de métal endigue sa fureur.
Un soupir animal s’élève des moteurs
irrités et fumant devant le signal... Vert !

La poiscaille se lève Sanary !
L’orange s’éveille sur son havre
Va t’en et tangue, chalut brave
Rêve funeste, Ô coque ahurie

Rouge ! Des croix gravées sur les plastrons -
La horde christique respire à Jérusalem
Un soupir glacé des habitants blêmes
Irrités, impuissants, devant la marée… pourpre !