Mots jetés
au-dessus du parapet
fosse commune
à faire frémir la lune

Elle émit un simple mot
et ses parents furent changés en marionnettes,
ses frères et sœurs, en figurines de bois,
et sa détresse cachée, en incendie dans la maison.

Emmurée dans ses mots qui s'envolent au vent,
elle dont les démons sont captifs dans l'abîme,
n'a plus pour réconfort que les engoulevents,
qui volent dans l'azur en un sourire infime.

Sous les nuages gris, mes psaumes s'amoncèlent
et mes paumes de rien n'ont plus droit de cité
il ne reste que l'air et mes grands yeux d'ocelle
je n'ai plus qu'un silence à vivre en cécité.

J’ai laminé le ciel, déclare l’enfant-averse
d’un nuage maudit par d’autres nuages.
Je l’ai noyé à jamais et maintenant
je meurs dans les bras de la terre.

Sous le mur de tes mots, c'est ta peau qui murmure
A mes yeux éperdus l'aveu de tes blessures...
Ma main cherche ta main - n'effleure que ton Nom...
A quoi te sert mon cœur par delà l'horizon ?



(Maria Kostareva, Talking With Trees, 2023)

Il est loin, loin, si loin ton coeur inatteignable
son rythme se confond au fil de l'horizon
mais le voir scintiller me rend moins vulnérable
et apaise une à une les failles des saisons.

Misty Nature around me
Is like a sketch of you
Even if Melancholy
Darkens my heart too



(Painting by Jhon)

Est-elle en partance
dans la plume du vent
un poète danse
tout au bord de l'océan

Le sortilège des couleurs
réveille mon âme endormie
juste un petit bonheur
qui chasse un peu de pluie