Des îles et des hommes
de pérégrinations en pérégrinations
à l’exil en son être
d’une paire, je suis l’autre

Jadis, après un bon dessert
Dans son bureau, le ventre à l'aise,
Il dormait dans un rocking-chair
Car il aimait la sieste anglaise

L'homme passait au zénith, sous le calvaire des cieux,
Il tirait dans la laisse de son chien pas bien vieux,
S'arrêtait face au cloître qui ouvre Saint Mathieu,
Faisait tinter ses pièces de l'vide poche du Bon Dieu.

En lègue, la camisole trop grande de mon père ;
Pour amours, l'une morte, l'autre pire qu'une catin ;
Je traîne ma rengaine sous l'opprobre de mes paires,
Et même la folie a refusé ma main.

Qui suis-je ?

L’obscurité grandissante
L’invite à déposer sur la rive
Sa journée changée en magma
En fusion avec ses mots.

Soleil dansant sur l'horizon ;
Qui à l'aurore fait un front,
Et au crépuscule : des sillons...
Culmine ! Ô bel ange blond !

Je n'aurais pas la chance enchantée de l' étoile
qui brille insolemment depuis la nuit des temps.
Mon éclat bien plus bref est issu d'un printemps
hasardeux et soudain qui éclot sous un voile.