Parcourir ce sujet :
1 Utilisateur(s) anonymes
Vous saurez tout sur Madame Antonia... |
||
---|---|---|
Expert Onirien
Inscrit:
18/07/2009 23:51 Groupe :
Évaluateurs Auteurs Membres Oniris Groupe de Lecture Post(s):
3481
|
Il était une fois Madame Antonia… Cette dame, qui a réellement existé, officiait, en effet, dans un immeuble miteux situé entre le troquet « L’harmonie » et un marchand de parapluies ! J’étais allée la voir, il y a bien longtemps de cela… A présent, je ne m’y risquerais certainement pas (elle ne pourrait m’annoncer que les pires tuiles !). Et puis, elle a dû depuis belle lurette, avec son chat noir, quitter notre monde.
Je me suis donc souvenue de Madame Antonia… Comme quoi, dans notre mémoire, certains êtres, certains lieux, restent à jamais gravés… Et j’ai eu envie, l’espace d’un poème, de la faire revivre… Bien m’en a pris puisque cela m’a permis, chers Oniriens, de vous rencontrer… Les gentilles et amusantes choses que vous avez dites appellent quelques remarques. Vincendix – Ah, vous alors, vous avez remarquablement bien observé Madame Antonia, ses anneaux de gymnastique, ses cheveux couleur Corneille de la Racine à la pointe, ses grands yeux de charbon de bois d’ébène de Macassar ! En plus, vous avez entièrement raison : Madame Antonia était d’origine espagnole… Et son chat devait, à n’en pas douter, manger de la viande de premier choix... Bipol – Vous, vous m’avez bien fait rire ! Vous avez vu, en Madame Antonia, une tenancière de… de bordel !! Euh… Euh… Pourquoi pas ! Peut-être que dans ce genre d'endroit, apprécié de Toulouse-Lautrec, la tenancière, en attendant la clientèle, faisait des réussites… Vous semblez beaucoup mieux placé que moi, Bipol, pour savoir cela ! Pivoine – Ouf, me voilà rassurée… Puisque vous connaissez le Miror, les cuivres, dans votre maison, doivent étinceler ! En revanche, vous m’avez beaucoup déçue, chère Pivoine : la broderie ne semble pas être votre violon d’Ingres ! Je vous invite à aller vous renseigner, sur le Web, quant au point de fusain… Je vous assure que si vous vous étiez assise sur les coussins, brodés à la main, de Madame Antonia, votre jolie petite robe à fleurs n’aurait subi aucun dommage ! Phoebus – Vous avez raison, Madame Antonia a dû voir, dans ses supports, bien des déserts ! Mais son imagination, et pourquoi pas un don certain, se sont chargés de les combler… Elle avait, à mille lieues à la ronde, excellente réputation ! « Le présage ne mène à aucun port », dites-vous si bien, Phoebus… Quel joli début de poème ! Pizzicato – Ah, le C.V. de Madame Antonia ! Oh, l’arnaque ! Je suis certaine que cette dame vous aurait inspiré une mélodie espagnole… Vous auriez même pu la composer, auprès du chat noir, en attendant votre tour ! Corbivan – Oui, ce petit poème est, tu l’as compris aisément, un clin d’œil… J’ai bien noté que le ticket que tu aurais volontiers pris n’était destiné, ne nous méprenons pas, qu’à une professionnelle de la voyance ! Qui pourrait penser à un ticket pour autre chose, à part notre ami Bipol et Toulouse-Lautrec ! Mauron – Il n’y a pas de révélation de fond, non. Nous restons sur le seuil de la porte de Madame Antonia, oui. Vous savez, Mauron, si Madame Antonia semblait presque tout savoir de ses consultants, ceux-ci ignoraient absolument tout d’elle… Quel dommage, en effet ! Par ailleurs, le secret professionnel interdit, même au poète, de dévoiler la teneur d’une consultation privée… Une voyante n’est-elle pas un peu psy ! Cervantès - Vous n’avez pas trouvé, chez Madame Antonia, le supplément d’âme habituel. Je vous promets que vous le retrouverez le plus tôt possible. Je vais, cher Cervantès, vous faire un aveu : après la publication de mon petit poème « Les ambroisies », j’ai cru nécessaire de proposer un texte plus léger… Francis - Votre impression de remonter le temps est exacte, puisque la véritable histoire de Madame Antonia date de l'époque des affiches publicitaires, peut-être pour le Miror, et des cinémas de quartier. J’ose espérer, cher Francis, que, à défaut de votre avenir, votre passé, a, rue du Grand Bohu, resurgi agréablement. Cristale – Vous voyez, vous voyez… un immeuble, des cheveux, un chat… Tout est noir… Et les parapluies, dans la boutique du marchand, étaient-ils seulement colorés ! Vous ne le savez pas, ma chère Cristale, mais Madame Antonia m’avait prédit que je rencontrerais, à Lagatjar, une très charmante et talentueuse poétesse… Et même que nous serions devenues amies... Oui, oui... Papipoète – Oh, cher Papipoète, j’espère que je n’ai pas été maladroite en évoquant Madame Antonia. Je dois vous dire que, dans ma ville, elle était aussi célèbre que, sur le plan national et même international, Madame Soleil… C’est vous dire que moi, à côté, j’étais… comment dire… moins que rien… Vous racontez si bien l’histoire de votre Madame Ema que je ne puis, une fois de plus, que vous inciter à écrire de la prose… Et j’ai une pensée pour votre ami Alain qui, du haut de ses dix-sept ans, vous portait dans ses bras… J’espère que, de là où il se trouve, il vous protège. Pimpette – Tu vois… Tu vois… je savais que Madame Antonia allait retenir ton attention… Il faudra que tu me dises si, au cours de ta vie, tu as été voir une de ses consoeurs. Promis, Pimpette, je ne le répèterai pas… Maman, qui travaillait dans une banque, me racontait que lorsqu'elles avaient rendez-vous (elle et un petite collègue de mon âge) avec les tireuses de cartes, disait à la hiérarchie qu'elles allaient voir des... couturières ! Diptyque – Ah, si vous avez ri, j’en suis ravie… Car tel était mon but… Vous ne saviez pas où j’allais vous emmener… Les vieilles rues pavées cachent, en effet, bien des mystères… Si, un jour, vous venez dans ma ville, nous irons ensemble rue du Grand Bohu… Vous m’offrirez, cher Diptyque, un verre à « L’Harmonie »… Et moi, pour vous être agréable, je vous offrirai un parapluie. Cerise sur le gâteau, je vous tirerai les cartes (autrefois, je savais un peu - juste un peu - faire !). Et, même si vous trouvez ce parfum vieillot, nous brûlerons des cônes d’encens… Déjà, je vous attends ! Alexandre – Toi, avec ton grand ciré, tu n’as pas besoin de parapluie ! Ma Pythie des bas fonds, comme tu dis, officiait dans une très vieille rue du centre ville… L’escalier, sombre et de guingois, sentait l’alcool et le pipi de souris ! Tu n’appartiens pas, cher Alexandre, à la secte des quémandeurs de lendemains. Oh, je t’assure, moi non plus… Sous le soleil de nos vingt printemps, tout était bien différent. Robot – J’espère que, grâce à Madame Antonia et à son chat goguenard, vous êtes encore envoûté ! Ah, si seulement je détenais moi-même ce pouvoir ! Léni – J’entends… J’entends… aurait dit Madame Antonia, une merveilleuse chanson dont le parolier se prénomme Gaston… Je ne sais pas encore, aurait-elle ajouté, si le compositeur sera Yves ou Eric… Mais je vois… je vois… qu’elle figurera au hit-parade d’Oniris… Vraiment infaillible, cette pythonisse ! Améliamo – Vous qui vous y connaissez mieux que personne en peinture, une amie artiste-peintre me dit souvent que mes mots valent bien le pinceau… Ne sachant ni dessiner, ni peindre (et je le regrette tant), il ne me reste que les mots… Par ailleurs, vous avez raison, chère lointaine Améliamo, je me suis amusée en remémorant Madame Antonia. Lala – Vous avez lu mes mots, dites-vous, en les fredonnant à la Renaud… Mon ami JMD avait, à sa façon, composé une mélodie. Si cela vous tente de l’écouter, Lala, je vous communiquerai le lien. Curwwod – Oui, les quidams crédules, inquiets, désespérés parfois, continuent à aller chercher espoir et réconfort chez les diseuses de bonne aventure… A l’heureux temps de mes vingt ans, j’étais allée en voir une, dont j’ai oublié le nom. J’étais ressortie de chez elle en pleurant à chaudes larmes… Elle m’avait annoncé que mes parents allaient mourir, tous les deux, de la grippe… Et comme si cela ne suffisait pas, que je deviendrais aveugle ! Dire que j’avais payé pour entendre cela serait outrancier ! Madawaza – Comme c’est gentil d’avoir regardé mon petit tableau ! Madame Antonia n’a pas manqué d’apprécier infiniment, même si elle ne l’a pas commenté, «T’es pas mon père ». Elle l’a même trouvé génial. En conclusion, merci, du fond du cœur, à tous. Je vous donne rendez-vous, pour une soirée «Chiromancie », au troquet « L’harmonie », rue du Grand Bohu. N’oubliez pas d’apporter vos tarots ! Automnale
Contribution du : 08/11/2015 18:22
|
|
Transférer |
Re : Vous saurez tout sur Madame Antonia... |
||
---|---|---|
Onirien Confirmé
Inscrit:
17/08/2015 16:05 Groupe :
Auteurs Membres Oniris Évaluateurs Post(s):
319
|
J’arrive Automnale, je vous suis toujours avec plaisir.
Toutefois, une petite explication semble s’imposer concernant le mot « vieillot » figurant dans mon commentaire. Je ne trouve pas que l’encens brûlé exhale un parfum « vieillot ». A vrai dire j’ai été marquée par l’insistance « oliban et encens ». Ils sont synonymes. J’ai tout d’abord pensé que cette « répétition » venait accentuer la senteur forte et envahissante, d’ailleurs je l’ai vraiment senti, et même bien re-senti …. C’est plutôt le mot « oliban » et son côté ancien, suranné qui m’a fait écrire « le vieillot de l’encens» nullement péjoratif cela dit. Je l’ai même trouvé attendrissant cet « oliban », il m’a fait sourire lui aussi. Ah l’encens !! Ce parfum enveloppe la mystique, il est le parfum des croyances. Effluve des divinités, cette fragrance s’exhale dans les sanctuaires. Merci pour ce partage ….et le parapluie. Bien à vous Diptyque
Contribution du : 16/11/2015 18:18
|
|
Transférer |
Re : Vous saurez tout sur Madame Antonia... |
||
---|---|---|
Expert Onirien
Inscrit:
18/07/2009 23:51 Groupe :
Évaluateurs Auteurs Membres Oniris Groupe de Lecture Post(s):
3481
|
Ah Diptyque, vous me faites perdre mes moyens et mon latin !
D'abord, pour ce qui concerne l'oliban, vous avez entièrement raison. Ce mot est synonyme d'encens... J'ai voulu faire mon intéressante... Certes, en effectuant des recherches, j'ai appris qu'il s'agissait d'une gomme-résine produite par un arbrisseau que l'on trouverait en Afrique, en Arabie et en Inde (bon, je ne suis pas allée sur place mettre mon nez sous l'arbrisseau !). J'ai en outre appris que l'oliban serait le premier encens découlant de l'arbre, en grosses larmes nettes, de couleur jaunâtre. Cet encens de première qualité serait aussi appelé "encens mâle"... Bref, on se croirait chez un apothicaire ! Ou près d'un âne (d'une ânesse, plutôt) savante... Par ailleurs, chère Diptyque, à propos de mâle, d'âne ou d'ânesse, Madame Antonia m'avait fait croire que vous étiez un garçon ! Or, je viens de relire attentivement vos écrits (le texte concernant le lapin, puis celui ci-dessus)... Et, en ajustant mes lunettes, j'ai, cette fois, bien repéré votre caractère féminin... Ce qui fait que je suis retournée chez le marchand de la rue du Grand Bohu afin de changer le modèle de parapluie masculin, que je vous avais offert, contre un, à fleurs, beaucoup plus féminin... Sur ces considérations concernant l'oliban, votre apparence et les parapluies, je vous quitte en vous laissant une fragrance de mon parfum fleurant, lui, le patchouli... Automnale
Contribution du : 17/11/2015 00:17
|
|
Transférer |
Re : Vous saurez tout sur Madame Antonia... |
||
---|---|---|
Onirien Confirmé
Inscrit:
17/08/2015 16:05 Groupe :
Auteurs Membres Oniris Évaluateurs Post(s):
319
|
Merci Automnale pour cette explication sur "l'encens mâle" et l'échange pour un "parapluie femelle"...J'aime beaucoup les fleurs, votre humour et aussi le patchouli.
:))
Contribution du : 17/11/2015 14:00
|
|
Transférer |