L'artiste, allergique au manège quotidien,
Parmi les êtres broyés, pétris de solitude,
Se laisse parfois glisser, l'air hagard et vaurien,
Et l'ennui suffocant remplace ses habitudes.

Mendigots, vagabonds à chausses de métèque,
mes vers ont pris le large à bord de quatre trains.
Au terme du voyage ils forgent un quatrain
riche de mon espoir, ma valeur intrinsèque.

Étales, dans l'herbe éparse de l'esplanade,
Le coin sent toutes odeurs chères aux hères et aux rats.
L'espace dégagé est sous escorte escorte.
Puis des jeunes, de très jeunes, sortent de l'école au bas.

Je voulais dire escorte escrote, le correcteur l'a corrigé à tort.

Animant les trottoirs et la cour de l’école
on voit se disperser des grappes de marmots.
L’un mâchouille en bullant, frêle sur ses guibolles ;
l’autre, aux genoux cagneux, braille fortissimo.

L’été silencieux a fait place au vacarme
Des citadins rentrés, des écoliers bruyants
La rue sous mes fenêtres est un ru bouillonnant
Ce joyeux brouhaha ne manque pas de charme

Ami des jours mauvais que la mouise accompagne,
de quelle étoile as-tu suivi la chute lente ?
Ensemble nous irons et battrons la campagne
et cueillerons de nos deux vies la fleur ardente.

Le tintamarre des rues est une longue musique
Où fond l'asphalte nu en guise de métronome.
À la station, des foules huilent la mécanique,
Et va la symphonie de la lourde métropole.

(Nu = maintenant en néerlandais, belgitude oblige)

préhistoire
d’avant le monde
où le chiffre 1 n’est encore
qu’un bâton pour le feu

J'ai écrit un haiku ici !

quatrain express...

Deux ou trois fois j'ai vu mon âme
fleurir. Elle me disait: regarde
ce qui te touche ce qui se pâme
Et donne leur ta garde