Un univers à tous les étages



On peut passer par l’escalier. On peut prendre l’ascenseur.
Il y en aura des joyeux, des tristes, des drôles, des énigmatiques.
Des vides et des pleins. Des sombres et des lumineux.
Certains seront absurdes. D’autres terrifiants.
On peut en connaître, en traverser, en explorer plus d’un :
En tous les cas, il y aura un univers à tous les étages...



Ok, ça c’est l’intro.
Maintenant, règle du jeu :
À toi, si l’écriture t’en dit, de créer l’étage suivant !

Ça peut être en s’inspirant de l’exemple des premiers étages (qui arrivent ci-dessous), mais ça peut être aussi sous une autre forme.
L’idée, à chaque fois, est de mentionner le numéro de l’étage duquel on parle.

ATTENTION RÈGLES D’OR :

On suit l’ordre chronologique des étages.
Après le 1, le 2. Après le 2, le 3. Après le 30, le 31, bref vous avez compris.
L’idée est d’éviter les étages doublons (pour des raisons de cohérences littéraires et inter-dimensionnelles) et si on fait tout dans le désordre, on risque facilement d’oublier que tel étage numéro truc a déjà été créé.

Pour laisser la porte ouverte à l’imagination :
On peut par exemple créer un étage 21,5 entre l’étage 21 et l’étage 22.
On peut également créer un étage numéro 135 891 278 si on en a envie.

Pour le volume du texte, je propose de rester le plus souvent sur des textes courts.
Toute règle d’or a aussi son exception.
Chacun(e) est libre est responsable.

À vos univers, ami.e.s des mots.




...




L’étage 0 est … […VIDE…] …
…Totalement… VIDE…
…mis à part…
…ce petit point… ce tout petit point…
… au centre de l’ovale…



…



L’étage 1 est un long chemin étendu sur une distance possiblement infinie, dans une immense forêt souterraine. Mille et un sentiers traversent ce long chemin. Chacun d’eux mène une cabane à l’intérieur de laquelle une bougie est prête à être allumée.
Note : Des voix chantantes et des mélodies se font entendre furtivement, de part et d’autre de cette forêt étrange.
Environ tous les 100 000 kms sur ce long chemin, les arbres se font roches, et la marche continue par-delà le tunnel.



…



L’étage 2 est un vide noir immense, potentiellement infini, dans lequel flottent une multitude d’objets divers – allant de la chaise de bureau au taille-crayon, de la machine à laver au xylophone – dans un silence quasi absolu, mise à part cette mélodie de piano, en sourdine, tantôt proche tantôt lointaine, qui parfois se fait entendre.

De temps à autre, on y trouve une porte.
De temps à autre, on y trouve la clef qui ouvre cette porte.
De temps à autre, celle-ci est déjà entrouverte.



…




Il était une fois…

L’étage 3 est une lande forestière parsemée de clairières, dans une nuit sans fin. Dans chacune de ces clairières est allumé un feu de camp, autour duquel des personnes de tous les âges se racontent des histoires, de la plus drôle à la plus triste, de la plus douce à la plus terrible.
Il était une fois…
Celui ou celle qui se balade dans l’étage 3 doit s’attendre à être fortement sollicité(e) par toutes ces personnes et peut, par conséquent, se préparer à raconter une histoire.
Il était une fois, quelque part dans le Temps et l’Espace…

L’étage 3 est probablement infini, tout comme sans doute un très grand nombre d’étages.



...

A l’étage quatre se trouve une grande salle, partagée en deux partie par une cloison. D’un côté se trouve le domaine de l’empathie, de l’autre celui de l’antipathie. Le côté empathie est ensoleillé, les murs sont peints en rose, les meubles sont légers, en rotin. Une volière remplie d’oiseaux exotiques aux plumages bariolés et aux ramages enchanteurs.
Le côté antipathie est froid, la fenêtre ouverte laisse entrer une brume glaciale. Les murs ruissellent d’humidité. Aucun meuble, le vide absolu. Pourquoi s’attarder là ? Mieux vaut passer vite à l’étage suivant.

Étage Pi (3,14...) :

L'étage Pi est une immense volière, au sol jonché de petits objets brillants : dés à coudre, emballages de bonbons, bijoux d'une cantatrice belge, clefs s'amoncellent et décorent cet immense nid d'oiseaux noirs et blancs, parfois émaillés de plumes aux reflets bleutés. Un précédent locataire humain y a oublié un mange-disques, lequel joue en boucle un opéra de Rossini, La Gazza Ladra, en hommage aux dizaines de volatiles ayant trouvés refuge en ces lieux.

Edit : zut ! Embellie, tu as été plus rapide

Désolée Dugenou, mais j'adore ce jeu.

Nous voici donc au cinquième étage. Il est habité par Dame Tartine. Un grand appartement qui sent bon la vanille. Les murs sont en beurre frais, le plafond tapissé de blancs d’œufs montés en neige, les meubles en chocolat noir, blanc, à la menthe, aux noisettes. Sur le sol entièrement recouvert de friandises se trouvent une petite fille et un garçonnet, émerveillés. Ils ont déjà goûté à cet environnement extraordinaire. Leurs moustaches chocolatées et leurs doigts « tout confits » en sont la preuve. Quand Dame Tartine va voir des morsures un peu partout sur ses réalisations, elle sera furieuse et en sera quitte pour tout recommencer.

Au sixième, la nuit en robe de lune traverse les murs en verre. Des étoiles en guise de lampadaires s'allument tout le long du couloir pour accueillir le quidam qui déboule de l'ascenseur. Un tintement de clés heurte le silence. Un juron, quand la lumière sans crier gare s'éteint. Des pas feutrés sur la moquette épaisse. Une odeur de soupe de légumes s'échappe de la porte 612. Devant la 615, c'est l'Afrique gourmande qui aguiche les papilles. Plus loin, des bruits d'engueulade, puis soudain un silence qu'on imagine habillé de baisers réconciliateurs. De l'autre bout du couloir arrive assourdie, en guise de musique de fond, le concerto pour clarinette de Mozart...

[Étage 6,0001]

La lune est en robe de nuit. La lumière des lampes à gaz te souhaite la bienvenue.
As-tu pris l’ascenseur ? As-tu pris l’ascenseur ? Viens-tu en anonyme ?
La porte 119 mène à un étrange temple en ruines au cœur d’une jungle épaisse.
La porte 802 mène à un étang primordial, une origine de tous les points d’eau, histoire d’éteindre la soif.
Prends le temps de profiter de chaque silence sur le sable.
Tant de routes s’étendent devant toi…

Le Tage (ponton) 7

L'eau noire du matin attrape des éclairs épars des lumières du petit port fluvial. Il faudra monter quelques marches pour atteindre le quai et déverser les poissons pris au filet dans la nuit. Et puis redescendre, manger un morceau, et repartir à la pêche de jour sur l'eau verte et puis remonter sur le quai, ainsi tant que coulera le fleuve. Ou la barque.

Etage n° 7 -

Au septième, c'est ambiance hippie bobo chic. Un idéal de liberté s'affiche partout. Sur les murs, les portes, le plafond, des grandes fleurs psychédéliques aux couleurs chatoyantes mélangées à des rayures hypnotisent le regard. Le mélange des genres est pleinement favorisé cultivant l’art du mix & match. Des suspensions en macramé aux quatre coins des parties communes contiennent des aloe vera, des ficus, des monsteras. Par terre, des poufs, des coussins moelleux sur palettes recyclées, quelques touches de bleu, complétées par des teintes de vert rappelant la nature, évoquent l'évasion et invitent à la détente. Sur le sol des tapis Kilim ouatent le pas. L'air est saturé de patchouli...

L'étage huit est l'étage des oui-oui.
Oui, oui, bien sûr compte sur moi. Mais sur moi il ne ne faut compter, car l'étage huit est l'étage des fuites, des fins qui s'annoncent et des comptes à régler. Pour les bien régler il faut bien compter, et à bien compter les carottes sont que huit.